Tu avalas ta salive difficilement en regardant tout ce nouvel univers qui s’ouvrait à vous. Grande, imposante, terrifiante, lourde … Voilà ce que la zone huit vous présentez : une forêt dense, vaste, étouffante et obscure. Chaque pas te donne l’impression d’un vrombissement, d’une pénétration interdite. Pourtant, le silence est tel que tu ne peux t’empêcher d’entendre de l’eau couler non loin d’ici, les sons raisonnant comme au sein de l’estomac d’un monstre. Et c’était bien là que vous étiez, au cœur du ventre de la forêt la plus terrifiante qu’il n’est été donné de voir. Tu avanças doucement, sortant sur les imposantes racines pour mieux y voir. Tu étais sûr que vous l’aviez tous vu, cette caisse immense qui ne demandait qu’une chose : être ramené sur la terre ferme et conduit directement dans les blocs. Le seul problème ?

Le nid. Le gigantesque nid. Tu eus un petit rire discret : étrangement, tu doutais de voir une colonie de petits rouges gorges inoffensifs qu’il suffirait de chasser d’un geste de la main. Tu passas une main dans tes cheveux avant de baisser les yeux vers des empreintes de pas. « Oh ? » Et puis finalement tu te retournes vers ton groupe, celui que tu mènes, celui dont tu es responsable. « Grande nouvelle les louveteaux, nous ne sommes pas seuls dans cet univers ! » D’un geste du pouce tu désignas les empruntes avant de relever la tête.

Etrangement, tu doutais à la présence aimable et chaleureuse d’individus venus ici pour vous sauver. Et il y avait toujours cette caisse. Tu eus un sourire carnassier malgré une goutte de sueur qui coula le long de ton visage. « Vous préférez quoi ? On enquête sur les empruntes, on cherche le coin d’eau ou on tente d’aller récupérer cette petite caisse qui nous nargue affectueusement ? » Cela signifiait grimper. Survivre. Descendre la caisse – trouver un moyen donc. Et tout ça sans risquer de se prendre les foudres de la créature qui vivait là.

Alala … tu devenais trop vieille pour tout ça.

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Quand Kunaï fit le choix que Mizuki, Meera et toi-même deviez rester sur le sol pendant qu’elle grimpait en compagnie d’Eda, tu eus un mouvement violent de sourcil. Et si tu avais justement envie de tenter ta chance ? Tout de même, tu n’étais pas une faible demoiselle et Eda ne semblait pas particulièrement rassuré. Tu hésitas longuement à le menacer de le jeter en pâture aux crocodiles inexistants du labyrinthe mais bon. Pas sûr qu’il apprécie la petite boutade. Mais tu ne pus empêcher d’hausser les épaules : « Je doute que des pierres nous sauvent en cas d’attaque. » Mais tu n’insistas pas plus. Kunaï était une personne indépendante et toi tu n’étais pas du genre à chercher le conflit. Tu t’appuyas contre une de ces immenses racines à surveiller le ciel et le moindre son qui aurait pu vous sembler suspect. Mais le temps semblait se rallonger à cause de ce maudit silence pesant et tu hésitais, pour briser ce malaise, à proposer aux filles une petite tasse de thé.

Mais le danger ne venait pas du ciel. Ah ! Par tous les dieux, vous n’étiez qu’une bande de gamins naïfs. Quand le premier secouement de la caisse retentit, tu te figeas avant d’avancer lentement vers l’arbre. « Les gars … » Puis il eut une autre secousse alors que doucement, tu commençais à grimper sur l’arbre avec bien plus d’aisance que tu ne l’aurais jamais cru. Comme si tu l’avais déjà fait auparavant. Tu avançais avec précaution, surveillant la boite avant de voir le couvercle sauter. Tu manquas de pousser un petit cri en voyant l’horreur mécanique sortir de la caisse et ton sang ne fit qu’un tour. « EDA ! KUNAÏ ! DESENDEZ IMMEDIATEMENT ! » A contrario tu montais déjà pour les rejoindre, plus rapidement. C’était peut-être stupide mais tu ne voulais pas les laisser seul. Tu pris équilibre sur une branche parallèle et fixa la créature … Et cette foutue boite autour du cou. « Neuf contre cinq … c’est pas très réglo tout ça. » Tu faisais de l’humour, mais au fond de toi tu paniquais. Tu cherchais un moyen de faire tomber la créature, la faire chavirer pour qu’elle s’écrase sur le sol. Tu cherchas des yeux une liane qui pourrait te servir de balancier avant de casser une petite branche et de la balancer sur l’ennemi – action particulièrement inutile sans nulle doute – mais tu voulais attirer l’attention. « Et sinon, quelqu’un se souvient comment Hercule a réglé son compte à l’Hydre ? »

Tu avanças sur le long de ta branche, cherchant un croisement, tentant de prendre la créature en tenaille. Tes genoux faisaient des castagnettes. Mais ce n’était franchement pas le moment de fuir en laissant Eda et Kunaï entre les mains de la créature. Putain tu allais tuer Wolf.

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