Dès tôt le matin tu t'étais enfermé dans ton laboratoire pour jouer aux expériences culinaires.  Enfin, plutôt médicinales, parce que la cuisine ça n'a jamais vraiment été ton fort non plus.  À chacun ses forces et ses faiblesses.  Avec l'ouverture d'un passage chez les zones des filles tu as découvert de nouvelles plantes très intéressantes.  Des plantes qui pourraient peut-être enfin te mener à une découverte palpitante, fascinante!  Une révolution!  Mais pour le moment les résultats ne sont pas très convaincants.  Pourtant, tu fais ce que tu peux.  En même temps, on ne peut pas dire que tu aies décidé de travailler sur un projet très simple.  Au départ, c'était juste comme ça, parce que ça créait quelques problèmes dans la vie quotidienne au bloc.  Puis les filles sont apparues et il fallait remédier aux dangers que cela pourrait apporter.  Il était après tout prévisible que les garçons se jettent sur les filles sans même y penser.  C'est pour ça que toi, le grand Celsius, tu t'étais mis en tête de travailler plus fort et de finalement trouver la recette miracle du remède que tu tentes de trouver depuis des lustres déjà : une potion qui limiterait la production de libido.  Une tâche pas très facile, il va sans dire.  Pour le moment, tu as trouvé un nouveau médicament contre les brulements d'estomac, un puissant laxatif et une nouvelle recette d'onguent pour aider à cautériser les plaies.  Pas exactement ce que tu cherchais.

Entre les branches, tu as pu comprendre que la section du labyrinthe qui fournit plantes aux filles n'est plus ouverte, tout comme celle des garçons. Or, inutile d'essayer de chercher à renouveler les stocks, il faut commencer par ce qui s'offre à toi maintenant, dans  les réserves que tu as déjà accumulées.  Ça reste quand même problématique, parce qu'elles s'écoulent rapidement puisque tu n'as rien à d'autre à faire de tes journées que de les passer dans l'infirmerie, à tout tenter.  Enfin, ça et soigner les blessés et les malades.  Les éclosions de rhume commencent à se faire sentir alors que le froid s'installe de plus en plus confortablement dans le labyrinthe.  On pourrait presque dire que le rythme de vie a repris son train-train quotidien et que tout est redevenu normal.  Presque.

Tu sursautes quand tu entends quelqu'un pousser la porte de l'infirmerie et lève la tête pour accueillir le nouvelle arrivant.  Peut-être un patient.  Tu esquisses un sourire en apercevant Soren, ton cobaye de prédilection.  « Ah c'est toi, » dis-tu sur un ton posé.  Tu ne sais pas à quelle personnalité tu t'adresses, alors tu gardes profil bas.