till death do us part

Freyja était comme à son habitude en train de trainer dans le bloc des garçons. Soit c’était le labyrinthe, soit c’était le bloc a, elle était de moins en moins présente chez les filles, malgré son statut de coffreuse. Après tout il y avait bien assez de coffreuses avec devon et les autres filles, on avait pas besoin d’elle. Par chance il n’y avait pas souvent de décès, du moins, il n’y en avait pas eu depuis un bon bout de temps, jusqu’à il y a quelques temps, quand l’une d’entre elles avait été retrouvée sans vie. Freyja avait horreur d’enterrer les corps sans vie des coffreuses, dans ces moments là, elle se mettait à haïr cet endroit où on les gardait captifs. C’était aussi l’un des rares moments où Freyja cessait de rire et de déconner pour se montrer en femme adulte et mature, sérieuse. Bien entendu, qui avait envie de rire quand une personne que vous aviez vu durant plusieurs années était enterrée devant vous? Mais elle faisait partie de ces filles qui savaient ne pas se laisser abattre par les émotions, et qui avaient assez de force mentale pour ne pas craquer. Elle s’occupait souvent d’enterrer les corps, même certaines coffreuses n’y arrivaient pas. Chose tout à fait compréhensible. « Hé je n’ai rien eu à manger, je suis en retard? » elle demande en sortant de ses pensées, à un des blocards près d’elle. Il secoue la tête et lui dit qu’elle trouvera certainement un cuisinier dans le réfectoire pour lui donner à grignoter. On est déjà le soir, alors ça risque de bientôt se vider, alors elle se dépêche. Encore une fois elle n’a pas vraiment envie de retourner dormir dans le bloc b alors elle reste là. Les garçons commencent presque tous à s’habituer à sa présence et à l’apprécier. Elle est toujours prête à déconner avec eux. Freyja arrive dans le réfectoire mais il semble désert, alors elle cherche un cuisinier, regardant tout autour d’elle tout en s’avançant. Au pire elle n’avait qu’a se servir quelque chose dans la réserve ? Ils ne lui en voudraient certainement pas. Elle n’a pas accédé à la réserve qu’elle aperçoit quelqu’un non loin de là. Il s’agit d’un jeune homme assis seul à boire. Elle fronce les sourcils et s’approche de lui avant d’aller s’assoir à table, face à lui. Ses bras croisés sur la table, elle le regarde. Il ne semble pas vraiment avoir le moral. « Tu veux un peu de compagnie? », elle lui demande, parce qu’elle trouve ça triste qu’il soit là assit tout seul. D’ailleurs il lui semble qu’elle le reconnait. « Adam c’est ça? » Bon, ce type s’était fait une petite réputation, mais clairement elle n’avait pris aucun parti ce soir là, car l’autre semblait lui aussi assez stupide. Enfin maintenant, il n’était plus là lui non plus..

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Depuis plusieurs jours, ma vie était devenue particulièrement pénible sur le campement et pour cause ; alors que je sortais à peine d’une nuit de sommeil agitée, les autres blocards m’avaient annoncé la mort d’Heraia comme si de rien n’était. En temps normal, ce genre de nouvelles ne me faisait ni chaud ni froid mais cette fois-ci, tout était différent…Cette fois-ci, la nouvelle m’avait fait un choc et j’avais du me réfugier dans la forêt pour extérioriser tout ces sentiments désagréables que j’avais ressenti à l’idée de ne plus jamais la revoir. Etait-ce réel ? Avais-je perdu la première femme qui m’avait avoué ses sentiments quelques semaines auparavant ? Incapable de me faire à cette idée, j’avais pris la peine de rejoindre le bloc des filles pour vérifier que l’on ne m’avait pas menti, que tout cela n’était pas une blague mais en constatant que je ne la trouvais pas, j’avais fini par me faire à cette idée douloureuse. Pour la première fois, je regrettais de m’être montré si méchant à son égard, de lui avoir donné l’impression de m’être joué d’elle alors que la vérité semblait toute autre. Mais il était trop tard pour m’en excuser et je savais qu’à partir de maintenant, je n’aurais plus jamais l’occasion de la serrer dans mes bras et de poser mes lèvres contre les siennes.

« Adam, on ferme la cuisine, faut que tu partes… » Assis dans la réserve, je relevais les yeux pour les poser sur un des blocards qui travaillait dans les cuisines et qui m’avait laissé boire dans mon coin après le repas. Il était hors de question que je m’en aille maintenant, alors que la bouteille qui se trouvait entre mes mains était encore pleine. J’avais besoin d’être seul, d’oublier cette peine que je commençais tout juste à découvrir. « Laisse moi tranquille » Même si ça n’en avait pas l’air, il s’agissait bien d’une menace et le regard noir que je lui lançais le faisait fuir rapidement pour mon plus grand soulagement. La bouteille à la main, je la portais à mes lèvres pour en boire une nouvelle gorgée avant de fermer les yeux pour profiter de ce silence auquel je m’habituais de plus en plus, jusqu’à ce qu’une voix ne m’extirpe de mes pensées. Fatigué, je rouvrais les paupières pour dévisager la demoiselle que je ne connaissais pas avant de soupirer une nouvelle fois. Que me voulait-elle ? « Qu’est-ce que tu me veux ? » j’étais agressif, sans doute à cause de l’alcool que j’avais ingurgité depuis tout à l’heure. Pourquoi venait-elle me parler à cette heure là ? N’avait-elle donc rien de mieux à faire ? « Je lui ai déjà dis que je sortirais pas d’ici. S’il t’a envoyé pour m’en convaincre, tu peux repartir »

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En arrivant je ne m’attendais pas à voir quelqu’un ici puisqu’il semblait qu’ils s’apprêtaient à fermer. Je m’assois donc devant le jeune homme qui boit dans sa bouteille d’alcool. Mais il ne semble pas enthousiaste de me voir débarquer, alors qu’assise face à lui, je lui propose ma compagnie. Je vois bien qu’il est de mauvaise humeur, et je me demande ce qu’il lui arrive. Comme je n’ai rien à faire, je suis toujours partante pour proposer ma compagnie à ceux qui sont seuls mais si je ne suis pas la bienvenue je ne suis pas du genre à insister. Après tout, s’il veut absolument être seul je n’ai aucun droit de le déranger, mais s’il a besoin d’une confidente, je peux jouer ce rôle pour lui. C’est vrai, je suis assez douée pour écouter les gens, et quand on se confie à moi, je cherche toujours à consoler l’autre ou trouver une solution au problème si c’est réalisable. M’enfin bon ! J’hausse les épaules. « Je ne vois pas de quoi tu parles, je ne suis pas venue pour te virer d’ici, j’étais venue pour prendre quelque chose à grignoter mais comme tu semblais seul je te proposais ma compagnie. » Je lui souris et me lève pour aller prendre une pomme dans la réserve dans laquelle je croque à pleines dents avant de me tourner vers lui. « Si tu ne veux pas de ma compagnie, je ne vais pas insister, je m’en vais. » Je lui dis mais je reste tout de même là, attendant qu’il se décide et me réponde. D’ailleurs s’il refuse, j’irais prévenir les gars de le laisser tranquille et de ne pas le virer puisqu’il semble avoir besoin de boire un coup. Bien sûr il n’y a personne pour lui tenir compagnie, j’imagine que les garçons doivent se méfier un peu de lui depuis ce qu’il s’est passé, mais il n’a pas l’air dangereux. Après tout ce jour là, il avait clairement dit qu’on l’avait provoqué, l’autre n’était pas innocent.  Et puis peut-être qu’il était un peu comme moi à aimer les défis et le danger ? Je souris en croquant à nouveau dans le fruit. Si c’est le cas, je me ferais une joie de l’inviter à faire un tour dans le labyrinthe avec moi pour chercher un peu d’adrénaline et de sensations fortes. Mais il semblait quand même avoir un sale caractère cet Adam, alors je n’allais pas l’embêter d’avantage s’il ne voulait pas de moi. C’est pourquoi j’attends sa réponse au lieu de partir ou de retourner m’asseoir auprès de lui.

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