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Ça faisait un moment que Napoléon ne s’était pas rendu dans les champs pour passer la journée avec les sarcleuses. Il fallait dire qu’entre les aveux qu’il avait fait à Joséphine et la blessure qui l’avait tenu au lit (surtout pour la première raison). Cela dit, il était temps qu’il fasse une brève apparition, histoire de voir où il en était, notamment avec la jeune femme qu’il cherchait à éviter. Manque de chance, les sarcleuses étaient parties dans une petite expédition pour aller cueillir il ne savait trop quoi. Son envie d’explorer le labyrinthe lui étant en grande partie passée après ce qui l’avait mis à l’infirmerie si bien qu’il préféra attendre au bloc des filles, notamment en passant son temps avec les animaux, ce qu’il ne pouvait pas vraiment faire quand il était parmi les siens. Cela dit, il fut bien surpris lorsque les sarcleuses furent de retour… sans Joséphine. Peut-être qu’elle l’évitait encore ? C’était compréhensible, peut-être qu’il aurait du rester dans le bloc a. Par inquiétude, il alla tout de même demander : « Josie n’est pas avec vous ? » Devant des réponses réponses négatives, le jeune homme ne put que s’inquiéter un peu plus. Il savait qu’elle n’appréciait pas particulièrement le labyrinthe si bien qu’il ne pouvait pas s’imaginer qu’elle avait voulu y rester. Léon s’empressa donc de quitter le bloc des filles pour rejoindre le labyrinthe. Il n’avait pas particulièrement envie d’y être lui-même, encore moins avec sa jambe qui le faisait souffrir par moment, mais il était hors de question qu’il y laisse Joséphine. Une fois dans la zone, il commença à explorer dans un vague espoir de la trouver facilement. « Josie ? T’es là ? » La question semblait idiote, mais il aurait sans doute plus de chance de la trouver comme ça. « Josie ? » Parce que bon, il ne connaissait strictement rien à cette zone du labyrinthe, si elle ne lui répondait pas, il ne pourrait probablement pas la trouver rapidement.

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Il arrivait parfois aux sarcleuses de se rendre dans la zone 8, en groupe, afin d’y récupérer quelques fruits. Le plus souvent tu ramassais les butins, or aujourd’hui tu avais pris la décision de prendre ton courage à deux mains et grimper sur les arbres. Tu y avais pris un plaisir inespérée, au point de te perdre au milieu de cette jungle. Les rires lointains de tes camarades avaient été le signal d’alarme que la récolte touchait à sa fin. Légèrement paniquée par le fait de devoir rentrer seul, tu décides alors de trottiner dans l’espoir de retrouver les autres au bout de quelques minutes.
Néanmoins, sur le chemin du retour tes pieds s’étaient pris dans une espèce de liane, s’en suivit une lourde chute. Par chance, ou du moins de ce que tu avais pu deviner, tu n’étais pas gravement blessé, juste de légères égratignures aux avant-bras. Le plus embêtant se trouva être cette fameuse liane. Ta cheville était empêtrée, et impossible de te défaire du noeud qui t’enserrait le pied. Tu as beau tirer, essayer de l’arracher à l’aide de tes mains, rien à faire ! L’anxiété monte peu à peu en toi, alors que le feuillage touffu de la forêt te semble soudainement oppressant. Tu tentes d’appeler à l’aide, quitte à te vriller les cordes vocales… tu ne veux pas mourir dans cette immense forêt. De grosses larmes te montent aux yeux tandis que le désespoir s’empare de toi. Les pires scénarios se déroulent sous tes yeux embués par la peur. Une voix familière résonne au loin alors que tu pensais que tout était perdu. Tu cries à gorge déployée pour avoir une chance d’être entendue. « HEY ! » Tu inspires un grand coup, puis de nouveau tu t’égosilles « Je suis là ! ». Donner des indications plus précises étaient quasi impossible à travers une flore si dense. Tu tentes un dernier cri, pour essayer de guider la personne venant à ta rescousse, puis tu te laisses choir au sol, attendant nerveusement que l’on vienne te chercher.  

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Dire qu’il n’avait pas prévu retourner dans le labyrinthe de sitôt (sauf pour ce qui était d’une transaction entre les deux blocs), le voilà bien servi. Évidemment, même s’il n’avait pas particulièrement envie d’explorer une nouvelle zone, la question de sa présence ne se posait même pas. C’était Joséphine qui manquait à l’appel et même si leur relation n’était pas idéale depuis ses aveux de quelques temps auparavant. Si bien qu’il ignora la douleur provenant de sa jambe et continua à s’enfoncer dans la zone du labyrinthe. Après un moment, Léon entendit plus clairement la voix de celle qu’il cherchait. Cette dernière lui donnait des indications peu claires sur l’endroit où elle se trouvait, mais au moins, il pouvait se situer et essayer de s’approcher. « J’arrive. » Ou pas, il était plus difficile de s’orienter qu’il ne l’aurait cru à la base. Au moins, il semblait être chanceux pour une fois puisqu’il réussit à retrouver Joséphine qui était dans une mauvaise situation. Il avait beau fait tout le trajet pour la trouver et la ramener à son bloc, maintenant qu’il était devant elle, Léon ne savait pas trop quoi dire. Ils ne s’étaient pas vraiment reparlé depuis la nuit qu’ils avaient passé ensemble, ça semblait idiot de trop y penser, mais d’un autre côté, il ne voyait pas comment il pouvait faire comme si rien ne s’était passé (et surtout pas la conversation qui avait précédé les ébats). Finalement, il se contenta d’une réaction idiote : « Ça va ? T’as rien de cassé ? » Elle avait l’air d’être en un morceau, c’était déjà bien, il fallait maintenant espérer qu’elle ne s’était pas blessée. Il s’accroupit auprès d’elle, en s’assurant néanmoins de maintenir une certaine distance, avant de lui demander : « Qu’est-ce qui s’est passé ? » Il put noter la liane à ses pieds, mais il n’osait pas trop agir avant de savoir comment elle s’était mise dans une telle situation (surtout pour ne pas lui faire mal).

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La même voix te répond, ce qui a le pouvoir de te rassurer sur le moment. Il est difficile pour toi de déterminer la position du soleil à travers le feuillage dense, mais il te semble que le temps n’est pas compté, du moins pas encore. Au bout de quelques minutes, une tête familière t’apparaît. Il s’agit de Léon, à qui tu n’as pas adressé la parole depuis votre nuit embrasée et ses révélations plutôt difficile à avaler. Peu importe tes sentiments contradictoires à son égard, tu es bien contente de le voir à cet instant, tu esquisses même un sourire timide. « Non, ça va. » tu te racles la gorge, sans oser poser ton regard sur lui, fixant ton pied pris au piège. Ton coeur s’emballe quand il s’installe à tes cotés, toutefois il faut que tu gardes ton calme, tu n’as pas encore complètement fait le point sur votre relation. « J’ai été séparé du groupe, et je me suis pris le pied dans un tas de lianes… » d’un mouvement de tête tu indiques ta cheville, « Je suis coincée. » Pour imager tes dires, tu tentes une énième fois de tirer dessus. Tes doigts se crispent soudainement autour d’une liane. Tu refuses de te laisser envahir par un nouveau souvenir. Pas encore. Tu ne peux malheureusement rien y faire, tu es déjà partie. Les images défilent, et la mélancolie te submerge. Tes amies ont disparu derrière ces portes silencieuses. Ils te manquent cruellement pourtant cela ne fait même pas cinq minutes qu’ils ont disparu et tu pleures, jusqu’à ce qu’un sentiment de vide s’empare de toi. Il y a ce mot, posé sur ton lit à la place de ta peluche. Pourquoi ? Pourquoi faut-il que cette journée te soit si pénible ? Comme indiqué sur le mot, tu te rends au labo, perplexe. Un coup, puis le néant. Lorsque tu reprends tes esprits, c’est une expression de panique qui se dessine sur ton visage. Tu recules brusquement alors que les traits de Léon t’apparaissent avec netteté. Il te faut de l’air, tu suffoques. Tu as peur. La réalité s’entremêle à ta vision. Tu es terrifiée par la perspective de tes prochaines réminiscences car celle que tu viens de vivre ne t’annonce rien de bon.

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Léon était définitivement soulagé en voyant Josie saine et sauve. Certes, elle était coincée, mais elle lui assura rapidement qu’elle allait bien. Il pouvait sentir le malaise, quelque chose qui se trouvait autant chez elle que chez lui, mais il décida d’en faire abstraction ne serait-ce que le temps de l’aider. En entendant le compte-rendu de ce qui s’était passé, il fut un peu plus soulagé, ce n’était que des lianes. « Je vais t’aider, attends. » Les lianes semblaient assez solides et les pieds de la jeune femme avaient l’air bien empêtrés dans la végétation. Ce ne serait pas simple et Napoléon était bien content d’avoir emporté un petit couteau, précaution supplémentaire depuis sa dernière mésaventure dans le labyrinthe. Il le sortit de sa poche, s’apprêtant à en découdre avec les lianes lorsqu’un souvenir l’assaillit à nouveau. Ça faisait un moment, mais il n’était pas particulièrement content de ce retour dans le passé, surtout considérant ce qu’il en apprenait. Il avait été un connard sur toute la ligne, il avait mené Joséphine, enfin Tania, sur toute la durée, même jusqu’à son départ. Il avait été égoïste, il avait été une ordure et encore une fois, il sentait la pointe de la culpabilité le blessé. Il fallait qu’il lui dise, qu’au moins cette fois, il prenne son courage pour être franc. Facile à dire, mais lorsque Léon releva les yeux vers la jeune femme, à temps pour voir le mouvement de recul et la peur dans ses yeux, il n’en eut pas le courage. Avait-il fait quelque chose ? Il abaissa son couteau pour paraitre le moins menaçant possible et demanda : « Qu’est-ce qu’il y a ? » Peut-être avait-elle vu quelque chose, peut-être étaient-ils en danger ? Il n’en savait rien, il espérait seulement ne pas être le responsable de cette soudaine fragilité venant de Joséphine. « Je suis là, ne t’en fais pas… » Parce que bien sur, il préférait se leurrer quand au fait que sa présence pourrait être rassurante pour elle, même après ce qu’il lui avait dit. Enfin, en attendant, il décida de se rendre utile, et commença à couper les lianes aux pieds de la jeune femme.

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Revenir à la réalité représente un dilemme difficile à soutenir. Tes peurs se figent avec les dernières images qui t'apparaissent. Le visage de Napoléon face à toi n'arrive à t'ancrer d'avantage dans le moment présent. Il y a un battement durant lequel tous tes sens sont en ébullition, l’angoisse surtout, tu ne comprends pas bien ce que tu viens de vivre. Tu bredouilles un « Je… je me suis souvenu de quelque chose… » tu clos tes paupières, puis tu inspires un grand coup, avant de reprendre « Merci… ». Tu ne peux pas refuser sa compagnie, tu n’en as pas la force, le fait qu’il soit à tes cotés à un coté rassurant. Tu n’es pas seule dans cette épreuve. Un second souvenir s'impose à toi, implacable. Tu te noies sous ce nouveau flot d'informations, trop pénible à assimiler pour toi. Tes poignées sont liés par une corde, et tu fais le lien avec un de tes récents souvenirs, qui t’avait lui aussi chamboulé. La même personne qui te menace au sujet du WCKD, sauf que tu ne possède pas la réponse. La panique ne t’aide pas à répondre. Le cadre de ce souvenir te terrifie, tu crains les représailles à chacun des mots que tu prononces. Que t’es t’il arrivé ?
Le timbre de cette voix qui te nargue te paraît si familière mais tu n’arrives pas à y mettre de visage. Quand tu reprends conscience de ta situation le noeud qui emprisonne tes chevilles a pour effet de te brûler. Comme une dératée tu forces sur les lianes à mains nues, t’égratignant les mains jusqu’au sang. Ce n’est qu’à partir de ce moment là que tu te rends compte de l’état émotionnel dans lequel tu trouves. Tu es complètement désemparée, bouleversée. Tu t'agrippes à Léon pour te serrer contre lui, comme s'il était ta solution. Tu as définitivement besoin de lui à cet instant présent pour te calmer.  

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En plus d’appréhender le moment où il devrait lui dire ce que son souvenir lui avait appris (à savoir qu’il était encore plus un connard qu’il ne l’aurait cru), Léon s’inquiétait pour Joséphine. Certes, elle n’était pas plus en danger qu’auparavant, mais elle n’était manifestement pas très bien. Il ne pouvait pas deviner ce qui la terrorisait dans ce souvenir, mais c’était justement ce qui compliquait la chose. Bien sur, il craignait d’être la cause de cette panique (ce qui ne semblait pas être le cas), mais surtout, il ne voulait pas la voir ainsi. Si bien qu’il lui adressa un petit sourire lorsqu’elle le remercia et finit par lui dire : « Tu peux me dire ce qui te tracasse tu sais. » Le « si tu veux » était bien sur sous-entendu, tout ce que Léon voulait faire, c’était bien lui proposer une oreille attentive. Bien sur, il aurait voulu faire plus, mais c’était hors de sa portée. Puis, il eut lui-même droit à un nouveau souvenir qui lui fait baisser son couteau alors qu’il se voit reporté à la veille de son départ pour le labyrinthe. Il put apprendre comment le médaillon de Jay était venu en sa possession, sans grand détail. Il savait maintenant qu’il avait le mauvais choix en ne disant rien, mais il avait la chance de rattraper le tir. Pas tout suite, il ne voulait pas ajouter un poids sur les épaules de la jeune femme. Cette dernière le ramena d’ailleurs à la réalité en s’agrippant à lui. Surpris par cette soudaine proximité et incertain sur la bonne façon de réagir, Napoléon passa finalement ses bras autour du corps frêle de la la jeune femme après avoir lâché son couteau. Il essayait de la rassurer au mieux possible sans savoir s’il empruntait le bon chemin. « Ça va aller. » En fait, il n’en savait absolument rien, mais faute de pouvoir plus efficacement la rassurer, ça devrait faire. Après un moment passé ainsi en silence, il ajouta : « Je vais te sortir de là, en t’en fais pas. » Il reprit son couteau et défit les derniers lianes qui enchainaient les pieds de Joséphine. Puis, il rangea son couteau avant de reporter son attention sur Joséphine. Il fallait essayer de la rassurer et le seul moyen qui lui vint en tête ce fut de la serrer contre lui à nouveau.

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Tu es toute tremblante quand tu t'agrippes fiévreusement à lui. Tu as la sensation d'être complètement démuni face à la terreur qui te tourmente. Peu à peu tu reviens à toi. Le fait que Léon se soit occupé du nœud à tes pieds aide grandement à ce que tu reprennes possession de tes moyens. Le problème, c'est que tu as besoin d'une présence réconfortante pour te remettre de tes émotions. Et il est là. Encore lui, toujours lui. Comme avant. Tu as beau vouloir le repousser, il revient irrémédiablement vers toi d'une façon ou d'une autre. Cela ne t'aide pas à déterminer la nature de tes sentiments, trop variable. Il y a des jours où la simple pensée qu'il ait pu se servir de toi alors que tu l'aimais fait irradier de la colère jusqu'au bout de tes doigts. Puis il y à l'affection que tu lui portes, sincère, viscérale. Tu luttes mais c'est peine perdu. Il suffit qu'il te prenne dans ses bras pour que tu mettes ton amertume de côté. C'est injuste ce qu'il te fait ressentir. Sa chaleur calme ton angoisse, et tu voudrais que le temps s'arrête de tourner pour profiter de cette proximité. Or ce n'est pas possible, pas dans l'état actuel, pas en sachant qu'il en aime une autre. Difficilement, tu coupes court à votre enlacement, lui soufflant un merci par la même occasion car il a défait les lianes qui emprisonnaient tes chevilles. Tout en les massant, tu te mets à lui raconter dans les grandes lignes les souvenirs qui te sont apparus. « Je pense que... Je me suis fait séquestrée. » Et ligotée, en plus de te faire menacée. « Je ne sais pas encore par qui et je ne connais pas la fin de l'histoire... » tu esquisses un sourire maladroit, teinté de tristesse. « Mais j'ai peur... j'ai peur de découvrir la suite... » Ta voix se brise alors tu finis ta phrase. Tu baisses les yeux, pour ne pas que Napoléon remarque qu'ils sont embués sous le coup de l'émotion.  

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La situation était délicate et ô combien difficile pour Napoléon qui, encore une fois, n’osait pas ramasser son courage pour lui avouer ce qu’il savait à présent. C’était difficile pour lui, d’un côté il ne voulait pas l’admettre simplement parce qu’il ne pouvait pas accepter une telle partie de lui-même, mais de l’autre, c’était une volonté particulière de ne pas blesser Joséphine, ce qu’il avait déjà fait à de multiples reprises. Il était difficile pour lui de savoir où il en était avec elle. Incapable de comprendre ses propres sentiments qui ressemblaient davantage à un foutoir depuis le retour de ses souvenirs, Léon avait simplement l’impression que tout ce qu’il pouvait faire, c’était empirer les choses, comme s’il n’y avait pas de façon de régler les choses de façon satisfaisante. Il dut d’ailleurs faire un effort pour ne pas marquer la déception de la voir s’extirper de ses bras, sans pour autant pouvoir l’ignorer intérieurement. L’émotion fit rapidement place à une autre alors que Joséphine commençait à lui raconter ce dont elle s’était souvenue. Quelque chose qui oblitérait toute plainte qu’il aurait pu formuler au sujet de son passé. Il ne pouvait pas imaginer comment quelqu’un pourrait vouloir s’en prendre ainsi à Joséphine et ne voulait surtout pas essayer de deviner la suite de l’histoire. Il sentit son coeur se serrer en entendant la voix de la jeune femme se briser. Il était évident que les chances de fins joyeuses étaient minces, voir inexistantes. Sauf que ce n’était pas quelque chose qu’il pouvait dire. Que pouvait-il dire, en fait ? « J’aimerais vraiment pouvoir t’aider mais…  » C’était pathétique et totalement inutile, ce pourquoi il ajouta : « N’hésite pas à venir me voir si tu apprends la suite… » Ce n’était qu’une piètre aide, il ne lui serait pas plus utile dans le futur qu’il ne l’était à présent. Il savait bien qu’aucun de ses mots ne pourraient la rassurer, lui qui n’avait aucun pouvoir sur ce dont elle se souvenait. Lui qui était tout simplement impuissant face à une telle situation. Il lui attrapa la main avant de reprendre la parole : « Je vais te ramener à ton bloc, tu y seras plus en sécurité. » Il aurait bien voulu lui apporter un quelconque réconfort, mais le labyrinthe n’était pas l’endroit pour le faire. Puis, au moins, il aurait le temps de trouver quelque chose de brillant pour se montrer rassurant.

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Si la situation avait été moins compliqué Léon aurait peut être été le premier vers qui tu te serais tournée, malheureusement la réalité était toute autre. Tu appréciais le sentiment, qu'il se propose si généreusement pour t'aider à supporter ses souvenirs horrifiants. Tu hoches la tête lorsqu'il te propose de venir à sa rencontre pour lui faire d'une éventuelle suite. Juste l'idée que cela puisse arriver te donne des frissons dans le dos. Tu réussis à retenir tes larmes, non sans difficultés, car tu ne veux pas pleurer devant lui, les choses étant déjà suffisamment gênante. Maintenant que tu n'es plus retenue par les lianes il est temps de retourner au camp. Tu te sens faible après ses réminiscences à répétition, tu aurais aimé pouvoir te reposer néanmoins cela est impossible au cœur du labyrinthe. Napoléon t'aide à te relever, volant ta main au passage afin de te guider jusqu'au camp. Tes chevilles souffrent un peu, mais la cadence du garçon est supportable, bien qu’irrégulière. C’est à cet instant là que tu remarques qu’il boîte. « Léon, qu’est ce que tu t’es fait à la jambe ? » tu demandes, inquiète. Sur un thème assez proche, les griffures que tu lui as infligé lors de votre précédente rencontre te reviennent à l'esprit. « Est ce que ton dos va mieux, au moins ? » Tu finis par lâcher assez abruptement. Ce n'est pas que tu as envie de parler de cette fameuse nuit toutefois tu tiens à t'excuser pour ton comportement, sans pour autant te blâmer. « Je me suis laissée emporter la dernière fois, je suis désolée. » Ça n'arrivera plus, tu penses alors très fort. Tu n'es plus vraiment maîtresse de tes émotions dernièrement, si tu avais tendance à te laisser aller à la mélancolie tu ne t'étais jamais senti aussi peu en contrôle de ton être. Tu n'aurais pas pu t'imaginer capable d'autant de hargne. Pour éviter de croiser son regard, et qu'il remarque ta gêne, tu fixes l'horizon, résolue à ne pas ciller.  

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Faute de pouvoir lui apporter un quelconque réconfort ou une aide de façon concrète, Napoléon avait opté pour se proposer si jamais elle apprenait la suite de l’histoire. Bien sur, il ne serait sans doute pas plus utile à cet instant, mais c’était la seule chose qu’il pouvait lui offrir, une aide potentielle et future. Enfin, ça et le fait qu’il allait la sortir du labyrinthe, ignorant tant bien que mal la douleur qu’il tourmentait sa jambe. Sans doute qu’il n’y arrivait pas très bien puisque Joséphine remarqua le fait qu’il boitait, lui posant une question en ce sens. « Je me suis blessé en allant dans le labyrinthe. Ne t’en fais pas j’ai eu droit aux bons soins de ton bloc. » Il avait beau tenter une vague plaisanterie, le commentaire lui rappelait la discussion qu’il avait eu avec Eden et son comportement étrange. Joséphine lui remémora un autre moment en soulevant les griffures qui avaient décoré son dos. Sauf que cette fois, il n’avait pas grand chose à lui répondre du à un manque de miroir. « J’imagine, je dois t’avouer que je n’ai pas vérifier. » Il n’avait pas vraiment eu mal et il pouvait difficilement lui en vouloir. Il esquissa un mince sourire en entendant les excuses qu’elle formulait. La situation était maintenant gênante, mais il n’était pas à plaindre. Considérant ce qu’il avait fait… oui bon autant ne pas y penser. Il avait encore une bien mauvaise nouvelle à lui apprendre. D’ailleurs, le moment était peut-être venu de le faire, maintenant qu’elle n’était plus attachée. « Josie, je dois te dire quelque chose. » Encore une fois, il sentait son courage le lâcher alors qu’il devait trouver les bons mots pour exposer ce qu’il avait su dans son dernier souvenir. Un meilleur timing aurait été souhaitable, mais il ne voulait plus lui cacher quoi que ce soit.

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C'est étrange comme votre échange semble naturel, à croire que rien n'avait chamboulé la nature de votre relation. Les apparences ne révèlent pas non plus l'état dans lequel tu te trouvais quelques minutes auparavant, convulsant de terreur. Léon avait apporté la soutien dont tu avait terriblement besoin, alors tu pouvais mettre un peu de coté ton amertume. Tremblante, tu gardais sa main dans la tienne. Tu étais gênée mais pour le bien que cela t'apportait tu étais prête à le supporter. Le meilleur moyen de passer outre était de te changer les idées, et quel meilleur moyen que de discuter de tout et de rien. Tu balançais ce qu'il te passait par la tête, comme sa jambe ou s'il s'était remis de leur nuit ensemble – ce qui n'était finalement pas le choix idéal. Tu ris doucement lorsqu'il te répond, il est vrai qu'il était difficile de vérifier son propre dos. Tu es prête à lui répondre quand les mots restent bloquées dans ta gorge malgré toi. Tu es aspirée par un nouveau souvenir, encore un. Tu te consoles en remarquant que tu n'es plus ligotée à une chaise. L'atmosphère a l'air festive autour de toi, seulement tu te sens horriblement seule. Ton cœur déborde de jalousie. Un sentiment que tu sais légitime aujourd'hui. Ton agacement refait surface, implacable. D'un geste manquant de délicatesse, tu récupères ta main. Le contact de sa peau contre la tienne te crispe. « Qu'est ce que tu avais à me dire ? » tu lui demandes un peu sèchement, la gorge nouée. Tu le distances d'un petit mètre car tu as besoin de cet espace après cet énième souvenir. Ce dernier à la particularité de te montrer libre de tes mouvements, et pourtant tu es prisonnière de ses sentiments sur lesquels tu n'as aucun contrôle. C'est de sa faute à lui si tu les ressens. A l’anxiété du moment s'ajoutait de l'irritabilité. Un sympathique cocktail molotov émotionnel.  

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On lui aurait véritablement donné le choix, il n’y avait que très peu de doute quant au fait que Napoléon se serait défilé et aurait opté pour le silence plutôt que de lui dire la vérité. Après tout, il était toujours aussi réticent à l’idée de la blesser et c’était sans compter le courage qui lui manquait tout simplement. Sauf que voilà, il s’était promis d’être franc avec elle et c’était ce qu’il devait faire. Et l’exécution fut tout de même perturbée par la soudaine réaction de Joséphine qui reprit sa main avant de demander ce qu’il avait à lui dire. Le ton de sa voix n’est pas encouragé et Léon envisage une énième fois de se dérober. Il baissa les yeux alors que la jeune femme s’éloignait avant de ramasser tout ce qui lui restait de courage. Il ne savait pas exactement comment présenter les choses, commentaire admettre qu’il s’était servi d’elle sur toute la ligne et qu’il ne l’avait jamais aimé ou du moins pas comme elle l’aurait voulu avant le labyrinthe. Il prit une grande respiration et décida de se lancer : « Je me suis souvenu de mon départ pour le labyrinthe… » Ou du moins juste avant, mais il ne fallait pas s’imaginer que ses sentiments avaient changé miraculeusement. « Je ne t’aimais toujours pas. » Il avait honte de l’admettre, il sentait son coeur se serrer alors qu’il le disait et pourtant, c’était tout ce qu’il pouvait faire. Il ne pouvait pas la réconforter, il ne pouvait pas lui dire autre chose. De toute façon, il savait pertinemment que tout ce qu’il pourrait avancé sonnerait faux. À la place, il avança légèrement - sans entrer dans la bulle de Joséphine, et lâcha un petit : « Je suis désolé. » De toute façon, il avait merdé et il n’y avait rien qui changerait ça. Au moins, il avait réussi à la ramener saine et sauve jusqu’à son bloc. Il se rattrapait un minimum dans le présent.

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