best for last

Ta journée de dure labeur est proche de se terminer et tu sens tous les muscles de ton corps se contracter. Cette fin d’après-midi, tu te sens plutôt contente de toi, quoique toujours chamboulée pour les événements de ces derniers temps. Ces espèces de visions que tu sembles avoir de temps à autres, en particulier en compagnie de Léon, un habitant du bloc A. Tu sens peser ses nouvelles émotions sur ton moral, et de nouveaux cauchemars s’invitent depuis lors. Tu secoues la tête pour ne plus y penser, non, il faut que tu te reprennes ! Après tout, tu as réussi à te procurer quelques bobines de laines, éléments rares dans le bloc. Evidemment, tu as demandé la permission, tu n’oserais pas les piquer sans autorisation, ce n’est pas comme ça que les choses fonctionnent et dieu que tu sentirais coupable ! Les carottes, en revanche, en piquer une ou deux ne représente aucune menace, bien que tu ne puisses pas t’empêcher de prévenir une des coffreuses. Tu enfiles ton sac, qui, depuis la nuit du conseil des deux clans, a bien plus de valeurs à tes yeux qu’auparavant. Pour cette occasion particulière, tu le remplis de tes victuailles spécialement prévu pour ta camarade.  
Comme prévu tu aperçois Ruby dans son hamac, proche du tien, et un grand sourire vient illuminer ton visage. Ta queue de cheval se balançant au gré de ta démarche énergique, tu finis par te planter derrière la jeune femme, et proche de son oreille tu murmures « Bouh ! ». Il ne reste plus qu’elle se retourne pour découvrir un petit sac de pelotes de laine et un second sac dans lequel se trouve quelques morceaux de carottes en julienne, que tu as préparé en douce l’après-midi même.  

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Un long soupir passe mes lèvres, rapidement suivi par un bâillement. La journée tirait à sa fin et heureusement, je n’avais rien d’autre à faire par la suite. C’était peut-être parce que je n’avais pas bien dormi la veille, mais la journée de travail avait été plus ardue qu’à la normale. Je n’avais pas eu d’énergie alors que, normalement, je m’en donnais à cœur joie lorsque venait le temps de frapper dans des trucs pour mieux construire par la suite. Peut-être que le soleil m’avait tapé sur la tête…?

C’est pourquoi je m’étais rapidement rendu à mon lit. Je sais, il n’était pas tard, nous n’avions même pas mangé encore, mais je n’en pouvais plus. Je devais avoir des cernes jusqu’aux genoux, et je n’exagère pas. Je pose mes outils de travail sous mon hamac, m’assurant, comme tous les jours, que les cordes de ce dernier sont encore bien solides. Je ne voudrais pas me réveiller en plein nuit le cul par terre parce que mon lit de fortune a décidé de me lâcher. C’est l’une des premières choses que j’ai construite, je ne voudrais pas le voir disparaître maintenant. Dès que j’ai le champ libre, je me jette dans mon hamac. En un instant, mes yeux se ferment et je peux sentir le sommeil me gagner. Pourtant, je manque faire une crise cardiaque, reconnaissant nettement la voix de Josie. Malheureusement, cette petite entrée m’a fait tomber en bas de mon hamac et je la regarde, les quatre fers en l’air. « Imagine si mon cœur avait lâché.. Qu’aurais-tu fais, mh? » La faire culpabiliser? C’est peut-être mon but, oui. Le regard fâché qui s’était glissé sur mon visage semble s’effacer assez rapidement lorsque mes prunelles se posent sur le butin ramené par mon aînée. « C’est… pour moi? » Immédiatement, une étincelle se lit dans mes yeux. Je me relève maladroitement, passant mes bras au cou de la brunette, la serrant tout contre moi. « T’es la meilleure, tu sais? »

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Tu ravales ton rire au moment où Ruby s'étale gracieusement au sol. Tu espères qu'elle ne s'est pas blessée en tombant, auquel cas tu te serais d'avantage coupable, mais pour le coup, tu ne peux pas garder ton sérieux. « Je me serais faite découpée à la machette par Amalia. » tu ironises, sachant la plausibilité de ta réponse presque réaliste. A sa mine renfrognée, tu es bien contente de posséder deux atouts qui lui font rapidement changer d'attitude à ton égard ! Une étincelle illumine son regard quand elle se rend compte ce que tu viens lui apporter. « Non, je les ai ramené pour te faire saliver. » tu la taquines affectueusement. Ruby finit par se jeter à ton cou et t'enlacer, tu as beau avoir les mains pleines cela ne t'empêche pas d'encercler sa silhouette si menue de tes bras. « N'exagérons rien tout de même ! » son plaisir est le tien, il faut bien un peu de joie, aussi ridicule soit-elle, pour continuer à survivre dans ce bloc. Avant de mettre fin à votre câlin, tu lui déposes un tendre baiser sur la joue et lui offre un grand sourire pleins d'affection. « Tu ne t'es pas trop fait mal en tombant, j'espère ? » ton naturel maternel revient au galop, il faut que tu sois certaine que tu ne lui as pas trop amoché. Tu déposes le sac de pelotes sur le hamac de Ruby, tu t'éloignes juste le temps de déposer ton sac sur ton hamac et tu reviens avec votre en-cas – une petite habitude qui s'est installée entre vous. Tu t'installes sur le hamac de ta camarade, tu te fais toute petite pour ne pas empiété sur le peu d'espace personnelle que chacune de vous possédez. « Tu as pu avancer tes dernières créations ? » tu aimes tout particulièrement les œuvres que Ruby produit, et cela te peine que vous ne puissiez obtenir d'avantage de matières. 

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Je me surprends moi-même à être si nerveuse. En temps normal, n’importe quelle blocarde m’aurait fait la même chose et je serais restée bien calme dans mon hamac, à ne rien faire. Maintenant, en plus d’être crevée, j’ai mal au derrière. J’espère simplement que ça ne me nuira pas dans mon travail, demain. « Je ne dois pas être si importante, hein. On m’aura remplacée le mois prochain. » Ce qui n’était pas totalement faux. Une nouvelle arrivait chaque mois. Que je perdre ma place, c’était probablement le cadet des soucis des autres. Quelqu’un prendrait mon poste, et c’est tout. En me redressant, je prends le temps de me frotter les fesses, fronçant le bout de mon nez. Ce n’est absolument pas chic, mais Dieu que ça fait du bien! « Je n’exagère pas, hein. C’est vrai que t’es la meilleure. » Je lui offre un doux sourire en la regardant s’installer dans mon hamac. Le sien est juste de l’autre côté, mais je ne dis rien. Ce geste ne me dérange aucunement, au contraire. Depuis que je connais Joséphine, elle est bien l’une des seules que je laisse trôner dans mon hamac. Probablement parce qu’elle est l’une des personnes en qui j’ai le plus confiance. Lorsqu’elle me demande si mes créations ont avancé, j’esquisse un énorme sourire. « Tu parles! J’ai manqué de temps pour terminer l’écharpe, mais j’ai terminé toutes les chaussettes! » En un instant, je me retrouve à quatre pattes, la tête sous mon hamac, entre les jambes de la demoiselle. Position peu charmante, certes, mais c’est sous mon lit que je garde précieusement mes biens. Une vieille caisse inutilisée me permettait de garder le tout à l’abri. J’ouvre le couvercle, sortant une paire de chaussette ainsi que l’écharpe non terminée. « Me feriez-vous l’honneur de me présenter votre pied, gente dame? » Je fais d’ailleurs une courbette pour appuyer mes mots, laissant mon rire remplir l’atmosphère.

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« Tu es importante. Pour moi, tu l'es. » et tu souffrirais sérieusement si un malheur venait faucher la vie de Ruby bien que tu saches que ses paroles sont une réalité. Tu aimes l'affection qui se dégage de vos échanges, or tu dois y mettre un terme temporairement, juste le temps de déposer tes affaires à deux pas ; et hop tu es déjà de retour, les fesses bien installées sur le hamac de Ruby. Le temps que la jeune femme aille trifouiller sous son hamac afin d'y récupérer ses créations, tu croques une bouchée d'un bâtonnet de carotte avec délectation. Tu ne te souviens plus exactement comment s'est instaurée cette habitude mais vous vous êtes tenues jusqu'à aujourd'hui. Ruby revient de son expédition les mains pleines, et tu regardes émerveillée toutes ses jolies choses ! Après une courbette des plus adorables, la belle s'adresse à toi révérencieusement, tu ne peux t'empêcher, tout enthousiaste que tu es, de plaquer tes mains contre ta poitrine. « Je suis touchée par tant de courtoisie ! Hohoho ! » et tu ris joyeusement, tu en as besoin autant que la présence de Ruby t'est nécessaire. Elle t'apporte tant de réconfort que tu ne sais plus ce que tu ferais sans elle désormais. Avant de lui tendre ton pied, tu retires ta chaussette et tu nettoies les quelques saletés qui pourraient venir salir les bas tout propres de la belle. Une fois la chaussette enfilée, tu admires le travail, toujours émerveillée par son talent. « Mes pieds n'ont jamais été aussi beau qu'habillés de tes chaussettes, tu sauras. » tu tapotes le bout de son nez avec tendresse. Tu es sincère, tu aimes porter les quelques paires que tu possèdes et lorsque tu dois visiter la zone 5 du labyrinthe elles te sont d'autant plus chères ! Curieuse, tu t'enquiers auprès d'elle quant à ses plan à venir « Tu penses faire quoi ensuite ? »

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La présence de Joséphine à mes côtés est plus que nécessaire. Ça ne fait que deux ans que je suis ici, peut-être un peu plus, et je crois qu’elle est l’une des seules, avec Eris, que je côtoie tous les jours. Ses compliments me vont droit au cœur. Je sais qu’elle ne les formule pas que par simple politesse. Ses paroles dégoulinent de sincérité et, même si ce n’était pas le cas, je voyais au fond de ses yeux qu’elle disait la vérité. Un doux sourire se glisse d’ailleurs sur mes lèvres en me redressant, fichant mon regard dans le sien. « C’est réciproque, tu sais.. » Elle avait une place de choix dans ma vie, dans mon quotidien. Je n’offrais pas ce privilège à tout le monde. Certes, j’aimais la compagnie des femmes du bloc B, mais certaines personnes étaient bien moins fréquentables que d’autres. Je m’apprête à enfiler la chaussette au pied de mon amie lorsque je bascule vers une réalité toute autre. Un long frisson parcoure mon échine alors que je suis à la fois spectatrice et participante à cette réminiscence. Une teinte rougeâtre s’empare de mes joues lorsque je reviens à moi, baissant doucement la tête, entendant faiblement les paroles de mon amie. « Tu.. Tu pourras les garder, celles-ci… » J’esquisse un nouveau sourire, me redressant rapidement avant de me retourner. Pourquoi ce genre de souvenir en compagnie de Josie? Est-ce un signe ou une simple coïncidence..? Distraitement, j’attrape le sac contenant la laine, gonflant légèrement les joues. « Je ne sais pas trop… Je ne peux pas me laisser trop aller, parce que ça pendrait bien plus de laine que ça. » La réalité de devoir vivre avec des ressources limitées. Lorsque je sens que mon visage à repris une teinte normale, je me retourne en direction de la jeune femme, esquissant un nouveau sourire. « J’aurais voulu faire une robe. T’imagines comment j’aurais été la plus mignonne du bloc B? » C’était bien, de rêver, d’avoir de l’ambition. Pour l’instant, je me contentais des chaussettes.

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Tu es trop occupée à admirer tes chaussettes pour te rendre compte du moment d’absence de Ruby, c’est donc avec grand plaisir que tu acceptes son offre. Cette nouvelle paire est à toi, et tu ne comptes pas t’en défaire tout de suite. « Peut être qu'en économisant de la laine, à force, tu finiras par en avoir suffisamment. » tu aimerais que les choses soient aussi simples, il fallait faire preuve d’espoir malgré tout. Un léger vertige. Tu reconnais sans difficultés cette sensation. Contrairement à tes souvenirs passés, aucune sensation pesante ne s'empare de toi. Tu te sens plutôt légère, amorphe aussi, normal puisque tu viens apparemment de t'éveiller. Un sourire étire tes lèvres inconsciemment. Il s'agit de ton anniversaire, mieux encore : une surprise t'attend alors que tu avais bien fait attention de mentionner ta fête à personne. C'est alors que tu y découvres ton anneau accompagné un petit mot anonyme. Tu es rayonnante au moment où tu enfiles la bague à ton doigt, tu n'aurais pas pu demander mieux pour ce jour si spécial. Ruby te parle de robe alors que tu reviens doucement à toi, triturant ta bague à l'aide de ton pouce. Tu essaies de raccrocher les wagons, interprétant de ton mieux les propos de ton amie. Les robes n’existaient pas au sein du bloc, elles n'avaient jamais eu leur place dans cet environnement, pourtant tu adorerais voir Ruby en porter une. Elle possédait des airs de princesse, adorable et élégante à la fois, et tu ne peux que t'indigner sur le fait que cela ne se ferait certainement pas. « Ce n'était pas comme si tu ne l'étais pas déjà ! » on pouvait difficilement nier le charme que possèdait la jeune asiatique. Une espèce de légèreté a pris possession de ton corps, et tu veux en profiter car cela est rare au sein du labyrinthe, d’avantage ces dernières semaines. Sans prévenir, tu te jettes sur ton ami, l’enlaçant tendrement pour la réconforter, « Je ne peux rien te promettre, mais je vais faire de mon mieux pour que tu puisses faire cette robe un jour. » La production de laine était pauvre, en recevoir par le WCKD encore plus rare, mais tu avais envie de lui faire part de ta volonté à lui donner ce plaisir-là.  

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