it's too late to apologize

Lorsque Veena t'avait raconté son anecdote sur le lancée de bouse, ta première réaction avait été de t'étrangler de rire. Tu avais ri, au point où tu t'étais retrouvée les fesses par terre et même là, tu avais continué de rire jusqu'à l'épuisement. C'était un fait, les rencontres de Veena avec le genre masculin faisait parti de tes péchés mignons ! Il fallait que tu vois la tête de la victime, qui, selon les dires de Veena, était un individu des plus louches. Elle avait été formelle : sa bouse était légitime. Heureusement, tu avais appris au fil du temps que la plus part des bonhommes douteux ayant croisé sa route ne méritaient le sort qu'elle leur avait réservé. D'ailleurs, tu t'excusais rarement à la place de ta camarade, néanmoins cela te donnait une bonne excuse pour profiter un face à face avec l'énergumène. En promenade au sein du bloc a, que tu visitais assez rarement, tu avais pris l'initiative de partir à la recherche du garçon en question. Tu ne te souviens qu'à moitié de son nom, trop écroulée de rire pour prendre la peine de le discerner quand ton amie t'en avait parlé. Alors à la première personne que tu croises tu lui demandes s'il connaît quelqu'un du nom de hérisson, ou quelque chose comme ça. A partir de là, tu sais qu'il s'agit en fait de Ericsson et qu'il se trouve derrière les fourneaux. Arrivée au réfectoire, tu reformules ta demande à un cuisinier visiblement pas très doué de ses yeux, tu passes alors au suivant qui t'indique un jeune homme entrain de farfouiller au milieu des sacs de légumes. Tu te postes derrière lui, te raclant la gorge pour lui faire part de ta présence. « Erics... son ? » tu demandes, pas vraiment certaine de toi. Tu ne sais pas du tout à quoi il ressemble, tu te fies aveuglement aux différentes indications que l'on t'a donné jusque là. « Je tenais à m'excuser pour le comportement de ma camarade, enfin pour... » tu ravales difficilement un rire, te contentant de continuer sans croiser son regard.  « Pour la bouse. » tu souffles, à deux doigts de craquer.

acidbrain

C’était décidé : ce n’était pas ta semaine. Tout d’abord le coup de la bouse par cette sorcière du bloc b – non la bouse n’avait aucun effet bénéfique pour la peau, tu pouvais le certifier – ensuite tes potes s’étaient moqués sans retenu de toi. Vive l’amitié, vraiment. Tu faisais feu des deux pouces là. Sans oublier la soufflante pour tes vêtements, les trois douches que tu fus obligé de prendre et la chemise que tu avais emprunté à Falcon. Et cerise sur le gâteau ? Tu étais obligé de travailler ! Tes comparses t’avaient enfermés aux cuisines, t’obligeant à mettre la main à la patte car soit disant, tu fuyais toujours les tâches ingrates. Ce qui était bien évidement un horrible mensonge ! Une calomnie ! Toi ? Fuir ? Non, c’était un replis stratégique. C’était donc avec la plus grande des mauvaises foi que tu t’étais attelé à préparer le repas de ces monstres. Nourrir une troupe de quatre-vingt-quatre mecs, c’était comme jeter de la nourriture dans le vide : ils avaient toujours faims ces morphales. Tu râlais, la tête dans un filet de légumes – bon sang, tu voulais faire caraméliser des carottes et impossible d’en trouver des belles – avant d’entendre un raclement de gorge. Tu fronças les sourcils, tête dans ton sac … Si c’était encore ce maudit Lucius qui venait le narguer, il allait lui faire bouffer ses ongles de princesse.

Mais la voix n’était qui prononça – écorcha – son prénom n’était pas celui d’un homme. D’un coup tu sortis la tête de ton sac pour dévisager LA nouvelle arrivante. Une fille … Une fille venait te parler. A toi ? Mon dieu, qu’est-ce qui allait te tomber sur la tête. Tu hausses un sourcil en t’appuyant contre un comptoir en la voyant tenter de s’excuser pour les bouses. Malheureusement pour elle, sa crédibilité en prenait un sacré coup. « Quand on vient pour s’excuser de la part de Satan en personne, on ne manque pas de pouffer de rire ! J’ai été traumatisé ! » Tu pris une mine dramatique, forçant énormément le trait pour tenter de la faire rire avant de sourire en tendant la main. « C’est Ercisson, tout collé, ou Ricky. Ça fait plaisir de voir que j’avais raison quand je disais que toutes les filles étaient charmantes »

Sauf Veena. Tu lui pinças néanmoins le nez. « Et on ne rit pas du malheur des autres »

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it's too late to apologize

C’est vrai que tu n’as pas l’air très crédible à t’excuser en pouffant à moitié de rire, mais l’image que tu as de lui est trop belle pour que tu puisses garder ton sérieux. « Je voulais simplement voir l'homme qui a réveillé le courroux de Veena et sa bouse ! » L’homme pour lequel tu avais fait l’effort de traverser le labyrinthe dans le but de te moquer ouvertement de lui, et accessoirement t’excuser. Et tu ris, c'est plus fort que toi. Tu es incapable de retenir ton euphorie plus longtemps et tu laisses éclater un gentil rire moqueur. Puis tu te présentes, reprenant, de ton mieux, constance « Je suis Morrigan. Enchantée Ricky ! » Tu tiques sur sa remarque sur les filles. Charmantes. Quel bel euphémisme ! Tu hausses les sourcils, pas franchement impressionnée par ce blanc-bec qui semble très mal informée sur la gente féminine. Une nuit au sein du bloc b et il en sortirait certainement traumatisé. Néanmoins tu continues de sourire, tout en comprenant d'où sont sortis les bouses de Veena s'il avait tenu ce genre de propos devant elle, il avait assurément signé son arrêt de mort. Tu es surprise lorsqu'il te pince le nez et par réflexe tu le repousses vivement, sans sentir ta force. Tu as beau tenter de le rattraper par le bras, ce n'est que le vide que tu trouves. Tu le regardes s'écraser avec grâce et élégance, les mains devant ta bouche. Le pauvre Ericsson se retrouve les fesses au milieu des sacs et des légumes éparpillés un peu partout autour de lui. La boulette. Tu sens les regards désapprobateurs se tourner vers toi, un des cuisiniers n'hésite d'ailleurs pas à te huer. Un peu plus et tu lui lançais une patate à cet idiot là. Enfin, tu te concentres sur le blessé, et tu lui demandes, penchée au dessus du comptoir « Tu n'as rien de cassé j'espère ? » Ce n'était qu'une petite chute mais ce ne devait pas être très agréable non plus. « Je suis désolée ? »

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Elle voulait voir l’homme qui avait réveillé le courroux de Satan, traversant le labyrinthe, pour simplement se moquer de lui ? Okay, d’accord, tu voulais bien l’admettre, les filles n’avaient pas vraiment la même idée de l’instinct de survie que vous. Bon après toi, tu étais du genre à traverser le labyrinthe simplement pour aller profiter de l’agréable paysage bucolique des jeunes demoiselles. Tu prends une tête outrée et offensée en entendant son rire éclater, bien que tu puisses la comprendre. En étant tout à fait honnête avec toi-même, tu te serais moqué sans pitié du malheureux qui aurait croisé le chemin de Veena et de son lancer de bouse. Ainsi donc elle s’appelait Morrigan … C’était un nom peu courant, tu n’avais pas souvenir de l’avoir déjà entendu ou que la mémoire que l’on avait bien voulu te laisser – comme celle des choses courantes qui ne te servaient à rien ici. Par contre le fait d’être envoyé dans le décor après lui avoir simplement pincé le nez, non tu ne t’y attendais pas du tout. Et le pire ? C’était qu’elle avait de la force ce petit bout de femme : tu t’écrasas comme une oiseau sans aile au milieu des sacs de légumes, projetant ici et là tout autour de lui une nuée de pommes de terres et autres légumes. Tu entendis un poto huer la dame et tu levas le pouce en remerciement. « J’approuve vieux … j’approuve … bordel les mecs je crois que j’ai écrasé des patates avec mon postérieur d’athlète … va falloir faire de la purée où elles seront fichus. »

Tu vis alors la meilleure amie de Satan se pencher sur le comptoir et lui demander si ça allait avant de s’excuser. Tu la regardas de longues, très longues secondes. « T’es un peu violente toi, non ? J’suis même prête à parier que t’es bâtisseuse … Les bâtisseurs ont autant de douceur qu’un éléphant écrasant un écureuil. » Tu te relevas en geignant et te frottant de derrière sous les ricanements de certains collègues. Tu les fusillas du regard et leur tira la langue avant de leur promettre mille et une souffrances. Ton attention se reporta rapidement sur Morrigan. « Toi, ça se voit que t’es l’amie de Satan … T’aime pas beaucoup le contact des hommes et mon humour qui est pourtant, je le jure, le meilleur de tout le bloc A ! »

Certifié rire garanti.

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it's too late to apologize

C'est l'émoi dans la cuisine alors que Ricky se transforme en presse purée - ce ne sont que ses mots après tout. Il n'a pas trop l'air affecté par sa chute, blaguant sans discontinuité. C'est alors qu'il te fixe, longtemps. C'est un peu gênant à force, même s'il finit par briser le silence en faisant remarquer ta propension pour la violence. « Ce n'est pas ma faute si je suis tombée sur un petit poulet. » Tu rétorques aussitôt à sa remarque, un sourire en coin. Il fallait être honnête, Ericsson ne possédait pas la carrure d'un champion de boxe, au point où tu étais capable de l'envoyer valdinguer au milieu des sacs de légumes. Bon, tu l'avais eu par surprise, y mettant plus de force par réflexe. « Tu sauras que je suis douce comme agneau. » Chose qu'on avait pu remarqué quelques minutes auparavant. Tu l'étais, douce, seulement il fallait passer au travers plusieurs couches épaisses d'inélégance. Le pauvre apprendrait rapidement que tu étais un mauvais exemple de ce qu'était censé représenter la féminité. Après tout même en temps que bâtisseur, tu manquais du nerf nécessaire à la tâche. Tu ne m'étais pas tes qualités à profit. Enfin, au vu du bazar, dont tu étais responsable, il te semblait naturel de venir aider le garçon à tout remettre en ordre. Pour ce faire, tu contournes le comptoir pour te poster à ses côtés, avant de t'accroupir. Tu l'écoutes comparer Veena à Satan, ce qui te fait doucement rire. Tu es loin de partager son antipathie envers la gente masculine, en revanche tu demandes à être convaincue de leur capacités. Ce qui à ce jour semble mal parti. Tu rigoles, lui balançant, avec une force modérée, une carotte. « Au lieu de raconter des âneries viens plutôt m'aider ! » Tu étais plutôt bien partie, mais il avait fallu qu'un de ses souvenir étrange vienne te frapper. Tu lâches ce que tu as dans les mains, t'abandonnant complètement aux sensations qui te traversent. Ce n'est pas désagréable, tu es heureuse, et c'est tout ce qui semble importer. Tu te découvres une sœur, dont le visage est floue. C'est étrange comme sensation. Tu as du mal à capter les subtilités de ses réminiscences. Pourquoi maintenant ? Ce n'est pas pour te déplaire, pour le moment. Tu es curieuse d'en savoir d'avantage, même si tu n'aimes pas ses retours en arrière intempestifs. Quand tu reviens à toi, tu te laisses retomber en arrière, manquant de peu de partir en avant et remettre une couche dans ce beau bordel.

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« Un agneau ? Tiens donc. Un loup déguisé en agneau alors ! » fis-tu en la voyant traverser le comptoir pour commencer à ranger, un grand sourire aux lèvres. Cette fille a l’air chouette … Enfin, à côté de Satan, toutes les filles semblaient sympathiques, même les louves déguisées en agneau. C’était une ruse de femme ça ! Tu grimaças mentalement, tu commençais à penser comme Celsius et les autres. Tu la vis se pencher pour commencer à ranger alors que tu mettais tes mains derrière la tête : oh, si elle voulait ranger à ta place, tu n’allais certainement l’empêcher de faire cette bonne action ! En bon flemmard que tu étais tu étais même prêt à l’encourager dans cette manœuvre. Seulement son rire et son ordre te fit faire une grimace enfantine alors que plusieurs garçons t’invitaient prestement à leur façon de commencer à ranger : à coup de sifflement et de râlement. Tu leur tiras la langue et t’accroupies en commençant à ramasser. « Vois comme je suis une victime, même dans mon propre groupe. Alala et pourtant, qu’est-ce qu’il ferait sans leur bon Ricky ? Je te le demande. » Tu eus un vague rire en continuant de ranger le tout quand tu entendis une chute de légume. « Hum ? » Tu fis la moue en remontant et tu vis que Morrigan était partie. Ailleurs. Tu haussas un sourcil et claquas des doigts devant elle … Tu allais pour l’appeler quand la fille partie en avant.

Presque par réflexe, tu la rattrapas, tombant en arrière à cause de ton manque d’équilibre. La tête cogna le sol et tu râlas et pestas comme l’aurait fait un gamin avant de te redresser légèrement en lui tenant les épaules. Avec la douceur du primate, tu la secouas légèrement. « Wow ! Rinny ! Ca va ? Meurs pas alors que t’es avec moi, tu veux ? » tu ris jaune et tu sommas un de tes camarades d’apporter un verre d’eau. Tu n’osais trop rien dire, mais avec une certaine boule au ventre, tu avais peur de ce que tu venais d’assister. Un souvenir. Morrigan venait certainement d’avoir un souvenir, ces choses que tu fuyais comme la peste aussi loin que possible. Tu n’avais pas envie d’avoir à subir ça.

Tu la fis s’asseoir et lui tint une épaule pour s’assurer qu’elle ne tombait pas avant de prendre le verre d’eau qu’on lui tenait et le tendit vers Morrigan. « T’as envie que Satan me tue, hin Rinny ? »

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