Vous vous apprêtez à vivre une toute nouvelle vie, comment vous sentez-vous ? Je n'appelle pas ça une vie. Mais malgré tout, un sentiment de renouveau résonne en moi, alors je vais prendre sur ma peur de l'inconnu pour aller de l'avant, et essayer d'aider cette nouvelle communauté féminine comme je peux. C'est un projet qui se met en place, alors réalisons-le bien. Une mémoire remise à zéro, une place où vivre, c'est notre rennaissance. Voilà notre porte de sortie, c'est ma propre interprétation. Je suis impatiente, mais à la fois douteuse de ce qui m'attend là-dedans, et j'ai du mal à m'imaginer cohabiter avec d'autres personnes. C'est notre situation qui nous rapprochera sûrement. Donc je suis partagée par des sentiments variés. Colère, peur, enthousiasme, impatience, curiosité, tout cela mélangé dans mon esprit.

Le Labyrinthe est rempli de dangers mortels. Pensez-vous être prêts à y faire face ? Etes-vous excité(e) ou craintif(ve) à l'idée de découvrir les secrets qu'il contient ? Je pense être craintive. Et pourtant, imaginons que nous trouvions des choses impensables ? Je suis excitée de pouvoir affronter ce nouveau monde, seule ou avec le groupe. On peut dire que je sais me débrouiller seule, et j'ai une étrange sensation qui me pousse à m'investir dans la découverte de ce lieu. Je sais très bien que même seule, je pourrais me sortir de n'importe quelle situation dangereuse, mais c'est moi qui le dis, les autres diront le contraire j'imagine.

Quelle est votre relation avec les autres blocards ? Pourquoi avoir choisi cette spécialité (medjack, cuisinier, etc.) ? Mes relations ne sont pas les plus intéressantes au sein du bloc. Je ne m'approche pas souvent des autres filles pour leur parler, mais pour ne pas être mise de côté, et pouvoir les aider, j'ai choisi le métier de sarcleuse. Ce n'est pas glorieux. Mais contrairement aux filles les plus précieuses, mettre les mains dans la terre ou le sang des animaux ne m'effraie pas. Ce n'est pas la meilleure sensation à découvrir quand on arrive au bloc, mais l'habitude, que dire d'autre. Malheureusement, c'est dur à avouer, mais tuer de pauvres animaux ne me fait pas plus de mal que ça. En plus de cela, j'ai plutôt la main verte.

Comment vivez-vous le fait de ne vous rappeler de rien ? La quête de vos souvenirs est-elle importante pour vous, ou pourriez-vous vivre sans ?Je pense avoir eu de la chance. Non pas que je me souvienne de ma vie, mais j'ai cette sensation que c'était la meilleure option pour moi de recommencer à zéro, et ça me plaît pour le moment. Certes, je n'ai pas beaucoup d'amies, et mon métier peut parfois me dégoûter, mais j'aime ma vie. Bien sûr, je me questionne beaucoup sur mon passé, mais si je pouvais ne jamais m'en souvenir, je pense que ce serait mieux. Je vis dans la peur constante de redécouvrir des éléments de mon passé, et soit je vais me prendre mon ancien bonheur en pleine figure, ou soit je serai déçue de revoir la vie misérable que je vivais. Dans le premier cas, je vais regretter mon ancienne vie, et dans l'autre, je vais devoir vivre avec mon passé jusqu'à la fin.

Quelle est la valeur la plus importante pour vous lorsqu'on vit en communauté ? La générosité ? La loyauté ? Votre propre sécurité ? Une des valeurs fondamentales qui m'habite est la loyauté. Pour moi, c'est un incontournable. Si tu respectes ta part de travail, que tu n'ennuies pas les autres dans le leur, que tu les respectes, et que tu es là pour prendre part à l'amélioration du bloc, alors la vie sera plus belle. Tu rends un service, on t'en rend un, et ceux qui ne respectent pas cette règle sont des moins que rien. C'est comme ça, je ne supporte pas ceux qui pensent pouvoir faire travailler les autres à leur place, et qui refusent d'aider ses compagnons dans le besoin. Si tu es loyal, le bloc te le rendra.

Un(e) autre blocard(e) est très malade. Décidez-vous d'attendre deux semaines que des médicaments soient envoyés par le Wicked, ou décidez-vous de vous rendre dans le Labyrinthe pour y chercher des herbes médicinales, mettant donc en danger votre propre vie ? La question ne se pose pas. Laisser un autre mourir, alors que nous sommes déjà peu, ce serait courir à notre perte. Le lendemain, ou la journée même, seule ou accompagnée, je ne demanderai pas mon reste et partirai chercher ce qu'il faut pour cette personne. Le mot bloc résonne comme « unité » dans ma tête, et si on en laisse un de côté, c'est toute notre communauté qui s'effondrera. Car le premier qu'on abandonne, ne sera jamais le dernier. Et pour être franche, l'envie de découvrir l'extérieur du bloc serait une raison supplémentaire qui me pousserait à sortir chercher ces plantes médicinales. C'est cruel, mais un intérêt se cache derrière mon acte de bonté. Les priorités changent parfois.

Une violente dispute éclate entre deux blocard(e)s qui en viennent aux mains. Comment réagissez-vous ? Ni une ni deux, je me fous pas mal de subir quelques coups, et j'interviens. Comme je l'ai dit, l'union est importante pour moi, surtout pour nous les femmes. Il est vrai que parfois, à cause de notre situation au bloc, certaines ont le sang qui bouillonne et ont du mal à supporter le quotidien au fur et à mesure des années, donc il faut que certaines soient là pour remettre un peu d'ordre. Il faut que les plus sages puissent toujours parvenir à calmer les tensions, sans utiliser la violence, et en essayant de régler les choses comme de vraies personnes. Mais qui sait, un jour, je serai peut-être l'une des deux blocardes en conflit.