Dumb dumb dumb dumb ► Hope

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Les anecdotes lancées par Hope ont au moins le mérite de faire rire le sarcleur aux éclats, bien content de ne pas avoir subi tout ça. Certes l'histoire des tendons l'avait clairement fait grimacé, l'image qu'il s'en faisait étant vraiment peu ragoutante. Mais l'autre … Dieu seul sait que si ce genre de chose arrivait à Eda il ferait moins le malin, mais tant que ce n'était pas lui alors ça allait. Peu de temps après il se fit réprimander par le plus jeune. Il savait qu'il allait se faire gronder, mais ce n'était pas pour autant qu'il s'était prit en main plus tôt. Mieux valait se faire remonter les bretelles que d'y aller alors qu'on ne juge pas ça nécessaire. Hope ne le laissa quand même pas dans cette situation et lui emmena de quoi le soulager un peu. Il soupire de soulagement quand l'autre lui confirma bien qu'il n'avait rien de casser. C'est fou à quelle vitesse la panique peut envahir un homme. De même pour s'évaporer. Mais cette inquiétude vis-à-vis de Bob, elle, ne semblait pas vouloir s'en aller. Il ne voulait pas en faire tout un plat, mais voilà c'était là, dans sa tête, et ça le tracassait tous les jours. Haussant les épaules, il passa sur les détails pour en venir aux faits. « J'en sais rien, il doit avoir ses règles. » Encore une fois, c'était bien la seule explication logique. Il ne voulait surtout pas entendre qu'il parlait aux autres du groupe sauf à lui. Il ne voulait pas savoir ça alors il passa plus rapidement à autre chose tout en plaisantant. Le pauvre quémanda même des béquilles pour faire son beau devant les autres du bloc. Il vrai cas social cet enfant. « Je sais pas. J'aurai pu me battre avec euhm … une créature du labyrinthe ?! » Ah ça oui, ça sonnait bien dit comme ça, très viril et tout … Seulement, si cette histoire venait de lui il savait éperdument que personne ne le croirait une seconde. Sa peur panique du danger n'était un secret pour personne. Il fit une mine attristé quand Hope lui annonça qu'il n'aurait pas de béquilles. Eh bien tant pis. Pas d'histoires viriles à raconter, juste une chute à cause d'un râteau. La grande classe, comme toujours. Avec un peu de chance, ça s'arrangerait avec le temps. A la tape du medjack sur sa jambe, il la reposa à terre et en profita pour lui demander d'inspecter son nez. Non mais faudrait pas que Lou lui ait raconter des conneries non plus. Il s'offusqua immédiatement de la remarque du plus jeune. « Moi ? Tu crois vraiment que moi j'ai … » Il ne termina même pas sa phrase, de contentant de grimacer au contact des doigts de Hope sur son nez et finit son geste par un somptueux tirage de langue. Même en défiant son cadet, il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter un peu pour son sort et loucha pour voir ce qu'il en était. « C'est juste pas agréable, mais j'ai pas plus mal de que ça. » Rien que cette déclaration de sa part le fit relativiser. Oui c'est qu'il devait être en place son nez, que rien ne clochait vraiment. Encore un soucis en moins, c'était bien. Ils avançaient. Doucement mais sûrement. « Moi je cherche jamais personne, tu sais bien. Je suis un ange venu du ciel. » Il prit son propre visage entre ses mains pour illustrer ses paroles avant de reprendre. « Lou qu'elle s'appelle. Le coup est parti sans qu'elle sache comment … J'ai souffert je te jure ! Fais gaffe à toi hein, je voudrai pas qu'il t'arrive un truc. » Il garda son expression angélique sur le visage et tira doucement sur les joues de Hope. Alors que ce dernier avait fini d'inspecter son patient, Eda s'allongea rapidement sur le banc et posa sa tête sur les genoux de son ami. Un rapide coup d'oeil autour d'eux confirma son intention. « On peut pas rester là à faire une pause ? Y'a personne de malade en plus ... » Même si l'autre n'était pas d'accord, Eda n'en démordrait pas et s'il fallait il le collerait toute la journée. Il y avait bien assez de sarcleur pour s'occuper aujourd'hui de toute façon. Pour une fois qu'Eda se laissait un peu aller … Qui viendrait lui crier dessus ?

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Les histoires dégoûtantes ou honteuses sont courantes chez les medjack, mais ce n'est pas pour autant qu'ils ont droit de les divulguer. Hope peut le dire à son ami, cela alimente la conversation et personne n'est censé savoir qu'ils en parlent. Suite à cela, il le gronde comme un adulte ferait avec un enfant, sauf qu'il est médecine et Eda sont patient. D'ami à ami, il aurait presque envie de le taper pour que ça rentre dans son crâne. Faut pas jouer avec la santé, encore moins avec des blessures. Qui sait si cela peut s'aggraver ou s'infecter, le medjack craint vraiment ce genre de chose dont personne ne fait réellement attention. Il hésite à faire des cours aux autres blocards pour qu'ils réalisent l'importance d'être soigné à temps et non dix ans plus tard. Hope pense l'inverse, mieux vaut que ses amis se plaignent inutilement mais qu'il s'assure ainsi qu'ils vont bien. La cheville du sarcleur n'est pas cassée, elle sera même « réparée » d'ici quelques jours, s'il applique bien ce qu'il va lui dire. Quand Eda bloque sur Bob, le medjack ne trouve rien de mieux que s'interroger, quitte à paraître suspicieux envers le brun. Ses règles ? En toute logique, cela est impossible. Hope sait d'avance qu'émettre un tel commentaire n'est pas utile, Eda n'est pas stupide au point de croire vraiment que Bob a ses règles... Puis, c'est une façon de parler. « Si c'est cela, prie pour qu'il se calme à la fin de son cycle. » Bah voyons, faut pas faire sa prude. Hope connait le principe, même si c'est un truc de fille. Passons, ça devient bizarre. Il y a peu, Hope était toujours gêné face à Bob, mais il se soigne maintenant. Eda le fait rire, on dirait un gamin avec des histoires pleins la tête. « Ou une vache mal lunée ? » Feinte-t-il avec le sourire. Comme si son ami possédait suffisamment de courage pour se battre avec une telle chose, il ne doute pas de sa bravoure mais quand même... Un peu. « Tu pourrais toujours raconter que tu as voulu fuir l'ombre d'une créature ? » ça sonne comme une mauvaise blague et Hope se retient fortement de rire. La cheville, c'est réglé. Maintenant il doit s'inquiéter de son nez, comme si cela ne suffisait pas! Il s'attire des ennuies même auprès des filles, quel abrutis. « Tu l'as surprise à un moment délicat ? » Il ne sous-entend rien, enfin presque rien. Son nez n'est pas cassé en tout cas, juste un peu amoché. « Un ange, bien sûr. » Un énorme sourire se placarde sur ses lèvres à l'image angélique de son aîné. Un ange trouillard, dans ce cas là. Lou ? C'est étonnant, Hope a l'impression de connaître une Lou mais qu'elle n'est pas la même. « Lou ? Elle est super gentille pourtant. » Il n'a pas l'air de comprendre que la demoiselle est différente seulement avec lui-même, sinon il aurait plus de nez. Hope grimace à son geste, puis se masse la joue une fois qu'elle est libérée. « Tant que personne ne réclame mon aide, ça ne me dérange pas. » Une pause, quelle magnifique idée. Eda doit se reposer à cause de sa cheville, il ne compte pas le renvoyer au champ. « Tu as déjà pensé à faire autre chose que cultiver des patates ? » C'est une question soudaine, mais Hope a l'impression de l'avoir déjà entendu... Qui sait si sa place est convenable ou non, dans ce bloc ? Le Medjack se sent bien dans cette infirmerie, mais parfois il s'imagine ailleurs et se questionne encore. « Si jamais on sort d'ici... Qu'est-ce qu'on fera ? »

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Alors qu'Eda était plongé dans son imagination, à savoir ce qu'il pourrait servir comme excuse au reste du bloc pour la présence de béquilles. Une créature féroce lui semble une bonne option. Ca le rendrait fort, courageux et viril aux yeux de tous. Quoique la proposition de la vache de Hope n'était pas mal non plus, faisant rire le sarcleur. Ca serait bien son genre de se faire mettre k.o par une vache. Tout à fait digne de lui. Plus qu'une simple ombre. Il retroussa son nez et tira la langue à son médecin personnel quand il lui servit cette excuse là. « Vas-y vas-y, moque toi de moi ! » Il ne se cachait pas derrière des faux semblants ou quoi, il était trouillard, ses amis le savaient, son groupe de course le savait, mais il se défendait comme il le pouvait. Il voulait montrer qu'il faisait des efforts et que même si le courage n'était pas là, l'envie d'aider et de protéger les autres n'étaient pas absentes pour autant. Et c'était ça sa fierté. Le sujet passa rapidement à la cause de ce nez détruit. Ce magnifique nez. Quel gachis. La remarque de Hope surpris le plus vieux qui se mit à rougir, contre toute attente. « Délicat de quoi ? De rien du tout ! Elle dormait … Je la croyait morte moi ! » Et c'était vrai, pour sa défense. Un ange oui, un vrai. Avec un cœur pur et innocent. Tout à fait, voilà le portrait d'Eda. Il n'y avait pas plus fidèle représentation. Leurs bêtises le faisait rire alors qu'il dénonçait sans aucune honte la coupable. Lou. Cette furie. Trop de violence était contenue dans son corps, ce n'était pas humain. Et puis le traité de grand père comme ça ! Non mais vraiment, il aurait tout vu au sein des blocs le pauvre Eda. « Super gentille ? T'es sûr qu'on parle de la même ? » Certes il éxagérait un petit peu, mais pas tant que ça quand on y réfléchissait bien. « Elle m'a pris par le col et m'a menacé ! J'appelle pas ça être gentille moi ... » Une moue triste apparue sur son visage. Il ne pensait pas être quelqu'un qui mérite un tel traitement de la part d'une étrangère. Il en jouait un peu, mais sur le coup il avait quand même était relativement surpris. Une fois le checking terminé, Eda s'allongea sur son ami pour ne pas le laisser partir. Comme un enfant capricieux qui voulait encore qu'on joue avec lui. Ce n'était pas comme si l'infirmerie était pleine à craquer, Hope pouvait bien aussi s'octroyer. Alors qu'il regardait le plafond, pensant à tout et à rien, il fut pris de court avec la question de son cadet. « Comment ça ? Ici ? Mmh, des fois je me dis qu'il faudrait que je m'occupe un peu plus des salades. » Il sourit à Hope, ne sachant pas vraiment où il voulait en venir avec cette question. Après tout, si Eda était bien doué en quelque chose, c'était en ça. Récolter, planter, arroser. Ses doigts étaient pleins de magie. « Si on sort ? » Eda n'y pensait pas souvent. Il se voyait enfermé ici pour le restant de ses jours. Il n'avait rien à chercher en dehors de ces murs, il ne désirait rien, il n'avait rien à retrouver. Il était bien ici. Il avait des gens qu'il aimait et qui l'aimait. Le sérieux reprit possession d'Eda pour chercher une réponse à cette question. « Je sais pas … Aucun d'entre nous n'as de parents visiblement … On aura qu'à continuer tous ensemble. » Il ne voulait pas être égoïste mais ne pouvait pas empêcher ces pensées de venir à son esprit. « Je veux rester avec toi et avec les autres. Je suis bien avec vous. Je vois pas d'intérêt dans autre chose de toute façon … Et qu'est-ce que tu veux que je fasse dehors ? On sait même pas ce que c'est le monde. On sait même pas s'il tient toujours debout. » Dans quel état était le monde qui les avait abandonné. Les gens ? … Ca aussi c'était un grand mystère. « Tu penses à quoi toi ? Tu penses que c'est mieux dehors ? » Il leva la main pour aller appuyer doucement sur le nez de son ami, pour dédramatiser la situation. Parler de sujets sérieux : ok. Se laisser abattre : pas ok.

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Parler de l'ombre d'une créature n'était pas vraiment une plaisanterie, mais Hope n'a pas pu s'empêcher de rire en imaginant la scène. Finalement, c'est devenu une gentille moquerie. Hope sait très bien que Eda n'est pas le plus rassuré de la bande par rapport au labyrinthe, c'est bien pour cela qu'il plaisante amicalement avec le sarcleur. Une vache serait plus plausible qu'une créature tueuse d'homme. Le medjack ne doute pas non plus de son ami, peur ou pas, il serait sûrement animé de l'adrénaline si jamais un danger se présente et menace ses amis. Hope est pareil, c'est un pacifiste dans l'âme mais il n'hésiterait pas à briser ses principes pour eux. Il tient trop à cette nouvelle famille de substitution pour la regarder partir en fumée sans rien faire. Ainsi ils purent parler de plusieurs choses la suite, notamment le nez malmené du sarcleur. Hope se demande comment il fait pour être blessé partout à la fois, d'abord la cheville, puis son visage. Il va vraiment pensé qu'il est allé se fighter avec une vache pas contente. Délicatesse ne doit pas entrer dans son vocabulaire à croire les paroles du brun, mais pourquoi rougit-il dans ce cas ? « Je demandais seulement. » ça peut arriver qu'un gars surprenne une fille en petite tenue, involontairement ou non. Hope n'a jamais eu affaire avec ça, ni avec une fille en furie. Eda se compare à un ange et le medjack ne peut s'empêcher de sourire. ça se peut qu'il est des airs avec ses grands sourires enfantins. Le sujet dévie sur Lou et Hope s'étonne de la comparaison. La Lou qu'il connait est gentille, plutôt réservée mais méfiante sur le bords. Pas du tout la Lou d'Eda. « Je ne connais qu'une seule Lou dans cet endroit et elle ne m'a jamais paru bien méchante, au contraire elle m'écoute quand je lui explique un truc. » ça paraît étonnant, mais Hope ne fait pas la leçon à beaucoup de Medjack ici. Il a vraiment du mal à imager la petite medjack avec un air menaçant ou des répliques effrayantes. Son nez vérifié, le châtain est obligé de rester là, retenu par son ami. De toute façon, il n'a rien de mieux à faire pour l'instant, autant discuter et passer le temps. C'est le moment que choisit Hope pour interroger Eda, comme il le fait si souvent avec son propre cerveau, sauf que là il aura droit à une réponse. Peut-être pas celle qu'il attend, mais une réponse quand même. Hope était tellement sérieux sur les rôles qu'ils jouaient au bloc qu'il ne s'attendait pas à une telle réponse... Les salades... Un léger rire lui échappe, un rire qui se transforme en fou-rire incontrôlable. « Idiot! Je parlais d'être sarcleur! » Difficile de reprendre son calme et son souffle, mais il parvient à le faire rapidement. Voilà, si ils sortent. C'est évident, faut déjà qu'ils arrivent à quitter cet endroit d'une manière ou d'une autre... Ce n'est pas gagné. Les paroles de son aîné le fit réfléchir. A-t-il encore un parent à l'extérieur ? Au moins sa mère ? Il la pense toujours maladie, toujours atteinte du virus mais pas morte pour autant. Hope voudrait garder son espoir, continuer à croire qu'elle survit grâce à lui. La suite concorde avec ses propres pensées et il hoche doucement et positivement la tête. Oui, lui aussi voudrait rester avec eux. Ce qu'il pense ? Hope le regarde à nouveau et il affiche un sourire si faible. Son geste le réconforte, mais lui non plus ne sait plus quoi penser. « Je ne sais pas... Vous êtes comme une famille pour moi, mais j'ignore réellement si quelqu'un m'attends encore dehors. Je veux dire... Si ma mère n'était pas morte ? Si elle n'attendait que moi pour guérir ? Comment trouver un remède à ce truc ? » Hope est perdu, c'est un medjack mais il ne trouve aucune réponse à ce virus. Il ne sait absolument rien dessus. Doucement, il attrape la main d'Eda et l'appuie contre sa joue, fermant un instant ses paupières pour profiter de cette douce chaleur. « Mais si personne n'est de l'autre côté, alors je voudrais rester éternellement avec vous ici. J'aime cette vie malgré tout, je vous adore bien plus que quiconque... » Au final, il aimerait n'avoir plus aucune attache dehors.

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Eda doutait bien lui aussi qu'il n'existait pas 36 000 Lou au sein des blocs, mais la façon dont en parlait Hope ne correspondait pas du tout au portrait que lui pouvait dresser. Ou alors c'est ce qu'on appelait une relation spéciale entre medjack ? S'il avait su ça dès le départ … Ou bien peut-être qu'Eda n'a simplement pas une tête à être respecté, mais plus une tête qui incite aux conneries. C'était aussi une possibilité, même s'il n'était pas hyper partant pour ça. Eda fut sorti de ses pensées par les interrogations du plus jeune auxquelles il ne savait pas vraiment quoi répondre, et pour cause il répondit même à côté de la plaque. Ça avait au moins comme côté positif d'amuser son ami qui lui fit bien remarquer à quel point il n'avait rien comprit. Le sarcleur rejoignit le rire de l'autre avant de répondre quelque chose qu'il jugeait un peu plus pertinent. « Moi je me trouve bien en sarcleur, au moins peu importe ce que je fais je risque pas de mettre d'autre gens en danger. Et puis ... » Il secoua ses dix doigts devant ses yeux, toujours allongé sur son ami. « Ces petits doigts sont drôlement doués, malgré ce qu'on pourrait croire. » Sa maladresse ne l'empêchait pas de faire pousser tout et n'importe quoi comme un chef. « Tu n'es pas bien en medjack ? Tu penses que tu serai mieux ailleurs ? » Hope avait le droit de douter, mais Eda, lui, le trouvait efficace dans son rôle. Il n'était peut-être pas le meilleur mais ça ne l'empêchait pas d'être efficace dans ce qu'il faisait, et gentil aussi. Pour s'occuper des gens comme le faisaient les medjacks, il faut pouvoir être un minimum compréhensif et agréable, et même si ce n'était pas une condition majeure pour devenir médecin au sein des blocs, et bien Eda trouvait ça vraiment important. Hope était un bon soigneur. Et c'était bien à lui qu'il faisait le plus confiance quand il s'agissait de l'examiner ou de le rafistoler. Vraiment, il ne voyait pas Hope à une autre place. C'était celle là la sienne, et il remplissait très bien sa mission. Et rapidement l'espoir de sortir d'ici traverse les deux esprits, ramenant chacun à sa réflexion. Le plus vieux ne voulait pas démoraliser encore son ami, mais il ne voyait pas beaucoup de chance pour la mère de ce dernier. Depuis les années, la maladie avait sûrement du l'emporter. Mais il garda son avis pour lui, ce n'était pas nécessaire de lui dire des choses pareilles, surtout qu'au fond de Hope devait bien subsister la possibilité qu'il soit bel et bien orphelin maintenant. « Si les médecins de dehors n'ont pas trouvé de remède après tout ce temps, je ne pense pas qu'on en soit capable mon chou ... » Mais cela ne voulait pas dire que les malades étaient condamnés, là, dehors. Hope avait probablement raison de garder cette lueur d'espoir, après tout … Personne ne savait ce qu'il en était. « Il faut pas que tu te mettes la pression pour ça tu sais ? De toute façon on a pas beaucoup de matériel ici, on ne peut pas faire grand chose pour les autres qui sont encore malades dehors. » Il ne voulait pas que son ami se sente coupable de ne pas trouver un remède, après tout il ne savait même pas ce qu'était vraiment cette maladie. Et peut-être avait-elle disparue à l'heure à laquelle ils en parlaient. Alors que le plus jeune déposa la main d'Eda contre sa joue, celui-ci la lui caressa avec son pouce, tendrement, en souriant. Il était adorable dans ce qu'il disait, vraiment adorable. « Le seul truc que j'aimerai en plus moi, c'est pouvoir dormir vraiment dans un vrai lit et à l'abri de tout. Genre dans une pièce close et chauffée pendant l'hiver. » Il ferma les yeux et soupira d'aise rien qu'à cette simple idée. Mais il avait oublié l'espace d'un instant que fermer les yeux signifiait se remémorer ses souvenirs. Il les rouvrit rapidement, toujours en souriant pour n'inquiéter personne. En tout cas, une chose était sûre et certaine pour lui. « Je sais que si on sort, les peurs qu'on a sur notre passé vont prendre trop d'importance parce que ça sera redevenu la vraie vie … Je sais pas comment gérer ça. Je sais pas comment toi, les autres, allez gérer ça. Et c'est ce qui nous fera le plus de mal. » Il s'étira à la fin de sa phrase sans pour autant libérer les jambes du medjack. Hors de question de lui laisser l'occasion de partir de là, et il faisait office de merveilleux coussin en plus. « Alors moi aussi je préfère rester dans le bloc avec vous. Et puis au diable le labyrinthe ! Pas vrai ? » Sa voix était enjouée malgré les paroles peu joyeuses qui en sortait.

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Eda est un comique, cela fit tellement rire le medjack qu'il faillit en pleurer. Rien qu'avec cette réponse, Hope se doute déjà que le sarcleur aime son boulot et qu'il ne pourrait pas se voir ailleurs que là-dedans. Patate, salade, carotte, c'est son quotidien à lui. En fait, le châtain a déjà eu sa réponse du moment où il était à côté de la plaque, mais il le reprit quand même pour ne pas qu'il se trompe sur sa question. Hope parlait bien de son choix de métier, pas des légumes en eux-mêmes. Il n'a pas tord, mais tout peut être dangereux. Eda doit utiliser pas mal d'instrument pour la terre, ça pourrait être une arme quelconque entre les mains d'une personne maladroite ou trop brusque. Heureusement pour eux, Eda n'est rien de cela et à la longue, il sait mieux se servir d'une pelle que d'une fourchette. Sa remarque sur ses doigts le fit drôlement sourire, une esquisse rectangulaire qui prend beaucoup de place sur son visage avant de se réduire à une fine ligne. « Je te crois, tes salades sont très bonnes... Malgré les limaces. » Un peu d'humour n'a jamais fait de mal à personne, Hope se souvient surtout des plaintes de son ami sur les insectes nuisibles de son potagé. Quand la question lui est retourné, Hope hésite un court instant avant de secouer doucement sa tête. « J'arrive enfin à supporter la vue du sang ou voir un os qui dépasse. Je ne pense pas être mieux ailleurs, puis qui pourrais-je bien réconforter si je ne suis pas medjack ? » Oui parce qu'il ne pourrait pas parler, sourire ou motiver une patate qui pousse. Hope n'est pas comme Bob et sa manie de faire la conversation à ses légumes, il ne pourrait pas non plus leur chanter des mélodies d'amour. Avec les nombreux souvenirs qu'il a eut, ceux de sa mère notamment, Hope ne doute plus sur sa place au sein du bloc. Il doit s'améliorer, être bon et continuer à guérir les gens dans le besoin. S'il n'a pas pu le faire avec sa génitrice, il voudrait au moins que cela fonctionne avec ses amis. Les maintenir en vie et en bonne santé est le principale objectif du medjack. Sortir de cet endroit serait... Est-ce que ce serait si bien que cela ? Hope n'arrive pas à s'imaginer au-delà de ses murs, sans ses amis, seul. Inconsciemment, il se doute que ses espoirs pour sa mère sont vains, mais il continue de les nourrir jusqu'à s'en bouffer de l'intérieur. Sa mère doit l'attendre, elle doit souffrir sans lui. Eda a raison, mais cela brise lentement le coeur du medjack qui ne voulait pas le réaliser. « Je le sais déjà ... » Dit-il dans un soupir en baissant ses yeux, croisant ceux de son ami. Peut-être qu'il n'est pas capable de trouver un remède, peut-être même qu'il n'est plus utile à l'heure d'aujourd'hui... Hope a perdu tellement de temps dans cet endroit, malgré les nouveaux souvenirs et les nombreuses amitiés. Ce sont des amis qu'il n'a jamais eu dans son ancienne vie, en dehors de cette institue, Hope a toujours été seul. Il voudrait tellement aider les malades et les faibles, c'est son truc à lui. Pourtant, faut savoir abandonner parfois. « Oui, ce serait vraiment bien d'avoir un lit et un chauffage. » Il se souvient du siens, celui où il dormait petit et il sourit. Justement, il se plonge dans un passé qu'il ignore en quelque sorte et Hope revient à lui en écoutant les paroles de son aîné. C'est vrai, comment gérer tout cela sans devenir fou. « Tu penses qu'il serait plus judicieux de ne jamais sortir d'ici ? » C'est sûrement la meilleure solution qu'il reste à prendre. S'ils sortent, le mal finira par les ronger et que restera-t-il d'eux à la fin ? Rien, juste une carcasse vide. Pendant que l'un s'étire, l'autre vient caresser ses cheveux en souriant à nouveau. « Oui, nous sommes bien ici. Pourquoi vouloir partir. » Ce n'était pas une question, plutôt une constatation. Hope prend sûrement la décision de sa vie à l'instant présent, parce qu'il est très sérieux. Ce bloc a besoin d'eux, ses amis ont besoin de lui. Si jamais on lui donne l'occasion de sortir, il refuserait si ce n'est pas tous ensemble.

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Il plaisantait mais son fond était sérieux. Il se sentait à sa place dans le labyrinthe, chose qui n'avait pas vraiment eu la chance d'arriver à l'extérieur. Il était utile et il aimait ce qu'il faisait alors à quoi bon chercher autre chose. Il grimaça rien qu'à l'évocation de ses ennemis jurées : les limaces. Comme quoi les dangers ne se trouvent pas qu'à l'intérieur du labyrinthe. Il fut également soulager d'entendre son ami dire que sa position lui allait. Du moins il s'y habituait. « Moi je te trouve très doué tu sais ? Je suis sûr que bientôt tu pourras devenir chirurgien et faire tes opérations tout seul. La grande classe. » Il était plein d'enthousiasme à cette idée de voir Hope monter en grade, si tant est qu'il y en ait. Malgré ça, Eda ne peut s'empêcher de le mettre en garde. Il ne voulait pas qu'il s'inflige lui-même un fardeau qui n'était pas nécessaire. En tant que medjack, son rôle n'était pas de trouver le vaccin de maladie dont on ne connaissait rien, mais de s'occuper du bloc. Il savait que c'était difficile en ayant sa mère en arrière plan, mais il fallait réussir à se dire que le passé était le passé, qu'il n'était plus, et que depuis le temps qu'ils étaient enfermés ici ils ne pouvaient être sûrs de rien en ce qui concernait l'extérieur. Il ne voulais pas insinuer que sa mère était morte, ou qu'elle était encore malade … Il ne pouvait pas tirer de conclusion de toute façon, il n'avait aucun argument pour ça. Mais maintenant qu'il avait à nouveau ruiner le moral du plus jeune, que devait-il dire de plus ? Se taire semblait la meilleure solution pour ne pas aggraver son cas. Il essaya de rapidement passer à autre chose et sourit encore un peu plus en ayant l'approbation de Hope. Oui un chauffage. Le rêve absolu. Ne plus avoir à greloter, seul dans son lit, … Il enleva sa main de la joue de son ami pour venir le serrer comme il pouvait, vu la position qu'ils avaient. « Je dois dire que j'ai un chauffage plutôt performant. Hope chauffage, toujours là quand il fait froid ! » Il était déjà fréquent qu'Eda fasse un saut dans le lit du medjack en temps normal, juste comme ça, parce qu'ils étaient proches et qu'entre eux c'était spécial, mais ces visites étaient encore plus nombreuses en hiver. En y réfléchissant, il n'avait pas beaucoup à se plaindre de ses conditions au sein du bloc. Il avait un boulot qu'il aimait, des gens qu'il aimait, il pouvait aussi manger, dormir, se reposer, se faire des amis. De quoi se plaint le peuple ? Quand Hope lui demanda s'il pensait que reste enfermer ici était la meilleure solution, Eda se contenta de hausser ses épaules. Que savait-il de la vie à son âge ? Il se laissait caresser les cheveux docilement, tel un chat en manque de câlins et se laissait aller à la réflexion. Si on lui donnait le choix, que ferait-il ? Suivrait-il son propre chemin, en assumant enfin sa vie et ses choix, ou bien resterait-il caché derrière cette facette qu'il s'était créé en arrivant ici ? Reprendrait-il la place de Se Hwan, ou bien resterait-il Eda ? Il avait parfois l'impression de devenir schizophrène. Un simple pantin entre les mains de ses souvenirs, entre les mains de Wicked. Même s'il n'aimait pas ça, il fallait avouer qu'arriver au bloc avait été une bonne renaissance. « Je … Je sais pas. Il y en a, comme toi, qui attendent quelque chose dehors. Je sais que rien ne m'attend, alors pourquoi voudrais-je partir ? » Certes, le désir de ne plus être enfermé contre son gré était plutôt une idée agréable, mais si tout le monde était si libre, alors que resterait-il de leur vie ensemble ? C'était déjà assez compliqué de tout maintenir en ordre, voir l'autorité supérieure qui pesait sur eux s'envoler serait de loin le plus grand danger qui les attendait. La réalité le rattrapa bien assez vite. « On ne nous laissera jamais sortir d'ici de toute façon. » Son visage s'était assombri et ses yeux fixaient ses pieds plutôt que Hope. « Presque dix ans depuis les premiers blocards … Aucun indice, aucune sortie n'a été trouvés. On ne sortira pas de notre propre chef. Wicked décide de tout et ça ne changera jamais. » Vivre dans l'innocence comme il l'avait fait toutes ces années lui avait été bénéfique. Le seul problème était que son semblant d'innocence se faisait souffler par ses souvenirs qui lui gâchaient la vie. Il devenait plus sérieux, plus violent, et le Eda qu'il croyait être ne serait bientôt plus. S'il ne pouvait être ni Eda, ni Se Hwan, alors qui serait-il à la fin ? Il venait de dire que la sortie ne serait que malheurs, mais au final, chaque jour qui passe est un mal supplémentaire sur lui. Il se dégrade, comme une fleur qui fane, et c'est un processus contre lequel on ne peut rien, car encore une fois c'était Wicked qui tirait les ficelles. Pour la énième fois il reprit sur lui pour éclaircir sa voix, sourire à nouveau et avoir les yeux un peu plus pétillants. « Mais je peux pas être égoïste pas vrai ? Tellement de blocards rêvent de voir le monde ! Alors on va continuer à chercher, mh ? »

Sujet: Re: Dumb dumb dumb dumb ► Hope

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