Just need to be happy, without a worry ~Aether&Ethan~

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Just need to be happy, without a worry

Depuis que je suis arrivé dans le bloc, je me demande constamment si nous devons vraiment nous habituer à tout ça, si c'est désormais notre seule vie. Je pense que maintenant j'ai ma réponse. À partir du moment où je me lève tous les jours pour accomplir des tâches qui vont aider à la vie de tout le monde, à partir du moment où j'ai l'habitude de croiser des gens et de leur dire bonjour parce que je les connais, à partir du moment où j'ai des personnes sur qui compter, alors je pense que je peux dire que cette vie est désormais la mienne et qu'elle vaut la peine d'être vécue.

Mais alors pourquoi est-ce que j'ai l'impression que je vais mal ? Peut-être parce que Yuan me regarde avec un air haineux clairement affiché sur le visage ? Ou alors tout simplement parce que depuis que j'ai eu ce souvenir alors que j'étais en compagnie de Shûji je me sens sale ? C'est ironique comme finalement, je n'ai plus envie d'être celui que j'étais mais simplement envie d'être quelqu'un d'autre. Une nouvelle personne. Voilà, c'est ce que je veux être. Et le bloc me donne l'opportunité d'être cette nouvelle personne.

Alors pourquoi est-ce que ça fait deux bonnes heures que je suis assis là, sur le bord du point d'eau, à jeter des petits cailloux comme s'ils m'avaient fait quelque chose ? Je suis censé arroser mes tomates, j'ai rempli les seaux d'eau, mais je suis incapable de bouger mes fesses de là. Je crois que j'ai encore besoin d'un peu de calme avant de retourner m'occuper de mes légumes. Ou peut-être que je cherche tout simplement une excuse pour ne croiser ni Yuan qui va me lancer son regard noir ou Shûji qui va me faire craquer avec son sourire alors que je sais pertinemment que je devrais résister. Je pousse un énième soupire en espérant que quelque chose se passe. N'importe quoi, dans ma tête ou même dans mon environnement. Mais rien. Ah si. Je retourne lentement la tête, et contre toute attente, un sourire prend place sur mon visage.

« Coucou Aether~ Qu'est-ce que tu fais ici ? »

Finalement, peut-être que toutes les questions qui me trottent dans la tête depuis que j'ai eu le malheur de poser mes fesses sur ce rochers, vont enfin cesser et que je vais avoir un peu de ce calme que je réclame tant.

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feat ethan

Longue matinée, début d'après-midi, Aether s'afférait à construire une nouvelle table qu'il avait amené jusqu'au réfectoire lorsqu'elle fut terminée. Il fallait constamment agrandir le camp, de nouvelles tête arrivant chaque mois. Comme si ça n'arrêterait jamais. Cela n'aurait-il donc pas de fin ? Pourquoi vous étiez ici ? Entassés sans réponses à vos questions ? Esh. Aether haussait les épaules, ce n'était pas très important actuellement. Tout ce qui comptait pour l'heure, c'était la survie. Et le brun était un as dans le domaine, après tout, il faisait parti des plus ancien, cela ferait huit ans en septembre, déjà.

Il soupirait, relevait le nez d'un de ses plans. Il regardait autour de lui et remarquait que le bois pour le feu commençait à dangereusement manquer dans la réserve, le bâtisseur avait donc décidé d'aller voir du côté de la forêt si il pouvait aller en ramasser. Celui de la forêt était parfait. C'était la priorité de cet après-midi. C'était son quotidien, jour après jour. Couper le bois, ramasser le bois, construire, réparer. Il avait trouver un passe-temps qui apportait du positif aux garçons du bloc. Cela le réjouissait assez. Il se sentait utile à quelque chose. Il ne faisait pas tout ça pour rien. D'ailleurs, il ne remerciera jamais assez Napoléon de l'avoir aidé lorsqu'il était arrivé, sans lui, il n'aurait pas aussi bien évolué. Il était son pilier et son mentor. Et aujourd'hui, c'était lui, Aether, qui était le mentor d'un autre. Il se passait une main sur la nuque.

Sa route le menait du côté du point d'eau qui se trouvait non loin de l'orée de la forêt. Le calme régnait de ce côté... comme un peu partout dans cette zone verdoyante. Il ne comptait pas s'attarder là, mais une voix familière lui fit rapidement changer ses plans. Ethan, il n'avait même pas besoin de te regarder pour te reconnaître. Tournant le visage vers le lac, il t'appercevait. Il t'aimait bien, ainsi, il décidait de venir vers toi. Quelques pas lui suffisaient pour rejoindre le tronc d'arbre sur lequel tu t'étais installé, il venait à côté de toi. Une petite pause ne serait pas de refus après tout. Une de temps en temps, ça ne tuait jamais personne. Il haussait un peu les épaules.

« - J'allais chercher du bois pour le feu. » Il regardait un instant la surface brillante du lac. Le vent y créait de petites vaguelettes. « - Et toi, pourquoi t'es là, tout seul ? » Il tournait à nouveau le visage vers toi. Il osait dire qu'il te connaissait par cœur. Il te protégeais sans faillir. Il remarquait bien souvent quand quelque chose n'allait. Et ces derniers temps... tu ne semblais pas être en forme... il te voyait trop souvent t'isoler, si au début il pensait que ce n'était qu'une passade, au fil des jours il en doutait. Si tu commençais à rester à l'écart du camps, des blocards, ce ne serait pas bon pour toi.

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Pourquoi je suis là tout seul ? Ça c'est une très bonne question... J'aimerais bien pouvoir y répondre. Enfin, je sais pourquoi j'ai besoin d'être seul, mais j'ai du mal à poser des mots sur ce que je ressens alors je me contente de hausser les épaules en guise de réponse à mon ami. Je me doute bien qu'il ne va pas se contenter de ça. Tout d'abord parce qu'il prend tout le temps soin de moi alors je sais que me voir mal comme ça, ça ne va pas lui plaire, et ensuite, parce que c'est tout simplement ce que font les amis. Il faut dire que je n'en n'ai pas beaucoup des amis... Je m'attache trop, ça doit faire peur aux gens j'imagine ? Il faut dire que tout le monde est un peu sur la défensive étant donné l'endroit dans lequel nous vivons. Enfin, de mon point de vue, ça devrait être le contraire, on devrait être tous très proches et se serrer les coudes. Mais la race humaine est comme ça : on ne peut pas s'empêcher de ne pas s'entendre avec tout le monde.

« Je sais pas trop... Je suis venu chercher de l'eau et je me suis rendu compte que le calme qui règne ici me faisait du bien alors j'ai décidé de me poser un peu... »

Bon, le « un peu » s'est transformé en deux heures, mais ça c'est un détail. Je ne sais pas trop ce que j'attends de Aether en cet instant à vrai dire. D'habitude il est là pour me protéger si quelque chose ou quelqu'un s'en prend à moi, mais là c'est dans ma tête que quelque chose ne va pas, alors comment est-ce qu'il pourrait m'aider ? C'est bizarre comme sensation vous savez. Depuis que je suis ici, je me suis contenté d'accomplir les missions qu'on me confiait et de me rapprocher des gens qui voulaient bien de moi dans leur entourage. Jamais je ne m'étais posé autant de questions sur moi. Je pousse un soupire et je pose ma tête sur l'épaule de mon ami en fermant les yeux.

« Aether... Est-ce que... Tu te souviens comment tu étais avant ? Avant le bloc ? Avant tout ça ? Est-ce que tu étais quelqu'un de bien ? »

Parce que moi je crois que je n'étais pas quelqu'un de bien. Depuis que ce souvenir m'a frappé alors que j'étais avec Shûji, je vais encore plus mal. Et je crois qu'au fond, c'est ça qui m'a déstabilisé. Avant je n'avais pas à me poser de questions sur ce que j'avais pu être comme personne. Mais maintenant, j'ai sans cesse cette vision sale de moi du coup je n'ai plus envie d'approcher personne. Je me dégoûte et j'ai peur de dégoûter les autres.

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Tu paraissais un peu comme un petit frère à ses yeux. Un petit être à protéger. Quelqu'un sur qui il fallait toujours avoir un oeil. Ta tendance à être trop naïf pourrait un jour te porter préjudice et Aether voulait t'éviter une situation délicate ou dangereuse. A tout prix. Il ressentait ce besoin incontrolable de te protéger. Comme si tu lui faisais penser à quelqu'un, et... au fond, peut-être était-ce le cas. Sa petite soeur peut-être. Il s'était souvenu il y a peu qu'il avait une petite soeur. Il la protégeait elle aussi. L'ours en peluche qu'il avait en arrivant avait appartenu à cette enfant. Cette peluche était-elle tout ce qui lui restait d'elle ? Il secouait la tête, il ne fallait pas penser à ça maintenant. Non. Pas tant que sa mémoire restait vague. Il portait son regard à nouveau sur toi, haussait un sourcil. T'isoler ''un peu'' ? Aether sentait que... cette notion de peu n'était pas la même pour vous deux. « - Cela t'arrive souvent ces derniers temps... de rester seul. » C'était une observation et une constatation. Le bâtisseur n'aimait pas te voir seul, il aimait encore moins le fait que tu ne viennes pas te confier à lui. Il voyait bien que tu n'étais pas au top de ta forme. Il soupirait longuement. Petite tête.

Ta tête se posait en douceur sur son épaule et sa main venait avec la même douceur, caresser lentement tes cheveux. Elle glissait entre tes mèches de cheveux. Tu étais l'un des seul avec qui il était réellement doux dans ses gestes. La plupart du temps, même sans le vouloir, il était un peu trop brut. Le regard du plus grand se portait sur la surface immaculée du lac. Le feuillage des arbres qui vous entourait se reflétait sur ce miroir d'eau. Il haussait un sourcil, si il était quelqu'un de bien ? Se souvenait-il de son passé ? Même en partie ? Non... rien que de petites bribes qui n'apportaient pas vraiment de réponses. Est-ce ça qui te tourmentait ? Ne pas parvenir à te souvenir ? Ou... au contraire, était-ce un souvenir qui te mettait dans cet état. « - Je ne sais pas si j'étais quelqu'un de bien avant. » L'arme qu'il avait sur lui en se réveillant dans le bloc... était-ce un outil de défence ? Ou bien d'attaque ? Lui appartenait-elle ? Et ce chargeur vide... il maniait deux armes ? Vraiment, il n'en savait rien, et il ne cherchait pas à savoir non plus. L'important était de survivre sur ce campement. Se rappeler... ce serait pour plus tard. « - Mais l'important, ce n'est pas de savoir si j'étais quelqu'un de bien avant... c'est d'être quelqu'un de bien ici. » L'important c'était le présent, pas qui vous étiez dans le passé. « - Et cela vaut aussi pour toi Ethan. » Il ajoutait en tournant légèrement la tête vers toi.

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Aether a remarqué que je passais beaucoup de temps tout seul en ce moment... Je ne pensais pas qu'il prêtait autant attention à moi. Je suis peut-être égoïste au fond, je devrais faire plus attention au personnes qui sont attachées à moi. Peut-être que je devrais prendre plus soin d'eux au lieu d'attendre que ça soit eux qui prennent soin de moi. Je suis nul. C'est promis, dès que je vais un peu mieux, je prendrais plus soin de mon ami parce que lui il est toujours là pour moi. J'aimerais tellement faire plus pour lui, mais je crois que j'ai un problème avec mes sentiments. J'en ai parlé avec Yohan il y a un petit moment. J'ai trop d'amour à donner mais je ne sais pas à qui le donner et j'ai peur de mal faire les choses si je commence à laisser sortir tout ce besoin de tendresse. Alors au lieu de ça, je me tiens de plus en plus éloigné des gens qui comptent pour moi. Je ne suis pas très logique comme garçon, j'en suis conscient.

« Je sais... Mais je ne suis pas comme toi, je ne suis pas quelqu'un de fort... Quand je vais mal je ne veux embêter personne avec toutes les questions qui se bousculent dans ma tête. »

Et pourtant, je crois que le moment est venu de le faire. Il faut dire que la situation s'y prête plutôt bien. Nous sommes rien que tous les deux là, et sa main dans mes cheveux m'apaise. Je sais qu'il ne me jugera pas, il ne l'a jamais fait. Il me secoue parfois, mais pas une seule fois il ne m'a jugé. Pourtant, il aurait pu, et cela à la seconde même où il m'a réveillé lorsque je suis arrivé au bloc, j'étais terrifié et comme il est le premier que j'ai vu, je me suis accroché à lui comme un koala le temps de me calmer. Mais il ne m'a pas laissé tombé. Et aujourd'hui encore, il se soucie de moi et de mon état. C'est vraiment un garçon en or.

Lorsque ses paroles résonnent à mes oreilles, je ne peux m'empêcher de me dire qu'il a raison. C'est vrai, nous avons une nouvelle vie ici, on nous a donné la possibilité de recommencer, d'être de nouvelles personnes. Des personnes différentes, meilleures peut-être. Je l'espère du moins. Mais il y a quand même ce poids qui me pèse sur les épaules. J'aurais préféré ne jamais me souvenir. Je relève légèrement la tête pour pouvoir le regarder et je lui fais un joli sourire.

« Je suis sûr que tu étais quelqu'un de bien et tu l'es toujours. Moi je suis bête et naïf et je me suis laissé entraîner dans... Dans des choses sales. Alors je m'éloigne des gens, comme ça je suis sûr de ne pas leur faire de mal tu comprends ? Tu devrais t'éloigner de moi toi aussi tu sais. »

Je baisse à nouveau les yeux et j'attrape sa main libre pour venir jouer avec ses doigts en attente du moment où il va me laisser tout seul. Parce qu'il ne va pas rester avec quelqu'un qui a fait de mauvaises choses, pas vrai ?

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Combien de fois ? Combien de fois devrait-il te le dire ? Te dire que tu ne le dérangerait jamais ? Tu pouvais venir le voir quand tu voulais, il aurait toujours du temps pour toi. Le prenais-tu pour un menteur ? Il soupirait. Il allait devant te le faire entrer dans le crâne à coup de marteau ? Il levait les yeux au ciel. Un ciel masqué par les arbres. Petite tête de mule. « - Justement, laisses-moi aussi être fort pour toi. » Ses doigts se mirent à jouer avec quelques unes de tes mèches. « - Et parles-moi quand ça ne va pas. Tu sais très bien que tu ne me dérangera pas. » Une fois de plus, il était obligé de te le dire. Et le pire... c'était qu'il savait qu'il devrait encore te le dire à l'avenir. Tu ne voulais jamais déranger les gens. Mais en plus... en ne leur parlant pas... tu mettais de la distance... tu construisais un mur, un rampart... un rampart bancale, Aether défoncerait tous les murs que tu construirais entre vous deux. Jamais il ne te laisserait. Jamais même si tu avais commis l'acte le plus horrible qui soit. Lui-même n'était pas un saint, et il en avait parfaitement conscience. Attaché à toi, il craignait aussi que tu le laisses sur le carreaux, que tu l'abandonnes, tu n'avais pas le droit, il le vivrait mal. Tu étais parfois un boulet, mais il s'en moquait. Tu étais son précieux protégé. Tu ne devais pas l'oublier. Jamais.

Aether fermait un instant les yeux. Il laissait un court silence s'installer entre vous deux. Non pas ce silence lourd, que l'on osait pas briser, mais ce silence léger, qui détendait. Tu semblais certains que le bâtisseur était une bonne personne, pourtant, lui, pensait l'inverse, c'était pour ça qu'il avait cherché à tout prix à se faire accepté de la communauté à son arrivée. Et il avait un peu réussi quand même, du moins, il l'espérait. Tes mots étaient blessant. Souhaitais-tu réellement que ton ange gardien s'éloigne, t'abandonne ? Cesses donc tes conneries. Voulais-tu qu'il s'énerve ? « - En effet ! Je devrais te laisser Ethan ! » Il était sec dans ses mots. « - Je vais t'abandonner ! Tu n'es qu'un boulet au fond. » Il ajoutait. C'était peut-être dur à entendre pour toi. Mais c'était dur à dire pour lui. Bien sur que ce n'était qu'un mensonge. « - Bordel, Ethan, je vais devoir te dire combien de fois que je tiens à toi ? Hein ? » Il lachait ta main pour attraper ton menton et t'obliger à le regarder. Son regard sombre naturellement s'encrait dans tes pupilles. « - Quoi que tu ais pu faire, je m'en branle, tu m'entends ?! Tu peux être le pire des salops, un goujat de premier ordre, tu peux être un traînée, ou je ne sais quoi, je m'en fou, je suis là pour toi. » Il relâchait ton menton. Il soupirait, portait sa main contre ta tempe qu'il se massait pour se calmer un peu. « - Espèce de crétin. » Il terminait.

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Je le sais que je peux compter, je le sais très bien. Mais je suis un imbécile, un idiot de première. Je ne sais pas pourquoi je réagis comme ça, je ne sais pas pourquoi j'ai peur. Cet environnement ne devrait plus être hostile à mes yeux. Je me suis habitué à la vie ici en plus. J'ai des choses à faire tous les jours, je suis tout le temps occupé. Et même quand il n'y a plus rien à faire au jardin, j'ai toujours quelqu'un avec qui plaisanter normalement, parce que je suis sociable et que je vais vers les autres, parce que j'ai besoin d'être en contacte avec les gens.

Mais pas en ce moment. En ce moment je remets tout en question alors que franchement, je ne devrais pas. C'est vrai quoi. Ce qui me fait mal, ce sont mes souvenirs. Mais ce sont des souvenirs d'une vie passée, des souvenirs qui n'ont plus lieu d'être, je suis quelqu'un de nouveau maintenant. Je suis un garçon nommé Ethan, un garçon qui peut compter sur des gens qui sont là pour lui. Et au lieu de venir leur parler, de leur dire que ça ne va pas, je préfère rester dans mon coin ? Je suis vraiment quelqu'un d'égoïste alors au fond. Aether a raison, j'aurais dû venir lui parler, me confier à lui.

Ses paroles me blessent, me font du mal, mais je l'ai bien cherché après tout. Moi aussi je lui ai fais de la peine en lui disant qu'il devrait s'éloigner de moi. Alors maintenant je paie. Mes yeux se remplissent de larmes et j'ai bien du mal à resté focalisé sur son visage. Mais je lui dois bien ça, c'est un peu une sorte d'excuse. Mes yeux humides s'ancrent dans les siens et chacun de ses mots se gravent dans mon esprit. C'est une des plus jolies choses qu'on m'ait jamais dit. Il se fiche de qui j'ai pu être, il veut seulement le moi présent. Et c'est ce que je devrais vouloir aussi. Une fois qu'il a fini de me dire mes quatre vérités, je passe mes bras autour de son taille et je me blottis contre lui en posant mon visage sur son torse.

« Et si on tient trop l'un à l'autre après ? Si je m’appuie encore plus sur toi, si je me confis tout le temps à toi... Qu'est-ce que je vais devenir s'il t'arrive quelque chose ? Qu'est-ce que je vais faire sans toi... Tu es la première image de ma nouvelle vie... »

Il est le premier que j'ai vu en arrivant ici, le premier qui a pris soin de moi. Aether représente énormément de choses pour moi, il est le premier à prendre soin de moi mais aussi le premier à me secouer quand je fais une bêtise. C'est lui qui me permet de rester debout au fond. Et aujourd'hui je l'ai blessé. Je suis vraiment un boulet.

« Je te demande pardon Aether... J'ai tellement peur... »

J'essaie de retenir mes larmes mais elles commencent à mouiller lentement son haut. Finalement, je crois que ça faisait un moment que j'avais besoin que ça sorte.

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Il savait que ce qu'il te dirait te ferait du mal. Et c'était voulu. Horrible de sa part ? Non. Certainement pas. Tu avais besoin d'entendre tes quatre vérités pour te secouer un peu, pour te faire comprendre combien tu pouvais être idiot par moment, et plus encore aujourd'hui. Quelle connerie que de penser qu'il allait te laisser là, seul dans ton coin, alors qu'il ne l'avait jamais fait jusqu'ici. Il avait bien remarqué tes yeux briller de larmes, il ne s'en voulait pas. Non, pleurer allait te faire du bien aussi, c'était une façon comme une autre d'extérioriser ce que tu avais sur le coeur. Tu en avais besoin. Il soupirait un peu, te laissait venir te blottir contre lui. Sa main caressait lentement ton dos, il te berçait même un peu. « - Je ne peux pas te promettre qu'il ne m'arrivera rien. » Après tout, le danger rodait partout, et Aether se plaisait à se rendre dans le labyrinthe pour des raisons qui paraissaient idiotes aux yeux de tous. Oui. Idiotes et incensées. Son andurance. Sa condition physique. Ses entrainement. Il était carrément dingue. Mais au moins, il savait ce qui l'attendait désormais, dans le labyrinthe. « - Mais je peux te promettre que je ferai attention à moi. » Malgré sa folie, le bâtisseur essayait toujours d'être prudent. « - Et puis regarde... je suis là depuis plus de sept ans... et je suis toujours vivant. Je ne compte pas disparaitre si facilement. » Il voulait te rassurer. Au fond, il comprenait ta crainte. Lui aussi avait peur de te perdre. Toi, et d'autres personnes. Spades. Falcon. Napoléon. Entre autre.

Non. Pas d'excuses. Aether détestait les excuses. Ce n'était que des mots. Des mots en lesquelles il n'avait pas confiance car au fond, ça ne signifiait rien. Cela ne lui prouvait rien. Peut-être ne le savais-tu pas ou peut-être l'avais-tu oublié. Peu importe. Il venait embrasser le haut de ton crâne alors qu'il te berçait toujours un peu. « - Je ne veux pas d'excuses. » Même si il savait que tu étais sincère. « - Je veux des actes. Je veux qu'à l'avenir, tu viennes me voir quand ça ne va pas. » Il marquait un léger temps de pause avant de reprendre. « - Je veux aussi que tu ne dise plus jamais que je dois te laisser. » Il relevait ensuite ton visage, passait ses doigts sur tes joues pour te les sécher, se fichant que tu ais mouillé son haut, ce n'était qu'un t-shirt après tout, rien d'important. « - Tu me le promet ? »

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Rien que le fait qu'il me promette de faire attention à lui ça me rassure. Je pourrais le supplier de ne plus aller dans le labyrinthe, mais je ne le ferais pas. Personnellement, je n'y ai jamais mis les pieds et je n'ai franchement pas envie de m'y risquer, à moins d'y être obligé. Je n'ai absolument aucune confiance en ce qui se passe derrière ses grands murs et je préfère rester dans mon petit coin de jardin, avec les choses que je connais, mes habitudes bien à moi, plutôt que de m'aventurer hors des portes. Mais je pense que Aether fait partie de ces personnes qui sont curieuses par nature et qui ont de toute façon un besoin de sortir du quotidien et de prendre un peu l'air de temps en temps. Je pense que le labyrinthe est plutôt un bon endroit pour aider les gens à s'évader. Drôle de paradoxe, n'est-ce pas ?

« Du moment que tu me promets de faire attention ça me va... Tu es ici depuis tellement longtemps... »

C'est comme si il avait toujours vécu ici. J'ai vu des personnes arriver au labyrinthe, certaines qui ont réagis comme moi, d'autres beaucoup calmement. Mais personne n'a eu droit de s'accrocher à Aether comme je l'ai fait. Il faut dire que je ne lui ai pas tellement laissé le choix aussi. En fait, ce fameux jour, j'étais un peu comme je suis en cet instant : accroché à lui en train d'écouter ses paroles de réconfort. Finalement, même après tout ce temps, rien a changé. Ça me fait sourire et ça me redonne un peu de force. Et lorsqu'il prend mon visage entre mes mains et qu'il me demande de me promettre, je n'hésite pas une seule seconde et je hoche la tête.

« Je te promets. Je viendrais te voir et je te dirais si ça ne va pas. Je viendrais te voir encore plus souvent que d'habitude pour réclamer du réconfort. »

Je pose mes mains sur ses poignets auxquels je m'accroche et je viens déposer un bisou sur sa joue pour le remercier. Je me rends compte maintenant d'à quel point j'ai besoin de lui et donc que j'ai vraiment été injuste envers lui en lui suggérant de me laisser tomber. Déjà c'était un mensonge parce que je n'ai absolument pas envie qu'il s'éloigne de moi, et ensuite, je lui ai fait de la peine. Je plonge à nouveau mon regard dans le sien et je lui fais un petit sourire pour le rassurer.

« Tu te souviens quand je suis arrivé ? J'ai l'impression que c'était comme maintenant. Tu ne m'avais pas lâché avant que je me calme ce jour-là... Ou c'est plutôt moi qui ne t'avais pas lâché en fait... »

Je laisse échapper un petit rire tellement je me sens ridicule et je fais un bisou sur son autre joue.

« Merci d'être là pour moi depuis le début Aether, ça compte énormément à mes yeux, tu n'imagines même pas à quel point. »

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Il hochait simplement la tête, oui, il ferait attention, comme il l'a toujours fais jusqu'aujourd'hui. Il avait la motivation. Celle de ne pas décevoir son mentor. Celle de ne pas laisser ses proches à leur sort. Celle de connaître les secrets du labyrinthe, tous les secret. Celle de devenir encore plus fort. Il revenait toujours vivant de ses expédition. Pas toujours sans égratignure, mais ce n'était qu'un détail sans importance. Enfin... il n'avait pas dit ça lors de sa toute première expédition. Non... il s'en souvenait encore.

Il s'était aventuré du côté de la zone deux. La marécageuse. Il se souvient encore de l'odeur nauséabonde du coin. Insupportable. Insoutenable. Une véritable horreur. Il avait accompagné un medjack qui voulait ramené des plantes médicinales. C'était dans cette zone qu'elle était les plus nombreuse. Le feu avait du les éclairer tant la nuit régnait à toute heure du jour et de la nuit. Rapidement, lui et son compagnon s'étaient fait surprendre par une « attaque de lianes ». Surprenant ? Ridicule ? Surtout pas. Leurs coups étaient puissants, Aether était même resté inconscient quelques instants en se faisant envoyer contre un mur. Il avait souffert pendant de longues journées, et pourtant, cela n'avait pas éfrité, ne serait-ce qu'un peu, sa motivation, au contraire. Il voulait prouver au labyrinthe qu'il était plus fort que lui.

« - Tu viens quand tu veux, tu ne me déranges jamais. » Même si tu débarquais toutes les dix minutes, peu lui importait. Même si il était en plein travail, il aurait du temps pour toi. Ton bien être lui était important. Tu souriais. Enfin tu souriais. C'était bien plus joli à voir. Alors, à son tour il souriait, d'autant plus à ce petit bisous qui tu lui offrais, t'étais quand même un gars terriblement mignon. La première fois que vous vous êtes rencontré ? Bien sur qu'il s'en souvenait. Tu t'étais accroché à lui avant même qu'il n'ouvre la bouche. Ayant été dans la même situation, il n'avait pas voulu te laisser seul, confronté à ta mémoire vide. Alors il t'avait câliné, avait essayé de te calmer au mieux. Cela avait pris du temps, mais sa patience avait payé. « - Je me souviens oui. Tu te souviens de ce que je t'ai dit ce-jour là ? » Il te souriait tendrement, glissait sa main dans tes cheveux qu'il ramenait en arrière pour dégager ton visage. « - Tu es dans le floue. Mais n'ai pas peur. Tu trouveras toujours une épaule sur laquelle t'appuyer. » Et finalement, cette épaule, ça avait été la sienne, tu ne l'avais pas rejetté, ni repoussé. Et même si tel avait été le cas, il t'aurait protégé de loin.

Il venait alors longuement embrasser ton front, fermant un instant les yeux. Non, vraiment. Il n'y avait qu'avec toi qu'il était si doux et si tendre. Comme si il ne voulait pas te casser. « - Je serai derrière tes fesses encore longtemps, ne t'en fais pas, je ne suis pas près de te lâcher. » Il riait un peu, puis, il se redressait et t'attirait avec lui. Il te prenait la main. « - Tes légumes attendrons encore un peu, je te réquisitionne, tu viens ramasser du bois avec moi, mh ? »

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Il est tellement adorable, ça devrait être interdit. Pourquoi est-ce qu'il est comme ça avec moi ? Je veux dire, Aether c'est le genre typique de garçon qui est fort et qui a une image de personne courageuse. Il fait partie des bâtisseurs et il va dans le labyrinthe, peut-être pas sans aucune crainte, mais il y va quand même. Mais quand il est avec moi, il devient plein de tendresse. J'adore ça, il serait inutile de le cacher. Je suis quelqu'un qui aime particulièrement les câlins, je peux rester collé à une personne pendant des heures sans que cela me pose le moindre problème. Mais avec Aether c'est particulier, en plus de me sentir en sécurité, je me sens bien et à ma place dans ses bras. Si ça continue je vais venir le harceler pour dormir avec la nuit maintenant... Remarquez, je ne sais pas si ça serait du harcèlement puisque cela ne le dérange pas que je vienne le voir donc bon...

« Je suis plus qu'heureux que ça ait été la tienne. Je n'aurais voulu que ça soit celle de personne d'autre parce que tu es le seul capable de supporter quelqu'un d'instable comme moi je crois... »

Émotionnellement parlant je veux dire. Je peux passer du rire aux larmes en quelques secondes, c'est assez effrayant je dois l'avouer. Je suis très sensible aussi il faut dire. Rien que ce qui vient de se passer avec mon protecteur le prouve. Il m'a dit des paroles dures pour me secouer donc qui m'ont fait pleurer, et l'instant d'après il m'a profondément touché avec ses mots ce qui m'a fait sourire. Je crois qu'il est le seul à pouvoir me faire passer d'un état à l'autre en quelques instants comme ça. Il me connaît trop bien je crois. Ça me rassure d'un côté, parce que s'il y a bien quelqu'un qui peut me protéger de tout et aussi de moi-même dans ce bloc, c'est bien lui. Je ferme mes yeux en m'accrochant à son t-shirt lorsqu'il pose ses lèvres sur mon front et je prends de grandes inspirations pour me calmer complètement. Ses mots son comme un pansement sur mes plaies, il sait trouver les paroles qui me font du bien. Il ne va pas me laisser et je promets de ne plus me tenir éloigné de lui.

« Oui je viens, les autres s'occuperont de mes légumes~ »

Je serre sa main délicatement avant de lier mes doigts aux siens pour être sûr de ne pas le perdre. Je sais que c'est idiot, je ne risque rien ici, mais quand même, ça me rassure. Je marche à ses côtés en me disant que ça ne va pas être très simple de ramasser du bois si je ne lâche pas sa main, mais pour l'instant j'en ai aucune envie alors je m'accroche comme un homme à la mer s'accroche à sa bouée.

« Dis Aether... C'est comment dans le labyrinthe ? J'ai peur d'y aller mais... Tu sais si un jour on est contraints de tous y aller pour je ne sais quelle raison... Tu ne crois pas que je devrais essayer de m'y rendre ? »

C'est à lui que je demande ça parce qu'il est bien évident que je ne vais pas m'y rendre tout seul et de toute façon, si j'y mets les pieds, ça sera avec lui et avec personne d'autre. Remarquez, je ne suis pas certain que ça soit une bonne idée en fait, je vais être tellement flipper que je vais l'empêcher d'agir si quelque chose tourne mal. Je ne sais même pas pourquoi je me pose ces questions maintenant. Peut-être parce qu'après tout ce que nous venons de partager, je crois que je n'aurais pas peur de finir ma vie si je suis avec lui. C'est peut-être idiot mais si je dois mourir, je serais plus rassuré d'être à ses côtés. Même si ça ne le rassurera probablement pas lui.

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Au fond, ta présence lui faisait du bien aussi. Tu lui apportais du calme. De la tendresse aussi. Et de la douceur en plus. Un homme, aussi fort puisse-t-il être, avait, un jour ou l'autre, besoin de ce genre de choses. Même si il le cachait. Bien sur, ça lui faisait un peu bizarre. Pourquoi ? Aether avait le sentiment qu'il n'avait pas eu droit à la tendresse très souvent dans sa vie. Peut-être se trompait-il. Qui sait ? C'était ce qu'il ressentait au fond de lui. Mais... c'était plaisant aussi. Venant de toi, ça l'était plus encore. Tu le faisais sourire. Tu l'attristait aussi, quand tu restais loin, quand tu n'allais pas bien et que tu ne disais rien. Tu lui faisais également peur parfois. Il pouvait se mettre en colère pour toi. Tu le faisais passer par une large palette de sentiments. Dingue. Petite tête. Savais-tu combien il tenait à toi ? Napoléon était son pilier ici. Le plus gros pilier. Le plus solide. Le pilier qui si, il venait à disparaitre, sa vie entière s'éfondrerait. Mais... tu étais aussi l'un de ses piliers, sans toi, sa vie serait des plus bancales, il serait certainement perdu. Alors non. Non, il ne voulait pas te voir disparaitre de sa vue. C'était terriblement étrange. Tu devais vivre, rester là.

Le point d'eau n'était plus qu'un vague souvenir, il te guidait dans la forêt. Vous étiez deux, vous ramèneriez plus de bois. Et puis, vous passeriez aussi plus de temps ensemble. Ce n'était pas plus mal. Au contraire. Tes légumes avaient moins besoin de toi, que lui. Mais... il ne fallait pas le dire. Secret. Il souriait légèrement. C'était à tes côtés qu'il était le plus souriant. Il ne réfléchissait pas.

Son sourire s'estompait cependant. Tu parlais du labyrinthe. Te laisser aller dans la gueule du loup ? Il se mordait l'intérieur de la joue. C'était dangereux. Pour toi. Est-ce que tu étais capable de te défendre ? Peut-être devrait-il s'occuper de ça. De t'apprendre quelques technique. Non... Oui... il ne savait pas à dire vrai. Il restait longuement silencieux. Comme pour trier ses pensées. « - Le labyrinthe... est divisé en plusieurs zones, toutes plus dangereuse les unes que les autres. » Entre les marécages, les sables mouvements, le sol qui disparaît sous vos pieds, des grottes sombre, un lac immense... aucune n'était plus sécuritaire qu'une autre. Aucune. « - Si un jour tu es vraiment obligé d'y aller. Que tu n'as pas le choix. Mais vraiment pas le choix. Je ne veux pas que tu y ailles seul. » Mon dieu, il se ferait un sang d'encre si tu t'y aventurais seul. Il aimerait que ce soit avec lui que tu y ailles, mais il ne t'obligeait à rien, tant que quelqu'un en qui il avait confiance t'accompagnait, une personne capable de te protéger. Une personne qui prendrait des coups pour toi. Oui... en fait, il n'y avait que lui qui pourrait t'accompagner, tout bien réfléchi.

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Je trouve ça assez fou le pouvoir que Aether a sur moi. Il y a à peine une heure, j'étais en train de me poser mille et une question auxquelles je ne trouvais aucune réponse, et il a débarqué. Il m'a engueulé, il m'a fait de la peine pour me faire réagir et il m'a dit des choses magnifiques. Du coup, je me sens beaucoup mieux. Maintenant nous voilà tous les deux, main dans la main, à la recherce de bois pour le feu. Je sais déjà que je ne vais pas le quitter de la fin de la journée. Demain ça ira mieux, je pourrais reprendre mes activités et arrêter de rester tout seul dans mon coin, mais pour l'instant j'ai encore besoin de rester avec lui, pour être sûr que ça aille bien. Il faudra que je pense à lui offrir un petit cadeau aussi, pour le remercier d'être toujours là pour moi. Je ne sais pas encore ce que je vais bien pouvoir trouver comme idée, mais ça viendra, je me fais confiance, j'ai plutôt une bonne imagination.

Surtout quand vient le moment de poser des questions qui sortent de nul part en fait. Honnêtement, je ne sais pas trop pourquoi je parle du labyrinthe maintenant. Enfin, je pense que c'est pas que, comme je me suis un peu renfermé sur moi-même, je n'ai pas arrêté de me poser des questions sur moi-même et sur mes capacités et je me demandais si j'en étais capable. Je ne pense pas. Je suis une chochotte. Physiquement, j'ai des muscles, mais je ne sais absolument pas d'où ils me viennent en fait, et je ne les entretiens pas non plus. Du coup, je doute être capable de me défendre contre quoi que ce soit. À ça aussi il faudrait peut-être que j'y remédie. Je tourne mon visage vers le sien en riant.

« Franchement Aether, tu me connais... Tu crois vraiment que je vais y aller tout seul ? Je suis un trouillard ! »

Je n'ai même pas honte tellement ça fait partie de moi. Je suis un peureux et je l'assume. Mais en vrai, j'aimerais quand même être capable de me débrouiller un peu tout seul parce qu'il ne sera pas toujours là et surtout... Je sais que s'il se passe quelque chose de grave, que si nous devons fuir, je vais rester à ses côtés parce que c'est avec lui que je me sens le plus en sécurité. Mais je ne veux pas être un poids pour lui, je veux qu'il puisse me faire confiance et que si quelqu'un d'autre a besoin d'aide, il puisse me laisser seul sans avoir peur qu'il m'arrive un truc.

« En fait... Je crois que j'aimerais que tu m'apprennes à me défendre. Je ne veux pas être un poids pour toi et aussi... J'aimerais que tu sois fier de moi. »

Je rougis légèrement et je détourne le regard. J'ai grandis et évolué un peu depuis la première fois qu'il m'a rencontré, mais pas assez. Je veux devenir quelqu'un d'encore plus important pour lui, tout comme je veux qu'il devienne quelqu'un d'encore plus important pour moi. Et pour ça, il faut qu'il soit fier de moi.

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Tu étais peureux. Le bâtisseur le savait. Il te connaissait par coeur. Tu étais trouillard. Mais... mais ce n'était pas totalement une faiblesse. Aether, voyant là-dedans, un peu de force. Ta peur te poussait à te mettre à l'abri en cas de danger. Ta peur te permettait d'éviter les situations périlleuses. Ta peur te permettait d'avoir les sens en éveils. Ce n'était pas totalement négatif. Au contraire. Et puis, lui, il était là pour t'apporter la force qu'il te manquait. Ainsi... au fond de lui, il espérait que le jour, où, tu voudrais t'y rendre, tu lui demanderais à lui de t'accompagner. Il ne pouvait pas t'en empêcher. Pourquoi ? Simplement parce qu'Aether ne voulait pas qu'on l'empêche, lui, d'aller dans le labyrinthe. Aller avec toi, c'était la meilleure des solutions. Pour toi. Pour lui. Pour vous. Pour lui. Et pour lui aussi. Egalement pour toi. Mais surtout pour vous.

Pendant un instant, l'étonnement s'emparrait du plus vieux. D'où te venais cette subite envie de vouloir faire la fierté d'Aether. Sa tête basculait même un peu sur le côté. Il souriait même un peu. T'es affreusement mignon. Tu devrais être interdit. « - Je suis déjà fier de toi, tu sais ? » Tu étais un gars bien. Tu étais là pour les autres... enfin... sauf ces derniers jours où tu t'isolais. Tu étais gentil, serviable. Et tu avais bien d'autre qualité qui rendait fier Aether de te compter parmi ses proche. Tu ne devais pas en douter. Surtout pas.

Il avait cependant laissé une question en suspend. T'entrainer. Il y avait pensé avant même que tu ne le demande, et il ne savait toujours pas si c'était ce qu'il y avait de mieux. Enfin... si c'était mieux que ce soit lui qui t'entraine. Falcon et Spades pouvaient en témoigner. Le bâtisseur n'était pas un tendre en entrainement. Il ne voulait pas te faire peur, il ne voulait pas te blesser. Au fond... il avait peur que tu changes d'opinion le concernant. Oh, il était dur en parole avec toi, mais, ce n'était rien à côté de ce qu'il pouvait vraiment être. Mais... tu devais pouvoir te défendre dans le cas où... tu te ferais attaquer et qu'il n'arriverait pas assez vite pour X ou Y raison. « - Je veux bien te montrer... deux trois petites choses. Mais... je ne eux pas que tu aies peur Ethan. Je ... comment dire ... je ne suis pas très doux quand j’entraîne quelqu'un. » Pourtant, peut-être qu'il pourrait essayer de se modérer pour toi. Surtout si ce n'était que pour te montrer quelques techniques de défenses.

Il te fixait longuement, il avait cessé de marché. Il ne fallait pas oublier le but de votre promenade. Ainsi, un peu à contrecœur, on ne va pas se le cacher, le brun te lâchait la main afin de se baisser pour ramasser du bois, il prenait garde à ne pas en prendre du mouillé, c'était inutile. « - Je tiens à toi. » Il soufflait presque ses mots. Comme pour traduire son angoisse que tu t'éloignes de lui en voyant une autre de ses facettes.

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Je vois l'étonnement dans ses yeux et j'en conclu qu'il est vraiment très surpris par ce que je viens de lui dire. C'est normal après tout, ça sort de nul part. Enfin, dans ma tête c'est plutôt clair, mais je veux bien croire que pour lui, ça ne l'est absolument pas. J'ai du mal à exprimer ce que je ressens, je ne sais pas pourquoi. C'est bizarre, d'habitude je suis plutôt doué pour mettre des mots sur ce que me dit mon cœur, mais là, c'est assez compliqué à expliquer.

« Mais moi je veux que tu sois encore plus fier de moi. Je veux que tu puisse compter sur moi n'importe quand... »

Est-ce que j'ai l'air d'un idiot à tenter de m'expliquer là ? Je ne sais pas trop, à lui de me dire. Ce que j'essaie de lui expliquer, c'est tout simplement que je veux prendre plus de place dans sa vie. C'est peut-être égoïste, mais comme je veux qu'il prenne plus de place dans ma vie également, ça ne l'est pas tant que ça. Je suis compliqué comme garçon, et je crois que je me suis un peu perdu ces derniers temps. Mais parler avec Aether, ça me donne comme l'impression de retrouver mon chemin. Il aurait pu me laisser après m'avoir remonté le moral, comme l'aurait fait certain, mais non, au lieu de ça, il me demande de l'accompagner, il ne me laisse pas.

Et soudain, je comprends. Il a peur que ça soit moi qui m'éloigne. Et je l'ai fait ces derniers temps, ce n'était absolument pas contre lui, mais je l'ai fait quand même. Je reste quelques pas en retrait alors qu'il ramasse des ses morceaux de bois et je mordille ma lèvre inférieure en entendant ces quelques mots chuchotés. Des mots qui me vont droit au cœur. J'attends qu'il se redresse et je pose mes mains sur ses avants bras.

« Je n'aurais jamais peur de toi Aether parce que... Parce que je tiens à toi moi aussi et je... »

Je me mets sur la pointe des pieds et je viens déposer délicatement un bisou juste au coin de ses lèvres avant de détourner le visage en me sentant terriblement gêné. Je voulais lui montrer que je ne m'éloignerais pas mais maintenant, j'ai peur que ça soit lui qui fuit à cause de mon comportement. J'aurais dû me retenir et pourtant... Je ne regrette pas.

« Pardon je... Je n'aurais peut-être pas dû je... Je voulais t'offrir un cadeau pour te remercier d'être là pour moi mais... »

Mais quoi exactement ? Est-ce que le cadeau que je viens de lui offrir, ce n'est tout simplement pas moi ? J'ai peur d'avoir tout gâché avec mon comportement. Et s'il me déteste à cause de ce que je viens de faire ? Et s'il ne veut plus me parler ? Et s'il m'abandonne... Il a dit que non mais après ce que je viens de faire. Ce n'était pas un vrai bisou mais tout de même, je pense que c'était assez clair quand même...

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Il était un peu perdu. Honnêtement. Perdu dans ce qu'il ressentait. Il ne parvenait pas à décrypter ses sentiments. Peut-être qu'il était trop idiot pour ça. Que ça ne lui était pas familier. Pourtant, il sentait les palpitations de son muscle cardiaque s'affoler à l'idée de te perdre. La pensée en elle-même était horrible. Il se mordait un peu la lèvre, s'éloignant par moment de toi afin de ramasser plus de bois. Il choisissait méticuleusement chaque morceau qu'il ramassait. Comme si, en même temps, il arrivait à remettre de l'ordre dans ses pensées. C'était un peu le fouillis là-dedans. Tu disais que tu n'aurais jamais peur de lui, est-ce que tu pourrais le lui jurer ? Quoi qu'il pourrait faire, tu n'aurais pas peur de lui ? Tu ne craindrais aucune de ses facettes ? Même la plus détestable, la pire ? Il voulait te faire confiance. Oh. Bien sur, il avait confiance en toi, mais sur ce point, plus que sur un autre, il voulait avoir une entière confiance en toi. Il revenait sur ses pas, il revenait vers toi. Il te fixait un instant. Son regard ne s'échappait pas. Pas un instant. « - Tu seras à mes côtés, quoi que je fasse ? » La situation s'était un peu inversée. Plutôt, c'était lui qui te rassurait sur sa présence, maintenant, il avait besoin que tu le rassures à ton tour. Il souriait légèrement.

Ce baiser. Subtile et sur le coin de ses lèvres. Cela l'avait surpris. Il crut mourir instantanément. Oh... mourir d'un bon sentiment bien sur. Il restait, néanmoins, un moment sans réaction, le temps de se rendre totalement compte de ce geste. Un cadeau ? Si tu voulais lui faire un cadeau, ta présence suffisait largement. Oh. Mais... et... et si... et si... et si c'était ce que tu venais de lui offrir. Toi. Ethan. Non... il se trompait peut-être. Hey ! Pas d'excuse ! Il n'aimait pas les excuses. Encore moins là, quand il n'y en avait pas besoin. Tu parlais trop, tu essayais de te rattraper. Tais-toi. Sa main libre se posait sur ta joue et il tournait ton visage vers le sien. Il se penchait un peu vers toi, et, légèrement ses lèvres glissaient sur les tiennes avant de s'en saisir, il te volait ce baiser, c'était un voleur, un tendre voleur.

Pourquoi il faisait ça ? Lui qui se revendiquait hétérosexuel. Peu le remarquait. C'était un mensonge. Les femmes ne l'attiraient pas. Oh, il en trouvait certaines jolies, mais il n'éprouvait aucun désir pour elle. C'était fort différent concernant les hommes. Il avait un bon feeling avec eux. Et toi... petit fourbe, tu écrasais et brisais ses barrières. Il aurait du te repousser, s'enfoncer dans son mensonge, pourtant, il n'y parvenait pas. Il ne voulait pas te repousser, t'éloigner. Non. Toi, c'était tout bonnement impossible. Qu'avais-tu fais ? Quel sort avais-tu utilisé pour l'attraper dans tes filets ?

Ses lèvres avaient savourés les tiennes, délicieuses, il s'en éloignait lentement, il se redressait, glissait son doigt en douceur le long de ta pulpe inférieure. « - Idiot, je n'aime pas les excuses, tu le sais. » Il te souriait légèrement, passait sa main dans tes cheveux avant de passer son bras autour de ton cou, te ramenant un peu vers lui. « - J'aime encore moins quand il n'y a pas de raison de s'excuser. » Il ébouriffait tes cheveux, te décoiffant complètement. Ça te donnait un petit côté rebelle plutôt attirant. « - Rentrons, mh ? » Vous aviez encore une bonne partie de la journée que vous pouviez passer ensemble sans problème.

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Mon hochement de tête veut tout dire. Oui je resterais à ses côtés quoi qu'il arrive. Peut importe ce qu'il fasse, je serais toujours avec lui. S'il y a bien quelqu'un pour qui je prendrais des coups ici, c'est bien lui. Si jamais il est seul contre tous, je resterais à ses côtés. Il est là depuis le début, au moment même où je suis arrivé, il était présent. Il est la première personne que j'ai vu dans le bloc et même après tout ce temps, il ne m'a jamais lâché. Alors oui, je serais là jusqu'au bout pour lui. Quoi qu'il advienne, quelles que soient les erreurs qu'il pourra commettre, je serais toujours présent, il ne faut pas qu'il en doute.

« Je ne te laisserais jamais... Tu es mon Aether après tout... »

Voilà qui résume assez bien la situation. Ma phrase sonne de façon assez possessive, et c'est un peu le cas sans que je m'en rende vraiment compte. D'un autre côté, l'action que je commet ensuite ne fait que redoubler cette envie d'être possessif que j'ai envers lui. Enfin, je pensais que mon action était connotée de cette façon, mais la réponse qu'il donne à mon petit bisou est beaucoup moins implicite que la mienne. Pour être clair, ça l'est. Sa main se pose sur ma joue alors que ses lèvres viennent goûter délicatement les miennes. Mon cœur loupe un battement avant de se mettre à battre beaucoup trop vite. Je n'avais jamais ressentis quelque chose comme ça. J'ai déjà embrassé des garçons, là n'est pas le problème, mais mon cœur n'avait jamais explosé de la sorte. Je me sens tout étrange d'un coup, mais bizarrement, cela me fait du bien. Finalement, je n'avais pas besoin de m'excuser, parce que je crois qu'il en avait tout autant envie que moi.

Tous ces gestes qu'il a envers moi sont en train de faire gonfler mon cœur de façon inhabituelle et cela me fait énormément de bien. J'ai l'impression que ce que nous venons de faire est une évidence entre nous mais que nous avons mis longtemps à la voir. Mais peut-être que je me trompe ? En tout cas, ses gestes m'encouragent dans ce sens. Je le lâche pas son regard alors que sa main glisse dans mes cheveux et qu'il me rapproche de lui. J'ai les joues légèrement rouges mais je m'en fiche, je veux continuer à le regarder. Il est tellement beau. Ses paroles me font rougir un peu plus, ce qui me prouve une fois de plus qu'il ne me repousse pas le moins du monde. Ça me rend heureux. Je prends quelques uns de ses morceaux de bois pour cacher ma gêne et pour l'aider à porter et je hoche la tête en glissant ma main libre dans la sienne pour que nous puissions reprendre notre chemin. Je ne dis rien pendant quelques instants mais j'ouvre finalement la bouche pour parler d'une voix timide.

« Est-ce que... Ça veut dire que tu acceptes mon cadeau ? Enfin... Tu acceptes que je sois ton cadeau ? »

J'ai peur de m'emballer trop vite, mais d'un autre côté, j'ai tellement envie de ça. Ce genre de choses on ne les voit pas jusqu'à ce que ça vous tombe dessus sans prévenir, comme si ça avait toujours été là mais qu'on n'avait pas été capables de le voir jusqu'au moment présent.

« Je sais que la plupart des gens pensent que tu préfères les filles... Alors ça peut être gênant pour toi... »

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Très franchement, il ne savait pas encore comment il devait se comporter. Ici, il n'avait jamais été l'homme d'une seule femme, ni l'homme d'un seul gars. Pourtant, il avait l'impression de devenir l'homme d'une seul Ethan. Le pronom possessif que tu employais le confortait d'ailleurs dans cette idée. Sa main s'était lentement glissées sur tes joues rosies et un peu chaudes qui te rendaient ton côté mignon, encore plus terrible. Tu avais aimé ? Il le sentait. Tu ne l'avais pas repoussé. Il ressentait une certaine satisfaction à ça. Une satisfaction sur laquelle il n'arrivait pas réellement à poser de mot. « - Tu es adorable. » Il se contentait de répondre dans un premier temps alors que vous repreniez le chemin du camp. Le bois récolté serait sans doute suffisant pour la journée, il devrait retourner en chercher en plus grosse quantité. Mais... honnêtement, pour l'heure, ses pensées était davantage tournées vers un certain sarcleur que vers du simple bois. Sur une balance... le poids basculait très clairement du côté de son cadet.

« - Tu es mon cadeau depuis longtemps, Ethan. » Il riait un peu. Avec toi, Aether était réellement détendu. Bien plus qu'avec personne d'autre. Sans doute était-ce ta simplicité et ta joie de vivre qui l'y aidait. Tu le guidais vers un monde différent de son quotidien. Un quotidien qu'il appréciait tout autant que ton monde cela dit. « - De toute façon, comment je pourrais te refuser une telle chose ? » Il remontait sa main sur l'arrière de ta tête pour la pencher vers lui et il embrassait ton crâne chevelu. Petit idiot, après t'avoir embrassé, il ne se sentait pas capable de te rejeter. Et il ne le voulait pas non plus. De tout façon, vous vous étiez promis de ne pas vous abandonner mutuellement. C'était une promesse que vous aviez tout intérêt à tenir. « - J'ai... juste besoin de temps... je veux dire... je m'affiche comme un mec à nana... c'est un mensonge, mais j'ai peur de pas assumer ce mensonge... » Il réfléchissait à la tournure de sa phrase, il ne voulait surtout pas te blesser avec des mots mal utilisé. « - Mais être à tes côtés ne m gênes pas Ethan, ça, j'veux que tu en sois certain. Mh ? »

Quelques pas plus tard, la forêt devenait un vague souvenir puisque vous étiez arrivé au camps. Aether, t'attirant avec lui, marchait vers le feu afin d'entretenir au mieux ce dernier. En presque huit ans, il ne se souvenait pas l'avoir vu éteint... réellement éteint... sans plus aucune braise. Le feu survivait, vous accompagnait dans chacune de vos journées. Etait-il votre alliée pour autant ? Rien n'était moins sur. Il fallait se méfier de tout, et peut-être même de tout le monde. Cruel monde. Il posait le bois en tas non loin du feu afin de pouvoir l'alimenter.

« - Ethan... ce soir... » Il se grattait un peu la nuque. Il était un peu hésitant. Il ne voulait rien précipiter, il ne voulait pas te faire fuir, il n'allait pas te sauter dessus, mais il sentait ce besoin irrémédiable de te sentir près de lui. « - ... ce soir, est-ce que... tu veux dormir avec moi ? » Il levait un peu le visage vers toi. Juste dormir. Peut-être que tu serais son calmant. Il n'en pouvait plus de faire des cauchemars chaque soir. « - S'il te plait. »

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Ce moment de calme entre nous me permet de comprendre que nous n'avons pas à regretter ce qui vient de se dérouler car ce n'est pas un silence gênant. Nous sommes tous les deux en train de digérer ce que nous venons de nous promettre sans mots. Je suis tellement heureux qu'il ait répondu à ma demande implicite, qu'il ait compris ce que je voulais. Il est tellement doué avec moi que je ne peux pas ne pas l'aimer, ne pas m'attacher à lui encore plus que je le suis déjà. Il est tellement attentionné. Et pourtant, je pense qu'il a un peu peur. Après tout c'est normal, il donne l'image d'un garçon qui aime les filles alors qu'au fond ce n'est pas vrai.

Je suis son cadeau depuis longtemps ? Je rougis vivement lorsque j'entends ses paroles et je regarde le sol en étant tout gêné. Mon dieu. Je ne pensais pas que ça me ferait cet effet-là d'entendre quelque chose de la sorte. J'ai l'impression d'être sur un petit nuage et je pense que ça se voit clairement sur mon visage. Si Yohan me voyait en ce moment, il me dirait très certainement que j'ai une tête de débile. Mais je m'en fiche, je suis heureux.

« Comment tu fais pour dire des choses comme ça... Je... J'ai l'impression que mon cœur va exploser... »

Je suis quelqu'un de très honnête dans mes paroles et dans mes actes. J'agis toujours comme mon cerveau me pousse à agir, sans même que j'ai besoin de réfléchir, et lorsque des mots passent la barrière de mes lèvres, ils ne sont pas réfléchis, ils sont simplement le reflet de ce que je ressens. Aussi loin que je m'en souvienne, je suis incapable de retenir mes paroles, j'ai besoin de m'exprimer. Et c'est exactement ce que je fais avec Aether depuis tout à l'heure. Et avec lui c'est encore pire, il me met tellement en confiance que je suis bien incapable de lui cacher quoi que ce soit. Je n'en ai pas la moindre envie de toute façon. À partir de maintenant, je ne m'éloignerais plus de lui, même quand ça ne va pas, alors je ne risque pas de lui cacher quoi que ce soit.

« Je comprends ne t'en fais pas ! J'ai toujours préféré les garçons et tout le monde le sais je crois, mais je comprends que ça soit compliqué pour toi... Je ne veux pas que tu hésite à me dire si jamais je me montre trop collant ou trop... Je ferais attention c'est promis, je ne veux pas que tu sois gêné à cause de moi ! »

Je sais bien que ça ne va pas être facile pour lui. Il va falloir qu'il se fasse à l'idée et qu'il apprenne à assumer, mais je sais qu'il le fera et puis... Je m'en fiche moi, je n'ai pas besoin que tout le monde soit au courant. Je préfère que nous ayons nos petits moments à nous, je n'ai pas envie que qui que ce soit le mette mal à l'aise alors si je dois me retenir pour avoir un bisou, je patienterais jusqu'au bon moment. Nous arrivons finalement près du feu et je pose les quelques bouts de bois que je tiens contre moi avec les siens avant de le regardé curieux de savoir ce qu'il veut me dire. Au lieu de me perdre en bavardages inutiles, je me rapproche de lui et je passe mes bras autour de son cou avant de glisser à mon tour mes doigts dans ses cheveux et je dépose un bisou sur sa joue. Un bisou plein de tendresse.

« Bien sûr que je veux faire dodo avec toi... »

Je me blottis contre lui, profitant du fait que tout le monde soit encore occupé avec ses tâches habituelles et je descends mes doigts dans sa nuque avant de demander doucement.

« Pourquoi tu as l'air effrayé de dormir seul... Ça fonctionne dans les deux sens les confidences tu sais et... Et savoir que quelque chose t'angoisse ça m'angoisse aussi... »

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« - Je te dis simplement ce que je pense. » Il ne calculait pas avec toi. Pas sur ce sentiment en tout cas. Aether pouvait cependant être qualifié de calculateur. Il choisissait scrupuleusement ses mots, des mots pour blesser, des mots pour encourager, des mots pour amadouer, des mots pour secouer. Il savait quoi dire, à quel moment. Mais... il ne calculait pas concernant les sentiments qu'il ressentait pour toi. Il était incapable de faire semblant là-dessus. Pas avec cette bouille à croquer. « - Je ne suis pas gêné... c'est juste moi, faut juste que je m'assume... mh, c'est tout... mais je vais essayer de ne pas te blesser, j'te le promet. » Mh. Il hochait un peu la tête, comme pour se convaincre lui-même. Il s'en voudrait de te faire du mal. Il se punirait. Lui, comme un autre, n'avait le droit de te blesser. Il devait te protéger de lui-même également.

Il jetait par moment un morceau de bois dans le feu, l'alimentant. Un peu pensif quand à sa demande. Depuis qu'il vivait sur le campement, le bâtisseur dormait régulièrement mal. S'il se réveillait toujours aux premières lueurs du jour, ce n'était pas une coïncidence. Non. Aether était familier avec les cauchemars. Il dormait mal. Il se réveillait en sueur. Il tremblait parfois. Des cadavres, parfois celui de proche. Du sang sur ses mains. Une arme pointé sur sa tête. De l'agitation. L'horreur. Depuis son réveille dans le bloc, c'était ainsi. Son cerveau tentait de retrouver ses souvenirs, sans succès, il se vengeait par les cauchemars, offrant au plus vieux, les pires théorie crées par ses pensées. Il n'en pouvait plus. Il voulait passer une nuit complète, au calme. Il avait foie en toi. Après tout, tu étais son petit gars. Il levait le regard vers toi. Il eut un léger frisson à la caresse de tes doigts dans sa nuque. Son regard croisait le tien. Ainsi tu parvenais à lire en lui ? Intéressant. Pas étonnant. Il te souriait, il voulait te rassurer. Sa main se posait contre ta joue qu'il caressait. Tu étais adorable, il se répétait, mais tu l'étais vraiment. « - Ne t'angoisse pas Ethan. » Il commençait. « C'est juste que, je fais des cauchemars. »

Il venait un instant poser sa tête contre ton épaule. Tu avais raison. Lui aussi devait pouvoir se confier à toi. Sinon, pourquoi toi tu le ferais ? Ce devait être un échange réciproque. Seulement voila, il ne savait pas comment tourner tout ça. Ça le dépassait tant il ne comprenait pas la signification de ses rêves, si tant est qu'il y ait une signification. « - En fait... pour être honnête... je fais des cauchemars depuis que je suis ici. » Il soupirait un peu, il ramenait sa main contre ta hanche qu'il tenait légèrement. « - J'ai envie que tu dormes avec moi, je pense que ça pourrait calmer un peu ma nuit, mh. »

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Je ne sais pas trop comment nous en sommes arrivés là, mais ce que je peux vous dire, c'est que j'en suis ravi. Je n'échangerais ma place pour rien au monde, ça c'est sûr et certain. Aether est tellement attentionné avec moi que je sais que j'ai une place particulière dans son cœur, tout comme il en a une dans le mien. C'est bizarre de dire ça, mais c'est pourtant la vérité. Je ne sais pas pourquoi nous n'avons jamais envisagé de faire les choses de cette façon, peut-être parce que lui il a du mal à assumer qu'il préfère les garçons et moi parce que je n'ai jamais osé faire le premier pas. Mais aujourd'hui, on s'est lancés tous les deux et ça me rend heureux. Même si ce n'est peut-être pas une bonne idée de s'attacher de cette façon à quelqu'un étant donné que nous vivons dans un milieu dangereux et que l'autre peut disparaître d'un seul coup. Mais je m'en fiche. J'ai envie d'aimer Aether de tout mon cœur et je le ferais.

« Je sais que si tu me blesses, ça ne sera pas volontaire. Et puis, ce n'est pas de ta faute si tu as du mal avec l'idée d'aimer les garçons. Un garçon ça aime les filles normalement. Mais moi, je suis content qu'au fond tu préfères les garçons. »

C'est un raisonnement simple mais qui résume parfaitement la situation. Aether aime les garçons, j'aime les garçons et nous avons besoin l'un de l'autre. Il faut croire que nous avions des sentiments enfouit depuis longtemps en nous. Pour moi ce n'est pas bien compliqué, j'ai toujours eu un faible pour les garçons forts qui se montre protecteur, il suffisait seulement qu'il fasse exploser la fine protection que mon cœur avait mis en place. Et aujourd'hui, il l'a fait exploser. Je crois qu'il y a que lui qui pouvait faire ça, même Shûji n'y est jamais parvenu, enfin, je ne pense pas que Shûji ait essayé une seule fois. Et c'est bien là la différence : Aether a fait en sorte que je développe de l'amour envers lui. Même s'il l'a fait inconsciemment.

Sa main sur ma hanche me colle encore un peu plus à lui ce qui me prouve une fois de plus qu'il ne me repoussera pas. De toute façon, s'il avait dû le faire, il l'aurait déjà fait. Mais ses gestes me rassurent et me confortent dans l'idée que je ne fais pas une bêtise en me laissant aller avec lui. Je le laisse m'avouer ses faiblesses et je le serre plus fort contre moi en déposant un bisou dans ses cheveux pour le rassurer.

« Je ne sais pas si le fait que je sois à tes côtés empêche tes cauchemars, mais je serais là pour te rassurer quand tu te réveilleras à cause d'eux en tout cas... »

Moi aussi j'ai envie de dormir avec lui. Au chaud dans ses bras. Je sens déjà que c'est ma place. Et je sais que cette nouvelle relation qui est en train de naître entre nous va me donner la force pour évoluer, pour apprendre à avoir moins peur. Je veux être là pour calmer ses angoisses comme il a toujours été là pour calmer les miennes.

« Aether... Pourquoi j'ai mis tant de temps à me rendre compte que je tenais à ce point à toi... »

Je n'avais pas vraiment eu l'intention de poser cette question, je me demande simplement pourquoi lui et moi nous avons été si aveugles.

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Just need to be happy, without a worry
feat ethan

Aether se laissait faire par tes gestes, acceptant que tu le sers un peu plus contre toi. La façon dont tu voulais le rassurer était particulièrement adorable et ça le touchait. L’aîné n'était pourtant pas le genre de gars qui exposait ses faiblesses si facilement. Il ne voulait pas se montrer vulnérable, c'était lâche, il voulait garder cette image ''d'homme fort'' au yeux de tous. Pour lui, c'était un peu comme un besoin vital. « - Peut-être que mes cauchemars persisteront... mais au moins, j'aurais une encre à laquelle me raccrocher à mon réveil. » Au moins, il ne serait pas seul, il ne serait pas perdu, ni anxieux ou stressé. Ta présence le rassurerait.

Il soupirait un peu, posant un léger et délicat baiser contre la peau fine et blanche de ton cou. Il pourrait presque la marquer. Comme pour marquer son territoire. Don't touch. Possessif. Un peu, beaucoup, passionnément. C'était rare. Mythique pour Aether. Il humait un moment ton délicieux parfum sucré. Tu lui donnais envie de friandise. Qu'est-ce qu'il ne donnerait pas pour un carré de chocolat ? Un nouveau soupir lui échappait et finalement, il redressait son visage, il te souriait de ce sourire qu'il avait l'habitude de t'offrir. Un sourire doux et tendre. Aimant. Ses doigts glissaient le long de ta joue, en une longue caresse. Ils terminaient leur course sur tes lèvres, les effleurant en douceur. Il se redressait finalement. Il t’entraînait dans son mouvement.

Au même moment, un groupe de blocards passait non loin de vous. Aether se mordait l'intérieur de la joue droite, les gars parlaient, sans doute de choses banales, en tout cas, c'était l'espoir du bâtisseur. Un moment ailleurs, il jettait trop de bois dans le foyer, si bien que le feu s'excitait un instant, déployant des flammes hautes. Par réflexe le plus vieux t'attrapait par l'épaule pour t'en éloigner. « - Désolé. » Marmonnait-il, un peu honteux de son inattention passagère. Comme un con, il avait peut-être failli te faire mal. Il soupirait de soulagement.

Mh ? Oh... cette question... il la tournait un instant dans sa tête, comme si il cherchait une réponse. Mais lui-même n'en avait pas réellement. Il ne savait pas pourquoi il avait été si long pour se rendre compte combien il avait besoin de toi à ses côtés. « - Je ne sais pas... » Il commençait, relâchant en même temps ton épaule. Il passait un peu sa main dans tes cheveux, il les caressait. « - Je dirais que, parfois, il faut du temps pour se rendre compte de certaines choses. »

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Si je peux l'aider d'une quelconque manière que ce soit alors je veux le faire. Dormir à mes côtés lui fera du bien, cela l'apaisera. Peut-être qu'il va continuer à faire des cauchemars, mais au moins je serais là pour le rassurer et l'aider à se rendormir quand cela arrivera. Et puis si ça se trouve, dormir avec moi va lui apporter un certain repos et l'aidera mieux à dormir. Dans tous les cas, c'est normal qu'on dorme ensemble lui et moi si... Si il est mon petit ami ? J'imagine que oui. Cette pensée me fait sourire. Je vais dormir avec mon petit ami pour la première fois de ma vie. Enfin, peut-être que j'ai eu des petits copains avant de débarquer au bloc, mais comme je ne m'en souviens pas, ça ne compte pas.

« Je serais plus qu'heureux de te faire des câlins pour t'aider à te rendormir... »

Il n'imagine pas à quel point d'ailleurs. J'ai envie de me blottir contre lui, de caresser ses cheveux encore et encore, de découvrir ses lèvres et pleins de choses encore. Mais nous avons le temps, tout le temps que l'on veut, ou presque. Et puis lui il doit apprendre à se faire confiance et à s'assumer. Ça va peut-être prendre du temps, mais je serais patient. Je sais déjà qu'il va tout faire pour ne pas me blesser alors moi, de mon côté, je dois me montrer calme et je dois apprendre à me retenir de me précipiter vers lui pour avoir un câlin toutes les deux minutes. Enfin pour l'heure, je n'ai pas à me retenir de quoi que ce soit puisque c'est lui qui se montre très tactile. Ses bisous sur ma peau me fond frissonner et donne une assez bonne idée de l'effet qu'il me fait. J'ai l'impression de bouillonner de l'intérieur tellement le sentir si proche de moi me rempli de bonheur.

« Je n'ai rien, ne t'en fais pas. »

Il est pensif du coup il est distrait et j'imagine assez bien ce qu'il se passe dans sa tête pour lui faire oublier momentanément l'environnement qui l'entoure. Il a peur que les garçons parlent de nous, peur qu'ils pensent que nous sommes beaucoup trop proches pour être de simples amis. Ça va prendre du temps mais il va s'y faire, je lui fais entièrement confiance. En attendant, je préfère que ça soit lui qui guide notre relation, je n'ai pas envie qu'il soit gêné par ma faute.

« L'important c'est qu'on s'en soit rendu compte même si... Je veux que tu sois clair avec moi Aether... Je sais qu'il va te falloir du temps et je le comprends parfaitement. J'ai juste peur d'être collant et de te mettre mal à l'aise devant d'autres personnes et ça je ne veux pas... J'ai trop peur que tu m'en veuilles après... »

Je pose ma main sur son avant bras et je le serre doucement sans le lâcher du regard. J'aime sa façon de poser ses yeux sur moi et je pense que j'ai à peu près le même air sur le visage. Mon index vient dessiner le bord de sa mâchoire alors que je plonge mon regard dans le sien. J'aime la forme de ses yeux, et leur noirceur également, j'ai l'impression que je pourrais m'y noyer et que j'en serais heureux.

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Il le savait.Il savait qu'il pourrait te faire du mal en voulant ainsi prendre son temps. Ne pas précipiter les choses. En voulant se laisser le temps. Celui d'assumer sa sexualité. D'abord pour lui-même, ensuite pour toi, et enfin aux yeux de tous les autres. Il aimait les hommes, il se mentait depuis toujours, il aimait les hommes, mais il ne voulait pas que sa virilité soit remise en cause pour ça. Voila bien une pensée de mec, presque égoïste. Presque. Il voulait continuer d'être un peu respecté... il ne savait pas comment ce serait perçu... bien qu'au fond, les mecs du campement devaient s'en moquer terriblement. Ils avaient certainement, d'autres histoires plus intéressantes, à leur goût, à traiter. Si au moins, il pouvait se souvenir du passé concernant sa sexualité, peut-être cela l'aiderait à être plus à l'aise. Ou... au contraire... les choses pourraient aussi devenir plus compliquées... tout compte fait, ce serait mieux de laisser le passé là où il était comme Aether l'avait toujours fait jusque maintenant. Pourquoi changer les bonnes habitudes ?

Son regard se portait une fois de plus sur ton visage. Tu le regardais avec un regard tendre, comment le percevais-tu ? Quel genre d'homme voyais-tu ? Un mec bien ? Un mec protecteur ? Un mec attentionné ? Oui, sans doute, c'était ainsi qu'il avait toujours été avec toi. Et pourtant il était aussi un gars impitoyable. Un gars sournois. Un homme qui pouvait se révéler particulièrement salopard. Une ordure. Mais... mais il ferait en sorte que tu ne vois jamais les facettes les plus sombres de sa personnalité. Tu avais dit que tu l'accepterait qu'importe qui il était, comment il était, mais... ce n'était pas une raison pour te dévoiler tous ses mauvais côtés. Tu ne le méritais pas. Tu ne méritais que les bonnes choses. Les meilleures. « - Si je juge que tu es trop collant, alors, je te le dirai... laisses-moi juste le temps, s'il te plaît. Je vais faire de mon mieux, je te le promet. » Il ferait des efforts pour s'assumer, des efforts pour toi. Vraiment.

Le feu suffisamment alimenté, le bâtisseur se saisissait de ta main pour vous en éloigner. Il était l'heure de dîner. D'ailleurs, son estomac se manifestait. Le plus vieux n'avait pas mangé grand chose ce matin, comme chaque petit déjeuné en fait. Il ne mangeait presque rien en matinée, mais il avait bon appétit pour les repas suivant. Il se dépensait entre temps, c'était tout à fait normal. « - Allons vois ce que les cuistots nous ont préparé, mh ? » Il te souriait légèrement alors qu'il t’entraînait vers le réfectoire.

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C'est normal que Aether ait besoin de temps, je n'imagine même pas à quel point cela doit être compliqué dans sa tête en ce moment. Personnellement, au moment où je suis arrivé au bloc, même si je ne me souvenais pas de mon passé, j'ai toujours su que je préférais les hommes et je ne m'en suis jamais caché. Peut-être parce que de toute manière, j'ai ce besoin constant d'être collé à quelqu'un et ce quelqu'un se trouve généralement être un garçon parce que je me sens en sécurité comme ça. Et puis je n'ai jamais caché la relation assez particulière que j'ai avec Shûji. À laquelle je vais devoir mettre fin d'ailleurs. Je n'ai aucune intention de tromper Aether et n'en ai aucune envie non plus. Shûji devra faire avec, je suis certain qu'il comprendra. J'ai enfin trouvé la personne qui me fasse sentir moi-même, il ne pourra pas m'en vouloir pour ça.

« Tu fais toujours de ton mieux avec tout le monde Aether, en particulier avec moi. Je ne serais jamais déçu. »

Je pars du principe qu'à partir du moment où il essaie, c'est qu'il tient suffisamment à moi. Et c'est déjà une très belle preuve d'amour. Je suis vraiment heureux d'avoir eu assez d'influence sur lui pour qu'il envisage de s'accepter enfin tel qu'il est. Alors même si cela prend du temps, je serais patient parce qu'il mérite que je fasse cet effort tout comme lui il fait l'effort de s'assumer pour lui et ensuite pour nous. Je trouve que c'est un très beau geste et cela rend mon protecteur encore plus noble à mes yeux.

« Oh oui, bonne idée ! Toutes ces émotions m'ont donné faim~ »

Je ne m'en étais pas rendu compte tellement j'étais obnubilé par ses gestes et ses mots qui m'étaient destinés, mais maintenant que j'y pense, c'est vrai que j'ai faim. Je serre délicatement sa main dans la mienne une dernière fois avant de me laisser entraîner vers le réfectoire. J'ai dis que je serais patient donc en public, je vais me tenir. Si jamais c'est lui qui a un geste tendre envers moi alors je le laisserais faire, mais je ne ferais jamais le premier pas. Par contre, quand nous serons rien que tous les deux, je ne promets pas de me tenir bien sagement. Nous arrivons finalement dans la salle des repas et je prends une assiette de riz auquel sont ajoutés des petits légumes ainsi qu'une pomme. Je n'ai pas tellement envie de viande, je ne suis pas fan, surtout quand on pense que je suis une des personnes qui s'occupent de nourrir ces pauvres petits cochons. Je suis aussi censé m'occuper du sale boulot, mais j'ai tourné de l’œil la seule fois où il a été question d'en égorger un. Du coup les garçons sont partis du principe qu'il ne faudrait pas compter sur moi pour cette partie du travail. Et ça me convient parfaitement. J'attends que mon grand et fort bâtisseur se soit servit et je vais m'installer à une table libre. Il est encore tôt donc il y a de la place.

« Dis... Tu es toujours d'accord pour m'entraîner un peu ? C'est encore plus important maintenant que... Enfin, ce n'est pas seulement pour que tu sois fier de moi, c'est aussi pour que je puisse me défendre un peu tout seul. Ça t'évitera des soucis supplémentaires si je suis capable de me battre un minimum, tu ne crois pas ? »

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Just need to be happy, without a worry ~Aether&Ethan~

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