Tonight too I play with that little sheep; part2 (Spaseon)

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Tonight too I play with that little sheep

Previously on amc: Après que Spades eu volé le carnet de dessin de Naseon, il lui fit croire qu'il l'avait caché dans le labyrinthe, en zone 4. Naseon part alors à la recherche de l'objet, suivit de loin par Spades, s'amusant à lui faire peur. Rapidement gagné par la fatigue et blessé, Naseon tombe sous l'épuisement. Spades décide alors pour la première fois de lui venir en aide à visage découvert, ce dernier l'ayant aidé à de nombreuses reprises par le passé tout en gardant son identité secrète. Il découvre alors de nouveaux sentiments, de drôle de réaction vis à vis du plus jeune. Enfin sorti du labyrinthe, le bâtisseur porte le medjack jusqu'à l'infirmerie où il le couche, laissant les autres medjacks s'occuper de lui.

J'étais rentré chez moi, m'allongeant dans mon lit, je soupirai longuement, ne comprenant pas les réactions que j'avais eu plus tôt. Je fermais les yeux, portant mon bras à mon visage pour cacher mes yeux humides. Ses derniers ne tardèrent pas à se fermer, épuisé, je m'endormis. Durant mon sommeil, je fis un drôle de rêve. Un homme me frappant, probablement mon père, puis une femme aussi, cette dernière bienveillante à mon égard, me protégeant de ses coups. Puis deux phrases, ces dernières s'inscrivant dans ma tête, comme marqué au fer rouge. Je sortais de mon sommeil, me relevant en une grande inspiration, comme si j'étais en train de suffoquer. Mon cœur battait la chamade, son rythme effréné battant dans mes tempes comme de violent coups de marteau, j'étais en sueur, essoufflé. Alors c'était ça ma vie d'avant? Encore un souvenir? J'avais mal. Si j'avais été élevé comme ça, il n'était pas étonnant que je reproduisais le schéma de mon père sur Naseon. D'ailleurs, Naseon, comment allait-il?

Comme après ma première vague de souvenir, j'étais faible. Je me levais pourtant, les jambes tremblantes pour sortir de mon dortoir. Il faisait encore nuit dans le bloc. Quelle heure pouvait-il être? Tôt le matin? Dans ce cas là, très tôt, la nuit était noire et s'il n'y avait pas eu le grand feu, jamais j'aurais pu me repérer dans le camp, distinguant les formes des constructions, les comptant pour m'arrêter devant la hutte de l'infirmerie. Je touchais les murs de bois, avançant à taton pour trouver la porte. Je la poussais pour enfin pénétrer à l'intérieur. Quelques bougies étaient allumées, celles-ci me permettant de distinguer le peu de patients présent. Tous le monde dormait. Au fond de la pièce, un rideau blanc était tiré, je passais ma main dessus pour dévoiler le visage de la personne qu'il dissimulait. C'était Naseon. A sa vu, le mot "fillette" vint me frapper une nouvelle fois. Avais-je été trop dur par le passé avec lui? M'en voudrait-il comme j'en voulais actuellement à mon hypothétique géniteur? Je serrai les dents, prenant une chaise pour m'asseoir à côté de son lit. Je lui pris la main, le regardant avant de murmurer d'une voix à peine audible. "Désolé..."

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Tonight too I play with that little sheep

Les quelques medjack qui étaient là s’était occupés de moi, bandage, désinfectant, tout y était passé. Je ne me souvenais pas avoir été dans pareil état depuis mon arrivée, je suis fatigué, mes paupières se ferment toutes seules. Mon corps est lourd et douloureux, engourdis. Je voulais m’allonger et dormir mais on ne me laissait pas faire, soignant les blessures que j’avais, éparpillées sur le corps. Je finissais sans t-shirt, seulement vêtu d’un pantalon. Une de mes mains était bandée pour ne plus bouger, une entorse. Evidemment. Vu le nombre de fois où j’étais tombé là-bas. Après un petit moment assis sur le bord du lit, j’étais enfin autoriser à m’allonger et je ne me faisais pas prié. Les yeux fermés je respirais lentement, m’endormant très rapidement. Je crois bien que les medjack n’avaient même pas finis de soigner mes genoux quand je sombrais.

Encore une fois, je m’évadais loin de cet enfer le temps de quelques heures.

Tout était noir, sombre, comme un gouffre dont on ne voit pas le fond. Mais j’entendais des rires, un rire d’enfant. Un enfant courrait. Encore lui, ce garçon. Il semblait si heureux. Il se cachait derrière une grande pile de carton et se mit à fouiller une boite. Il était trop curieux, comme moi. De ses petites mains, il sortait un bracelet, ce bracelet qui ornait mon poignet. Il était trop grand, mais comme prévu, il avait grandi et lui allait à la perfection. Et puis une voix, une autre voix se faisait entendre. Le garçon semblait si heureux de sa trouvaille qu’il la montrait à ce garçon qui lui, attrapait un collier.

Ce garçon c’était mon frère, et celui au bracelet, c’était moi.

Je me réveillais doucement, mes yeux découvrant le plafond de l’infirmerie dans un soupire. Mes sourcils se fronçaient alors que je tournais les yeux vers ma main prisonnière de quelque chose. Je clignais des yeux, ne comprenant pas. Spades ? Qu’est-ce qu’il faisait ici ?

« Spades ? » murmurais-je tout bas, comme si j’avais peur de ramener quelqu’un ou de lui faire peur. Peut-être de le réveiller ? Il ne semblait pas dormir pourtant. Je restais le regarder avec des petits yeux, pas tout à fait réveiller et puis, je n’avais pas encore totalement récupérer. Qu’elle heure est-il ? Il fait tellement sombre.

« T’es resté ici depuis tout à l’heure ? »

Je n’avais pas la force de le repousser, déjà tourner la tête et serre doucement la main me faisait mal. Alors qu’est-ce que ça donnerait si je tentais de le repousser…

« Spades… J’ai fait un rêve bizarre… J’ai jamais rêvé avant... C’est normal ? Il fallait que je me blesse pour que je me souvienne de quelque chose ? »

Ma voix faiblissait avant que je ne sente quelque chose de froid sur mon épaule. Sans m’en rendre compte je m’étais mis à pleurer. Mais pourquoi il a fallu que tout revienne comme ça dans le labyrinthe ? Pourquoi aussi soudainement ? Je voulais m’en souvenir mais… Pas si je devais souffrir sans arrêt… Je préférais ne rien savoir dans ce cas-là.

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Tonight too I play with that little sheep

Naseon semblait dormir à point fermé. Je le regardais, me surprenant à sourire bêtement. Ainsi, il me paressait si fragile, comme une jeune fille endormie. Mes yeux qui s'étaient habitués à l'obscurité détaillaient son visage, dérivant sur les courbes de son cou, détaillant sa pomme d'Adam pour enfin se poser sur son torse. Je déglutissais, frissonnant de dégoût lorsque je me rendis compte que j'appréciais la vue. Je me répétais intérieurement que ce n'était pas parce qu'il avait les traits fins et fonctionnait comme une fille qu'il en était une. Avec ma main de libre, je venais me frapper la tête, comme pour me remettre les idées en place. Je lâchais un instant sa main, le levant pour repartir. Etre venu ici était complètement stupide, il allait bien, je n'allais pas avoir de problèmes, le mieux pour moi, vu l'heure, était de rentrer pour me recoucher. Mais après ce que j'avais vu, pourrais-je me rendormir? Je soupirai en me dirigeant vers la sortie de l'infirmerie tout en me convainquant intérieurement qu'il valait mieux rentrer. Je n'en avais pourtant pas envie, je voulais rester près de Naseon, veiller sur lui. C'était plus fort que moi. Mais que penseraient les autres blocards s'ils voyaient ça? Que je suis faible? responsable de ses blessures? Que je me sens coupable? Ou pire encore, que je suis gay? Il était évident qu'il fallait que je rentre, trouvant n'importe quelle excuse pour me convaincre de partir quand soudain, j'entendis un gémissement s'échapper des lèvres endormies du garçon. En quatrième vitesse, je me tournais pour me retrouver de nouveau assis sur la chaise à lui tenir la main. Je baissais la tête pour m'éviter de le regarder, caressant le dos de sa main avec pouce pour rassurer l'être qui était endormit, m'assoupissant sans m'en rendre compte.

Quelques minutes plus tard, ou peut être une heure, j'entendais la voix de Naseon m'appeler. Je sursautais, relevant la tête, surpris qu'il ne me rejette pas après tous les mauvais traitements que j'avais pu lui faire subir depuis notre rencontre. Je clignais des yeux pour mieux me réveiller et me réhabituer à cette obscurité. A sa question, se secouait la tête pour lui répondre enfin en murmurant, comme si ma présence était clandestine. "Non, j'dois être là depuis quelques minutes." mentais-je sans vraiment m'en rencontre compte. Mes yeux ne tardèrent pas à s'habituer à la faible lumière. J'adressais un faible sourire au garçon tout en continuant de caresser sa main que je sentais doucement se refermer sur la mienne, comme s'il acceptait ma présence. Il s'ouvrit à moi, me fit par de ses inquiétudes quant à un rêve qu'il avait fait. C'était alors peut être pour cette raison qu'il avait gémit plus tôt? Je le regardais, constatant que ses jours brillaient, levant ma main de libre, je la portais à l'une de ses joue pour ramasser ses larmes. J'étais étrangement doux avec Naseon, peut être culpabilisais-je de l'avoir entraîné dans le labyrinthe? Je me penchais vers lui, retirant ma main pour aller essuyer mon pouce maintenant humide sur mon jeans, mes yeux dérivant subtilement une nouvelle fois sur le torse nu du garçon. Je déglutissais pour enfin soupirer, relevant la tête pour lui adresser un sourire qui se voulait rassurant. "Tu as probablement eu un souvenir de ton ancienne vie lorsque tu étais endormi. Tu veux m'en parler? Si tu ne veux pas, t'inquiète, j'sais qu'j'suis pas la meilleure personne placée pour t'écouter mais bon, y'a qu'moi là. M'enfin... t'as l'air... un peu chamboulé donc..." J'hésitais à chaque mot. Était-ce la vu de ce corps à demi-nu qui m'émouvait ainsi? Je fronçais les sourcils, ravalant ma salive pour le regarder de mes yeux graves. Mes souvenirs ne m'avaient pas laissé insensible, surtout le second alors je le comprenais en un sens, si sa vie passé était aussi horrible que la mienne, je pourrais mettre mes idées noirs de côté me concernant pour me divertir des siennes.

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Tonight too I play with that little sheep

Je me confiais à lui, sans trop savoir pourquoi. Peut-être parce qu’il était le premier à porter de main ? C’est horrible mais en même temps, pourquoi je lui raconterais tout ça ? Pour mieux être blesser après ? Je n’étais pas masochiste, du moins je ne le pensais pas, alors pourquoi je parlais ? Pourquoi ses mots me semblaient sincères ? Il mentait. Je le savais. Et cette pensée me faisait encore plus de mal parce que là, maintenant, j’avais besoin de parler, d’évacuer tout ce que je venais d’apprendre, de voir, d’entendre. Je reniflais doucement et posais les yeux sur nos mains jointes. Pourquoi ses gestes étaient aussi doux tout d’un coup ? Pourquoi son sourire m’apaisait et me confortait dans l’idée de lui parler ? Et sa voix, bien qu’hésitante, pourquoi elle remettait un semblant d’ordre dans mon esprit ? Je ne comprenais plus rien mais j’avais un semblant d’impression que ce n’était pas grave. Que tant qu’il était là, à me tenir la main, je pouvais tout lui dire, qu’il ne m’arrivera rien. Et en bon agneau que je suis, j’allais me laisser manger par le loup.

« Dans le labyrinthe tout à l’heure, quand je suis tombé. J’ai vu un enfant qui dessinait sur le carnet… Après, y a eu un monsieur qu’est venu… L’enfant lui a demandé une histoire et il lui en a inventé une avec son dessin… Je ne sais pas qui c’est… Tout semblant tellement différent d’ici… C’était… C’était plus chaleureux, j’avais pas peur là-bas… » disais-je difficilement. Parler me semblait comme une épreuve avec ma blessure à la joue. Je la sentais prête à s’ouvrir et pourtant, je continuais en murmurant : « j’étais heureux là-bas… »

Être heureux n’était pas un concept envisageable ici. Ca nous était impossible, et moi plus que les autres je pense avec ce que me faisait vivre l’homme à mes côtés en ce moment. Même s’il se montrait doux, je savais que demain il allait recommencer son jeu, sa torture, ma torture. C’était moi qui souffrais dans l’histoire, lui s’amusait purement et simplement. Je fermais les yeux une seconde, le temps de calmer mes larmes revenues en parlant. Puis les ré-ouvrait pour les posés sur mon bracelet.

« En dormant j’ai entendu un enfant rigoler. Il jouait à cache-cache avec son grand frère… Pendant qu’il se cachait, il avait fouiller une boîte pour en sortir le bracelet là et son frère a pris un collier… »

Je levais les yeux vers le visage de Spades, comme s’il allait me donner une réponse. « J’ai un grand frère Spades… Et je sais même pas qui c’est ni si il va bien… ça se trouve il est mort dans le labyrinthe avant même que je puisse le rencontrer… »

Peu importe combien j’essayais de retenir mes pleurs, les larmes continuaient à couler le long de mes joues. C’était insupportable. Ne pouvais-je pas savoir comment il allait au moins ? Ni de qui il s’agissait ? J’étais condamné à attendre un indice le concernant et prié pour qu’il soit encore en vie quelque part. En dehors du labyrinthe je l’espérais. Quoi que…

« Spades… Qu’est-ce qu’y a dehors ? Pourquoi ils nous ont enfermés ici… ? Je voulais pas venir.. J’en suis sûr... Pourquoi… On a fait quoi de mal pour qu’on nous punisse de la sorte ? »

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Tonight too I play with that little sheep

Je me taisais, l'écoutant attentivement pour comprendre pourquoi il semblait si chamboulé. En entendant son histoire, je sentais mon cœur se serrer. Ma main se fermait sur la sienne pour l'encourager à parler, j'étais brusque malgré moi. C'était un de mes traits de caractère, je n'y pouvais rien, comme le fait que j'aimais jouer avec les gens, c'était comme une pulsion naturelle. Mes yeux fuyaient naturellement le regard de Naseon, se posant sur nos deux mains jointes. Je détaillais ses doigts, longs et fins. Relâchant la pression, mes doigts s'entremêlaient dans les siens, les faisant danser pour mieux les observer, les lui caressant du bout des miens comme pour l’apaiser, lui montrer que pour une fois, je n'étais pas là pour jouer avec lui mais bien pour l'écouter. Après tout, mes jeux seraient moins marrants si Naseon était faible mentalement. Oui, c'était pour cette raison, et uniquement pour cette raison que j'étais ici à l'écouter.

Pourtant, lorsqu'il parlait de son bonheur dans ses souvenirs, sous entendant qu'ici, il n'était pas heureux, je relevais la tête, mon regard trahissant ma tristesse. Qu'est ce que je m'imaginais? Qu'il aimait que je lui joue des tours? Bien sur que non, il ne devait pas être si maso. Je soupirai, mon cœur se faisant plus lourd encore. Pourquoi j'étais blessé? Je serrais dents. "T'es pas heureux ici? Il n'y a pas des gens que tu aimes ici?" lui dis-je doucement, presque déçu. Je ne m'attendais pas à faire partie de la liste des personnes qui lui étaient chères, loin de moi cette idée, mais je savais, pour l'avoir observer un moment qu'il avait des affinités avec certains blocards.

Je tues mon chagrin pour le laisser continuer, ce dernier m'expliquant son dernier souvenir. Alors comme ça, lui aussi il en avait eu deux? Je fronçais les sourcils. Ici, il avait un frère, un grand-frère. Peut être que je le connaissais ou que je l'avais connu. Malgré le fait qu'il avait apprit ne pas être seul, qu'ici ou ailleurs, quelqu'un l'attendait, il semblait encore plus dévasté, s'imaginant qu'il soit mort. Je pinçais mes lèvres, reprenant mes caresses, ces dernières s'étendant à jusqu'à son poignet où je venais jouer avec son bracelet. "Au moins toi, t'as eu quelqu'un d'bien et pas un père alcoolo." grommelais-je dans ma barbe. Jaloux? Non, j'étais bien seul, mon bonheur se trouvait dans le présent et non dans le passé comme pour Naseon. Le mien était ici, avec les personnes qui m'étaient chères comme par exemple mon mentor, Aether, ou Amon, les deux personnes en qui j'avais le plus confiance. Je soupirai, me rendant tardivement compte que malgré moi, je m'étais ouvert à lui. Peut être était-ce à cause de l'ambiance qui nous entourait. Cette ambiance intime donné grâce au drap étendu sur la ficelle qui restreignait l'espace, le rendant plus intime en plus des lumières tamisées des bougies. Je soupirai à nouveau, n'osant plus regarder Naseon dans les yeux après avoir aperçu de nouvelles larmes perler sur son visage. "Tu sais... Ton frère... Il peut être ici et te chercher aussi. Attends simplement, il viendra naturellement vers toi s'il veut te r'trouver." Dis-je à nouveau, plus fort. Je ne pensais pas un seul instant que le garçon ait une chance de retrouver la personne qu'il cherchait, surtout si cette dernière ne se souvenait pas de lui ou si elle avait périt, mais c'était plus fort que moi, je voulais le rassurer. J'étais faible face à ses larmes. Je l'entendais renifler, même sa voix semblait faible. Je me mordais la lèvre, restant immobile à fixer sa main, la lui serrant pour contenir ma frustration.

Je l'écoutais me questionner, j'étais attentif, c'était rare. Naseon me faisait me sentir impuissant. Je soupirai longuement avant de lui balancer sur un ton assez agressif tout en relâchant la pression sur sa main. "J'sais pas s'qu'il y a dehors, j'm'en tape." C'était la première fois depuis son réveil que je me comportais ainsi, gâchant la complicité qui s'était pourtant timidement installée entre nous. Après ma phrase, je relevais la tête, le regardant comme un enfant qui venait de faire une bêtise. Je lâchais sa main, rapprochant bruyamment la chaise du lit pour me pencher une nouvelle fois vers lui. Avec mes deux mains, j'essuyais ses joues, faisant attention à ne pas toucher ses blessures. "Chuuut" sifflais-je pour le consoler avant de continuer. "On ne sait pas qui on était avant, mais une chose est certaine, tu n'es pas quelqu'un de méchant, je ne te vois pas blesser intentionnellement les gens. Naseon, tu es quelqu'un de gentil et ta présence ici n'est pas une punition pour tes actes passés." Je m'arrêtais, lui souriant. Je retirais mes mains de son visage, les essuyant à nouveau pour continuer une fois ces dernières sèches. J'aurais pu prendre un morceau de tissus, mais toucher sa peau me plaisait. Je la trouvais douce et appréciait le contacte de nos chairs l'une contre l'autre. Je lui souriais à nouveau. "Arrête de pleurer Naseon... s'il te plait... tu gâches le si joli visage que la nature t'as donné." Murmurais-je, le complimentant sans vraiment m'en rendre compte, mon but premier étant de le consoler.

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Tonight too I play with that little sheep

En l’entendant me demander si je n’étais pas heureux ici, mes pensées se portaient immédiatement vers Nafis en premier lieu. Celui qui m’écoutait dans mes divagations les plus profondes, avec qui je rigolais de bon cœur, avec qui on refaisait la vie des blocards. Ce garçon qui ne semblait pas si attaché mais avec qui je passais le plus clair de mon temps quand je le pouvais. Je ne regretterais probablement jamais de l’avoir rencontrer, même si les circonstances étaient celles de maintenant. J’étais heureux de l’avoir rencontrer. Et puis venait Aimée, une fille adorable et remplie d’aegyo. On ne se connaissait pas vraiment, mais je pouvais déjà prédire qu’elle était ce genre de personne à vous donner le sourire en une minute. Et puis Ever. On ne se parle pas en dehors du travail, mais il arrivait à hanter une bonne partie de mes pensées. Comme Spades d’ailleurs. Il ne se passait pas un jour sans que je me demande ce qu’il va me faire faire aujourd’hui, ce qu’il va me dire pour me blesser, quel nouveau jeu il a trouvé pour se distraire. Alors oui, il y a des gens que j’aime, des gens que je suis heureux d’avoir rencontré. Mais à quel prix ? Celui de toute ma vie passé. Combien d’années avais-je oublié pour vivre celles-ci ? Combien de personne avais-je abandonné ? Trahies ? Fait souffrir ? Je n’en savais rien. Et tout ce que je me souvenais ne me permettait pas d’en définir un nombre exact…

« Si, il y en a… Mais… comprends, je veux retrouver les gens que j’aime aimer… Mes parents aussi, mon frère, mes amis…»

Une petite amie ? C’était peut-être exagéré. Un amour à sens unique, là c’est plus certain. Je portais mon attention sur ses gestes, plus doux que d’habitude. Il portait un intérêt soudain à mon bracelet, jouant avec une fois mentionné.

« Au moins toi, t'as eu quelqu'un d'bien et pas un père alcoolo. »

Je le regardais soudainement. Il se rappelait de son passé aussi ? Qu’est-ce qu’il avait vu ? Un père alcoolique ? Je le regardais tristement, me rendant compte que non, je n’étais pas le seul à me souvenir de quelque chose. Quelque part ça me rassurait. Je préférais savoir que je n’étais pas seul, que lui aussi avait eu des flashs.

« Ton père était alcoolique ? Spades… Qu’est-ce que tu as vu ? Tu peux m’en parler tu sais ? »

Pourquoi j’étais aussi gentil avec lui ? Lui qui me malmenait, qui m’avait fait atterrir ici après m’avoir trainé dans le pire endroit du monde. Je ne voulais pas le voir mal. Idiot. Je suis qu’un idiot trop gentil. Mais je me sentais un peu obligé aussi, comment ne pas être attentionné avec le garçon quand il se comportait de la sorte avec vous ? En plus, il essayait de me réconforter comme il pouvait. Même si quelque part, je ne croyais pas ce qu’il disait, un sourire étirait mes lèvres. Léger, faible et douloureux mais il était bien là. Un des rares sourires que j’aurais pu offrir à Spades. Mais il venait tout gâcher et me faire sursauter par la même occasion en me disant ça. Evidemment. Il s’en fichait. Je me mordais la lèvre et baissais les yeux. Quelque chose en moi s’était brisée, comme si ses mots m’étaient destinés. J’avais déjà abordé le sujet avec Nafis, il ne m’avait pas vraiment rassuré. Spades, lui, avait carrément balayé le sujet de son agressivité. Je me sentais comme un enfant, sans doute un enfant battu vu ma réaction lorsqu’il approchait ses mains de mon visage. Un mouvement de recul s’opérait et je fermais les yeux. M’attendant à quelque chose de plus brutal de sa part. Mais à la place, il était redevenu d’une douceur rare. Personne ne s’était comporté de la sorte avec moi, c’était la première fois et mes joues chauffaient légèrement sous ses caresses.

J’ouvrais à nouveau les yeux et les plantaient dans les pupilles foncés de Spades alors qu’il commençait un long discours pour me réconforter. Mes joues chauffaient encore plus à mesure que les mots s’échappaient de ses lèvres, mon cœur bondissait dans ma poitrine. Nafis m’avait dit des choses similaires, pourquoi lorsque Spades me les disait je réagissais de la sorte. Ses mains se reposaient sur mes joues sèchent, reprenant le même mouvement que précédemment et un frisson me parcourait.

"Arrête de pleurer Naseon... s'il te plait... tu gâches le si joli visage que la nature t'as donné."

Pardon ? Qu’est-ce qu’il venait de dire ? Ce « si joli visage » ? Précédé d’un « s’il te plait » ? Je ne comprenais plus rien, le Spades que je connaissais d’habitude n’existait plus. Il avait comme disparu pour laisser place à un garçon tendre et délicat. J’avais peur de tout gâcher en parlant ou en bougeant, pourtant je ne pouvais empêcher ma main de se lever pour se poser sur son poignet. Je ne pouvais empêcher ce léger sourire, rempli de gratitude et de tendresse, de décorer mon visage. Tout comme je n’arrivais pas à garder le « merci » qui s’échappait de mes lèvres.

« Désolé… Je pleure tellement facilement quand je suis avec toi… »

Spades était la seule personne à m’avoir vu pleurer à ce jour. Il était le seul contre qui je m’étais mis en colère. Et maintenant, il était le seul qui avait vu ce genre d’expression sur mon visage, un visage remplie de douceur. En temps normal, il parvenait à me stresser au plus haut point, mais là, ce soir, cette nuit ou ce matin je ne savais pas, et je n’en avais que faire, il arrivait à m’apaiser. Mes yeux se refermaient alors que je me concentrais sur ses caresses, je ne pensais pas que ce simple geste pouvait être si agréable…

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Je soupirai une nouvelle fois. Pourquoi était-il si curieux? Pourquoi voulait-il que je m'ouvre à lui? Cela n'avait aucun intérêt. Je roulais des yeux, décidant de ne pas répondre tout de suite. Je n'était pas près pour ça, pas avec lui. Faire de ma victime un confiant, et puis quoi plus. Il pourrait se jouer de mes faiblesses plus tard s'il apprenait quoi que ce soit sur moi, comme je jouerait avec celle que j'avais découvert sur Adam une fois le moment venu. Je ne voulais pas me savoir avec une épée de Damoclès au dessus de la tête à chaque fois que je lui jouerais un tour.

Je continuais de lui essuyer le visage, me concentrant sur sa peau et non son regard. A vrai dire, j'évitais ses yeux, j'en avais comme peur. J'étais trop proche de lui, beaucoup trop proche, physiquement parlant pour me permettre ce genre de chose. Pourtant, mes yeux se posèrent dans les siens par accident, lorsqu'il m'attrapa le poignet. Il suffit d'un mot et d'une expression sincère pour me faire virer le rose aux joues. Rapidement et en un geste brusque, je me reculais, le regard fuyant. Bravo Naseon, bravo, tu avais réussi à m'émouvoir, encore une fois. Je m'asseyais convenablement sur la chaise, fuyant toujours ses yeux quand sa phrase vint me frapper en plein visage. J'étais donc le seul à pouvoir le faire pleurer facilement. Pourtant là, je n'y étais pour rien. Ce n'était pas ma faute cette fois-ci s'il s'était mit à pleurer. Je pestais, prenant quelques distances malgré notre proximité. "J'y suis pour rien si t'es une tapette." Lui balançais-je en plein visage. Encore une gentillesse de ma part. C'était plus fort que moi. Je n'arrivais pas à resté calme, encore moins en la présence du plus jeune. Je soupirai longuement. Tous ces efforts pour rien alors?

Je me penchais, joignant les deux mains en prenant appuie sur mes coudes. "Pardon." Dis-je rapidement, comme si ce simple mot allait m'étrangler. Pourquoi je m'excusais? Pour tout ce que je lui avais fait subir par le passé? Non. Jamais je ne regretterai les traitements que je lui avais infligé. Au contraire, j'en étais plutôt fier. Grâce à moi, plus tôt dans la journée, Naseon s'était engouffré seul dans le labyrinthe, faisant preuve de courage, même si une fois à l'intérieur, il s'était presque fait dessus, pour quelqu'un qui avait peur de s'y aventurer, c'était un pas énorme. Je m'excusais pour ma brutalité actuelle. Je ne voulais pas consciemment l'être, à ce moment précis, le moment était mal choisi pour être... moi. Je pestais une nouvelle fois. "Putain d'merde!" Lâchant mes mains, je finis se planter mes ongles de ma main droite dans mon crâne, me grattant le cuir chevelu tout en grimaçant. "On a tous ou presque des brides de souvenirs qui nous apparaissent. Moi j'en ai eu deux et pour l'instant c'est pas joyeux. Tu prends p'être ta présence ici comme une punition mais moi j'la vois comme un nouveau départ. Pourquoi j's'rai là sinon? Franchement, y'a rien qui semble me rattacher à mon passé. P'être que tes réponses viendront plus tard, avec d'autres souvenirs, qui sait si t'en as. P'être que tu seras heureux de retrouver des personnes que t'as pu aimé et que t'as snobé pendant deux ou trois ans mais pour moi, pas question de sauter dans les bras d'un type qui à appartenu à mon passé sous prétexte qu'il fait parti de ce dernier. Puis t'façon, j'suis bien seul. Franchement, pourquoi j'irai m'emmerder avec de la famille vu comment je l'ai vu, et des amis? J'pense pas qu'j'en avais, j'l'ai aurai buté sinon. Ouais, j'étais un mec comme ça tu vois." Voilà. Je m'étais ouvert. J'avais survolé rapidement mes souvenirs ou du moins ce que j'en avais interprété, faisant partager de façon décousu mes impressions au garçon. Il voulait savoir, très bien. Mais qu'il n'aille pas se plaindre s'il se remettait à pleurer. Mon cœur se faisait lourd, vider mon sac aussi rapidement ne me faisait pas du bien, au contraire. Je n'aimais pas lui en parler, pas à lui, lui, je le voulais autrement. C'était un divertissement et puis c'était tout. Oui, un divertissement. Je ramenais mes mains sur mes genoux, fronçant les sourcils. Il me détesterait. J'en étais sur, plus qu'avant il voudrait me fuir. Avec ce que je lui avais dit, un mec normal prendrait rapidement la fuite. J’acquiesçais en pensant l'effrayer, validant ma théorie.

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Tonight too I play with that little sheep

Je le regardais sans comprendre quand il se reculait. J’avais fait quelque chose de mal ? Ses mots me tombaient dessus plus brutaux qu’avant, plus douloureux. Evidemment. Spades restait Spades. Ce n’est pas ici qu’il allait être différent… Pas avec moi en tout cas... Pourtant il venait rapidement souffler des excuses qui me fient secoué doucement la tête de gauche à droite. Il n’avait pas à s’excuser, c’est ce qu’il pensait après tout. Il n’avait pas à s’en excuser… Je baissais les yeux sur mes mains jointes, jouant un peu avec, un air triste collé au visage. Je n’avais pas besoin de quelqu’un qui jouait les gentil pour mieux me briser plus tard. Je ne voulais pas croire qu’une part de Spades pouvait montrer une telle douceur, je risquais de m’y habituer et de souffrir encore plus si tel était le cas…

"Putain d'merde!"

Je sursautais et me tournais vivement vers lui. Je l’avais énervé. S’en était fini de moi. Avant même qu’il ne dise autre chose, des larmes perlaient aux coins de mes yeux. Il allait encore m’insulter, me brusquer. Je n’étais pas prêt à ça. Pas maintenant. J’étais trop fragile mentalement pour le supporter.

"On a tous ou presque des brides de souvenirs qui nous apparaissent. »

Je le regardais interdit, ne m’attendant pas à ça. Alors qu’il continuait à parler, je passais par plusieurs expressions. D’abord la surprise de le voir parler de ça, puis de la culpabilité pour avoir pensé qu’on était ici pour être punis, et enfin de la tristesse prenait place ensuite en me rendant compte de combien il avait dû se sentir mal en se souvenant de ce genre de chose. Je ne ressentais rien de négatif envers lui, même lorsqu’il me disait avoir déjà pris des vies. Rien. Il n’avait pas pris la mienne et je ne pensais pas qu’il ait pu prendre celle de mon frère.

Mes yeux se baissaient sur ses mains et, me décalant dans une grimace de douleur, je venais attraper la plus proche dans une des miennes. Je la remontais jusqu’à pouvoir y poser ma deuxième main, commençant à caresser doucement celle de Spades.

« Je suis désolé… Je pensais pas que tu éprouvais ce genre de choses… J’aurais dû réfléchir avant de parler… Excuses moi… » murmurais-je en fixant sa main avant de remonter mon regard à son visage. Je ne voulais pas le voir triste. Pourquoi ? Parce qu’il m’a aidé avant aussi ?

« Au fait... Merci de m’avoir dit tout ça.. Je devrais être content d’avoir eu une vie aussi calme avant. Excuse-moi… Je… Je dirais à personne ce que tu m’as dit... Promis… »

Je lui offrais un nouveau sourire, me voulant réconfortant. Je n’étais pas bien épais, assez niais et extrêmement faible à l’heure actuelle, mais je voulais le réconforter quand même. Je me rappelais de quelque chose, un petit quelque chose qui nous ferait sans doute changer de sujet.

« Merci de m’avoir sauvé dans le labyrinthe et de m’avoir emmené jusqu’ici. J’ai cru que j’allais mourir là-bas… J’ai eu tellement peur… Si t'avais pas été là, j'y serais encore...»

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Tonight too I play with that little sheep

Contre toute attente, il ne me fuyais pas. J'eus un mouvement de recule lorsqu'il me prit la main, la ramenant jusqu'à lui pour l'attraper avec sa deuxième. Je levais la tête, fixant nos mains, ne le rejetant pas. Au contraire. Je faisais glisser mes doigts dans les siens, caressant ses mains pour lui adresser un rapide sourire triste. Il était désolé pour moi. Avait-il pitié? C'était peut être pour ça qu'il agissait si gentiment avec moi? Je n'avais pas beaucoup parlé avec Naseon par le passé, j'étais beaucoup trop occupé à lui jouer des tours et pourtant, je connaissais le garçon comme si je l'avais fait. Ce n'était pas son genre de prendre en pitié, c'était de la pure gentillesse, je ne devais pas m'en sentir insulté et pourtant, une boule dans ma poitrine se formait. Après cette nuit, j'aurais du mal à lui en faire baver. "Excuse pas, j'vais m'sentir encore plus coupable sinon la prochaine fois que j'm'amuserai avec toi..." soupirais-je tout en tenant ses mains, me laissant bercer par ses caresses. Je fermais les yeux quelques secondes pour les apprécier, l'écoutant parler pour voir un sourire naître sur son visage. Mes joues se tintèrent d'une léger rose. Je détournais le regard, pourquoi je n'arrivais pas à correctement lui faire face? Pourquoi il faisait ressentir des choses qui m'étaient inconnues? Je soupirai, baissant les yeux sur nos mains.

Je lâchais les siennes, malgré la douceur de celles-ci, je n'aimais pas me sentir inférieur et redevable envers quelqu'un et encore moins envers Naseon. Un rire nerveux s'échappait de mes lèvres, relevant la tête vers lui. "Hé! C'pas au malade à prendre soin du bien portant! T'as plutôt intérêt à garder ça pour toi! J'f'rai de même tiens! Pour te prouver que j'peux être un gars sympa parfois." Voilà, c'était dit. Naseon n'avait rien à craindre de moi ce soir. Malgré mes mots maladroit, ce soir, nous ferions une trêve et je pensais bien lui avoir fait comprendre. Je me penchais sur son lit, posant mes coudes sur ce dernier en attrapant sa main droite, glissant mon petit doigt dans le sien. Je plantais consciemment mon regard dans le sien. J'avais l'air plus que sérieux malgré ce geste qui ne me correspondait pas. "J'te promet d'fermer ma gueule sur tout s'que tu pourras m'dire jusqu'à demain et d'essayer d'pas m'énerver. A toi! Promet!" Laissais-je. Reconnaissant? Oui je l'étais, malgré le fait que je n'aimais pas parler, le fait de m'être délié la langue m'avait retiré un léger poids bien que la boule dans ma poitrine grandissait.

Innocent mais pas stupide, Naseon avait compris que le sujet de nos souvenirs ne m'enchantait guère. Nous n'avions visiblement rien à nous dire, rien en commun. Nous ne fréquentions pas les même personnes, pour preuve, je le voyais toujours traîner avec le microbe qui était toujours dans les pattes d'Amon. C'était peut être notre seul "point commun", notre amitié pour ces deux personnes. Leur relation plutôt incongrue aurait pu être un bon sujet de discussion, mais à la place, il préféra aborder le labyrinthe. Je souriais de mon sourire narquois qu'il connaissait si bien, mes canines scintillants. "T'as cru qu'j'allais laisser un gamin s'faire tuer pour un carnet? Franchement. J'suis pas aussi con." Répondis-je en lâchant son auriculaire, attrapant entièrement sa main pour jouer avec. Bon dieu ce que j'aimais le toucher. Je fixais sa peau, la caressant, profitant de ma hauteur pour jeter de rapide et discret coup d’œil à son torse. Il n'était pas musclé comme moi, mais bordel ce que c'était mignon. Sa peau, j'avais envie de la toucher. Je me retenais, concentrant mes mains sur les siennes, faisant parfois presque tomber sa droit sur son torse pour pouvoir frôler.

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Tonight too I play with that little sheep

J’avais déjà passé des nuits à dormir avec Nafis, d’autres à rester réveiller et à avoir peur, puis d’autres encore où j’arrivais à dormir seul. Mais passer une nuit comme celle que je passais avec Spades, jamais encore. Nos mains se caressaient, le lâchaient pour se retrouver une nouvelle fois. Nous étions tous deux avides des caresses de l’autre, les réclamant silencieusement tout en parlant de sujets qui ne devraient pas nous permettre cette proximité entre nos deux corps. Et pourtant elle était belle et bien là. Je sentais quelque chose de bizarre monté en moi à mesure que le temps passait à ses côtés, la douceur qu’il m’offrait, je me sentais en devenir de plus en plus dépendant. Je risquais de la chercher dans les jours à venir, mais il n’allait pas me la donner sciemment…

Je jouais ses mains, les caressant de toute part. Je dois avouer qu’elles étaient quelques peu rugueuses, des mains de bâtisseur quoi. J’allais sans doute lui en parler au moment où on n’aurait plus rien à ce dire tout à l’heure. Parce que oui, le bavard que j’étais était en pause. Peut-être était-ce à cause de mes blessures, peut-être à cause de l’ambiance, mais je ne ressentais pas ce besoin de parler pour combler un vide. J’étais juste bien même dans les moments de silence qu’il pouvait y avoir. Mais ce silence était rompu par les quelques phrases que l’on pouvait dire ici et là ou bien mon rire comme à ce moment-là. Je riais doucement lorsqu’il me disait de ne pas m’excuser.

« Hmm… Me fais plus aller là-bas s’il te plait… » murmurais-je un peu distraitement pour toute réponse. Je ne voulais plus aller dans le labyrinthe. J’en avais eu ma dose là. Comme s’il avait compris qu’avoir sa main entre les miennes me déconcentrait, il la retirait. Mon regard se levait vers son visage, interrogatif avant qu’il ne me fasse entendre une nouvelle fois son rire. Et puis il me disait qu’il se tairait sur ce qui se disait cette nuit. Mes yeux suivaient le moindre de ses mouvements attentivement voilà pourquoi mes joues rougissaient quand il se penchait vers moi pour croiser nos petits doigts. J’observais attentivement nos mains jointes ainsi, un léger sourire aux lèvres. Ma main semblait tellement féminine comparée à celle de Spades, c’était plus que flagrant. J’aurais limite dit dérageant même.

Plantant mes yeux dans les siens je promettais simplement en retour, dans un petit murmure une nouvelle fois. Si j’avais été captivé par nos mains, cette fois je l’étais par les yeux de l’homme face à moi. Ses yeux semblaient si sombre comme impénétrable mais pour une fois j’eux la pensée « Ils sont tellement beaux » qui me tournait en boucle dans la tête. Jusqu’à ce qu’il lâche mon regard du sien en tout cas. Je le remerciais d’être venu me sauver, ce à quoi il répondait en souriant. Ce n’était pas un sourire doux ou quoi, mais il me faisait sourire en retour sans trop savoir pourquoi.

« C’est vrai… C’est pas ton genre… » disais-je simplement, les yeux rivés vers Spades qui, à son tour, jouait avec mes mains. Je le regardais faire, un léger sourire aux lèvres alors que mon torse se soulevait au rythme de ma respiration lente. Il devait me trouver tellement enfantin avec un corps pareil, aucune chance que ce qui s’est dit avec Nafis ne se réalise donc. Tant mieux, je n’aurais pas à avoir peur inutilement encore une fois. Mine de rien, c’était fatiguant d’avoir peur de tout. Je m’en rendais compte maintenant que j’étais apaisé, reposé, avec Spades à mes côtés. Mais je n’arrivais pas à réprimé le frisson qui me parcourait quand il frôlait mon torse de ses doigts, espérant seulement qu’il ne voyait pas mes poils s’hérissés sur mes bras. Et pour ça, rien de mieux que de parler, je devais parler si je voulais qu’il ne voie rien. Mais pour dire quoi ? Mon esprit était sur off, impossible de se concentrer pour trouver un sujet de discussion…

Alors à la place, je fermais les yeux. Gardant la tête légèrement sur le côté, je prenais une grande inspiration qui soulevait mon torse et creusait mon ventre avant de la relâcher lentement. J’allais devoir demander à Spades de dormir avec moi un jour où j’aurais peur, je savais maintenant que les bras de Nafis n’allaient pas me suffire. Ils ne me rassureraient plus autant qu’avant, ne m’apaiseraient plus autant. Je devais avoir l’air tellement offert dans cette position, mais j’étais juste bien. Jusqu’à ce qu’on frisson me parcoure, différent de ceux que me donnait Spades, non les siens m’arrachait un sourire alors que celui-là semblait désagréable. J’entre-ouvrais les yeux avant de murmurer à demi voix « Spades… J’ai un peu froid… ». Je le savais hétéro alors il n’allait rien me faire de ce côté, l’idée même qu’il puisse avoir l’esprit tordu à mon égard ne me venait pas en tête. Il allait juste me couvrir d’une couverture n’est-ce pas ?

WCKD IS GOOD

SOUVENIR DE SPADES

« Oh oui…Plus vite…Baise-moi plus fort »Ne pouvait-elle pas fermer sa gueule ? A défaut de se montrer désagréable, il se contentait de plaquer sa main contre la bouche de la demoiselle qui lui avait gentiment proposé d’aller dans les toilettes pendant la pause. Entre les cours de maths et ceux de langue qu’elle s’était adonné à lui donner quelques minutes plus tôt, il n’avait pas hésité une seule seconde à faire l’école buissonnière. Petit chenapan. Une clope entre les lèvres, il finissait par retirer sa main pour aller l’agripper sur ses hanches, la martelant de quelques coups supplémentaires alors que son téléphone se remettait à vibrer dans la poche arrière de son jeans. Qui pouvait bien l’emmerder maintenant ? Qui que ce soit, ne pouvait-il pas se douter qu’il était occupé ? Finalement et après quelques minutes, il finissait le travail en laissant sa tête retomber vers l’arrière avant de glisser la main dans sa poche pour en sortir le téléphone qu’il appuyait contre son oreille, le souffle haletant. « J’espère que vous avez une bonne raison de m’avoir dérangé » Son ton était glacial et la jeune femme qui était toujours appuyée contre la cuvette des toilettes semblait choquée par son désintérêt. Il venait à peine de jouir qu’il répondait déjà au téléphone sans même prendre le temps de se retirer et il se foutait terriblement de savoir si oui ou non elle appréciait son comportement. « Comment ça la voiture m’attend devant l’entrée ? Dites à mon père que je…. » Trop tard, il avait raccroché. Un long soupir s’échappait de ses lèvres avant qu’il ne daigne enfin relâcher la demoiselle pour remonter son boxer et son pantalon qu’il refermait d’une main sans lui accorder le moindre regard. « Tiens, c’était pas mal » finissait-il par lui dire tout en lui tendant une liasse de billets qu’il venait de sortir de son portefeuille. Un léger sourire se dessinait sur ses lèvres à l’instant où elle collait sa main sur sa joue avec une certaine force, visiblement contrariée par l’argent qu’il lui avait tendu. « Connard » se contentait-elle de lui lancer tout en ouvrant la porte avec brusquerie pour s’extirper de la cabine et s’en aller. Si ça n’avait tenu qu’à lui, il aurait ajouté une remarque pour lui demander de lui rendre son argent mais il n’avait pas le temps de jouer à l’enfoiré plus longtemps. Bien qu’il n’ait aucun envie d’obéir à son paternel, il quittait les toilettes pour rejoindre le parking de l’université où l’attendait son chauffeur, sagement appuyé contre la voiture de luxe qui était arrêtée devant l’entrée. « Montez Monsieur, votre père vous attend » Avait-il le choix ?

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Tonight too I play with that little sheep

J'étais bien. Malgré le flash que j'avais eu plus tôt, mon inquiétude vis à vis de Naseon et de son état physique, tout était balayé par notre petit jeu. Nos caresses m'étaient agréables, j'aimais sentir sa main dans la mienne, le toucher, même juste sa main m’apaisait. Pourtant, j'en demandais plus. Les mouvements de son torse qui se soulevait à chacune de ses inspirations, son ventre qui se creusait puis son duvet qui s'hérissait, comme si mes caresses, mes doigts qui frôlaient maladroitement sa peau pouvait lui faire de l'effet. Un sourire en coin, je commençais à détailler sans honte son torse, comme si je me moquais de lui et avec ma main de libre, je passais un doigt dessus, suivant la ligne que traçaient ses petits poils blonds, se stoppant sur son tatouage à la hanche. "Il est joli." Murmurais-je plus à moi-même. J'étais comme hypnotisé par sa peau. Oui, je voulais plus, je me dégoûtais à en vouloir toujours plus. Pourquoi un homme pouvait me faire l'effet similaire à la vue d'une bonne paire de seins? Je grimaçais, me forçant à relever mon attention sur son visage, relevant ma main qui était posée sur son torse. Je n'étais pas gay, je ne savais, je n'avais pas besoin de souvenir pour en être certain. Je ne m'étais jamais excité sur un mec, jamais touché en pensant à un blocard, ils me laissaient tous indifférents. Tous? Non, pas Naseon et cela me rendait fou. Si seulement je n'avais pas eu à le combattre le jour de sa soirée d'intégration, jamais je n'aurais eu à lui parler, jamais je me serai amusé à lui jouer des tours, je ne me serai jamais retrouvé à son chevet dans la nuit, à penser à lui, à agir bizarrement, jamais j'aurais eu cette boule dans ma poitrine en voyant ses larmes. Je maudissais notre rencontre et pourtant, sans celle-ci, je n'aurais pas eu la sensation que ces dernières années étaient passées plus vite que les premières, je n'aurais pas ressentit ce genre d'excitation à l'idée de le voir réagir, à jubiler devant ses crises de colère, je n'aurais pas non plus eu la pression de devoir rentrer en vie à chacune de mes excursions dans le labyrinthe juste pour le voir après ces montés d'adrénaline, je n'aurais pas été aussi bien à ce moment présent. Détournant le regard, je me relever en pestant. Ses choses dans ma poitrine, dans ma peau, cela me dégoûtait.

A peine relevé, j'entendis sa voix, le garçon se plaignant. J'aurais pu être désagréable, le renvoyer chier comme je savais si bien le faire et pourtant. Mes yeux se posèrent à nouveau sur lui, prenant ses mots comme une requête, je recherchais une couverture pour la poser sur lui. Je le bordais avec soin, comme s'il s'agissait d'un enfant, ne me rendant pas compte qu'arrivé au niveau de ses épaules, nos visages étaient qu'à quelques centimètre l'un de l'autre. Je m'arrêtais, mes yeux se tournant lentement vers son regard pour m'y plonger. Je déglutissais quand mes oreilles se mirent à bourdonner. Je m'arrêtais dans cette position, la bouche entre ouverte. Mon regard se brouillant. Encore un flash. Je mordais mes lèvres au vu de la scène, passant ma langue sur ma lèvre inférieur pour enfin froncer les sourcils lorsque je revins à moi. Je clignais des yeux, toujours à quelques centimètres du visage de Naseon, j'avais l'air surpris, perdu et pourtant si heureux. Ce flash, ce souvenir, il était apparu au bon moment, me faisant me souvenir que malgré le peu de considération que j'avais à leur égard, j'aimais les femmes.

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Tonight too I play with that little sheep

Ses gestes me donnaient des vertiges, ma peau frissonnait comme jamais elle n'avait frissonner. Pourquoi me caressait il de la sorte? Mon coeur s'accélérait pour frapper ma cage thoracique à un rythme irrégulier, désordonné, avec une force sans égale. Gêné, je venais me mordre la lèvre, ne sachant s'il le voyait, et honnêtement je m'en fichais Je ne devais pas me laisser aller, le laisser entendre que ses caresses étaiet appréciées, excitantes et envoûtantes. Je voulais plus. Beaucoup plus que cette main qui s'arrêtait sur mà hanche. Ne pouvait il pas finir sa course plus bas?! Oui j'étais frustré. Je savais que dès qu'il reprendrait pleine conscience de la situation, il allait s'éloigner. Il delaisserait mon corps maintenant avide de son touché.. je l'entendais dire que mon tatouage était beau. Oui il l'est. Mais pourquoi était il la, c'est un mystère toujours. Pourquoi un oiseau en plein vol? Pourquoi a cet endroit? Quand? Je n'en savais rien. Pourtant il était là, et je trouvais quil donnait un côté attirant à ce corps d'enfant qu'était le mien. Puis, comme prévu, il se ressaissait. Sa main abandonnait mon épiderme encore sensible et je lachais enfin ma lèvre, espérant qu'il n'ait rien vu..

Rouvrant les yeux de moitié, je murmurais doucement cette demande. Oui j'avais froid, m'avoir autant secouer en si peu de temps me rendait sensible. La différence de température entre l'air froid de cette nuit d'hiver avec mon corps maintenant brûlant d'envie de l'avoir contre moi. Pour la première fois depuis mon arrivée, j'avais envie de quelqu'un. Je le voulais, lui. Ce qui pouvait sembler très bizarre en sachant qu'il était celui qui me faisait souffrir le plus souvent et le plus violemment dans cet abattoir. Étrangement, il cherchait une couverture pour moi, à croire que ma demande n'était pas tomber dans l'oreille d'un sourd. Pour une fois, je le trouvais mignon et gentil. Il ne m'avait pas fait souffrir encore. Pas encore. Je devais garder en tête qu'il s'agissait de Spades, l'homme le plus sadique de ce labyrinthe à ma connaissance. Celui que je comprenais le moins bien, que je ne voulais pas approcher, pas voir, je ne voulais pas le savoir près de moi. Pourtant à cet instant précis j'avais besoin de ses caresses, de ses doigts sur moi, ses mains, ses lèvres. Elles étaient à ma portée. Tellement proches. Tellement tentantes. Mais je devais me contrôler. Il le fallait, sous peine davoir droit à encore plus de moqueries par la suite.

Pendant un moment il semblait s'en aller loin, comme s'il quittait l'infirmerie pour aller ailleurs. Un endroit plaisant à en croire son expression. Sa langue. Mon dieu, sa langue. Comment j'avais pu ne pas la compter dans ce que je voulais goûter? Mes yeux louchaient sur son muscle rose, puis sur ses lèvres humides. Mon coeur battait de plus en plus fort, les vertiges me reprenaient. Tant pis.

Je me redressais légèrement, juste assez pour que nos lèvres se rencontrent. J'aurais préférer avoir mon premier baiser dans d'autres circonstance, peut être avec quelqu'un d'autre mais il m'avait provoquer. J'avais bien compris qu'il venait d'avoir un souvenir, qu'il risquait de vouloir en parler, mais mon envie était plus forte que ma raison. Raison qui tournait à l'envers vu le désordre qui regnait dans mon crâne. Je ne me comprenais plus, ne me reconnaissait plus.. Ses lèvres contre les miennes semblaient si douces, si tendres. Comme ses caresses qu'il m'avait accordé plus tôt. Il n'est pas gay, je le sais. Il va m'engueuler, très certainement. Me le faire payer? Pour sur. Mais rien ne comptait plus que mon envie à assouvir. Et si celle de lui voler un baiser était satisfaite, celle qui naissait en moi ne serait pas satisfaite. Elle allait même être frustrée. Horriblement frustrée. Il m'avait promis de ne rien dire sur ce qui se passait ici, de ne pas s'énerver au maximum... je pense que je viens précisément de tout gâcher. Pendant les premières secondes qu'a duré ce contact, une de mes main s'était posée sur son bras, imprimant dans mon esprit cette sensation que m'offrait sa peau entre mes doigts. N'avait il pas mal aux bras après m'avoir porter? Cette question m'aurait effleurer l'esprit en temps normal. Mais là j'étais incapable de réfléchir, tout comme j'étais incapable de lâcher ses lèvres des miennes.

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Le retour à la réalité se faisait pour une fois dans le plus grand des calmes. Ma vue se clarifiait peu à peu sur le visage de Naseon. Son visage, ou plutôt une partie vu notre proximité. Je sentais sur mes lèvres quelque chose de doux et chaud, un peu sucré même. Je ne tardais pas à comprendre ce qu'il se passait. Le fourbe. Pendant mon voyage, il en avait profité pour m'embrasser. C'était mon tout premier baiser dans le bloc, autant dire que s'il ne s'agissait pas de moi, cela aurait pu avoir son importance mais, je m'en fichais. Le premier ou le trentième, quelle différence? Pourtant, malgré mon j'm'en-foutisme, mon cœur s'emballait, tapant de plus en plus fort dans ma poitrine comme jamais il n'avait fait auparavant. Un frisson me parcourait même suivit par des chatouillements dans le bas ventre. En temps normal, je l'aurais repoussé, c'était évident. Mais à ma grande surprise, je relevais une main, cette dernière allant attraper sa nuque pour ne pas qu'il m'échappe. Mes lèvres répondaient instinctivement à son geste, approfondissant le baiser. Je fermait les yeux, penchant légèrement ma tête. Ma respiration se faisait de plus en plus courte. J'expirais bruyamment l'air de mes narines, m'approchant davantage du garçon, ne trahissant pas mon désir.

Désir? Mais... Stop! On reprend et on rembobine! Comment pouvais-je le désirer? C'était un homme. J'avais eu la preuve quelques seconde auparavant que j'étais bien hétéro. Je n'aimais pas les hommes, je ne les avais jamais aimé, ce genre de pratique me dégoûtait alors comment est-ce que je pouvais le désirer. Ok, Naseon est plus féminin que beaucoup de filles du bloc b. Mais quand même. Il a un torse d'homme, pas de seins. Il a un sexe d'homme et non un vagin. Alors pourquoi? L'ambiance? Oui, plus tôt, j'admet que la vu de sa peau nue ne m'avait pas laissé indifférent. Ok, j'avais envie de poser mes doigts sur lui. J'admet qu'il m'effrayait lorsque je le voyais triste, que j'avais envie de le consoler et cela depuis quelques temps déjà. Mais tout de même! J'aimais les femmes, j'en étais certain. Alors pourquoi ma tête tournait? Pourquoi j'acceptais si facilement ce geste? Pourquoi j'étais excité? Oh mon dieu! Je me sentais grandir. Non. Pas avec lui. Pourquoi je bandais comme ça? Pourquoi lui? Pourquoi un homme? J'allais devenir fou.

Mon cerveau se posait tant de question auquel j'étais incapable de répondre. Une partie de moi voulait fuir, le repousser. Pourquoi maintenant? Il y avait des filles, je n'avais pas à aller voir du côté obscure pour satisfaire mes besoins, alors pourquoi? Malgré mon esprit lucide, je relevais à présent ma main libre pour la poser sur lui, sur son ventre que j'avais ardemment désiré toucher plus tôt, le caressant pour remonter doucement vers son torse. Je lâchais un instant ses lèvres, reprenant mon souffle en un faible gémissement, reprenant là où je m'étais arrêté, plus brusquement, lui mordant la lèvre inférieur. Mais qu'est ce que je faisais au juste? A quoi je jouais? J'ouvrais les yeux, levant ma main de son torse, lâchant sa nuque. Je rompais le baiser, reculant, manquant de tomber en me prenant les pieds dans la chaise, je me rattrapais au dossier pour enfin me tenir droit à quelques centimètres du lit. Ma main venait essuyer mes lèvres tandis qu'un regard remplie de dégoût de posait sur le medjack. C'est qu'il avait réussit à me faire bander comme jamais le con! Je fronçais les sourcils, grognant. "T'as pas intérêt à en parler, tapette!" Lui lançais-je agressivement, le dernier mot sonnant plus violent que tous ceux que j'avais pu lui dire depuis notre toute première rencontre. A l'instant, je venais de tout gâcher, j'en étais conscient mais c'était la seule façon que j'avais trouvé pour me protéger. Ou plutôt de protéger mon cerveau de ce genre de prise de tête. Je soupirais longuement, baissant ma main. Les sourcils froncé, je baissais mon regard vers le sol. Pourquoi je réagissais comme ça? Pourquoi je regrettais mes mots et pire encore, pourquoi je regrettais qu'il soit un homme?

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Je le sentais bouger durant le baiser, mais ses lèvres contre les miennes ne m’indiquaient pas qu’il allait rompre le baiser. Et comme prévu, sa main se posait simplement sur ma nuque pour approfondir l’échange. « Simplement » c’était peu dire. Mon corps réagissait au quart de tour. Le long de ma colonne, un frisson courrait, partant de mes cervicales emprisonnées pour mourir à mes reins. Ma silhouette se cambrait, se redressait, ignorant les douleurs qui venaient titillées ses nerfs à ces mouvements. Mes cuisses qui étaient closent, commençait légèrement à s’ouvrir. Comme si la suite allait arriver… Je savais que non mais mon corps ne m’obéissait déjà plus. Un baiser et me voilà à son entière disposition ? Il faut croire. Spades pouvait tout me faire que je n’arrivais pas à m’enfuir de ses griffes. Il m’y avait enfermé et m’empêchait de fuir peut importe combien je pouvais essayer. Oui j’avais déjà tenté d’échapper à son joug, et plus jamais je n’allais recommencer. De toute façon avec ses gestes, ne venait-il pas de voler une partie de moi que je réservais à la personne que j’aimais ?

Ma main glissait sous son muscle, se posait sur sa clavicule couverte pour descendre le long de son torse lentement. Si j’avais pu voir le torse musclé du bâtisseur, l’occasion de le touché était rare. Peu avant d’entrer dans le labyrinthe j’avais tâté son corps de toute part sans vraiment faire attention. Maintenant que je me concentrais sur ça, en effet, il avait de quoi être fier. Et moi je pouvais être fier d’entendre un gémissement échapper de ses lèvres. Oh ça oui… Ce n’est pas demain la veille que j’allais réentendre un tel son. Tellement excitant. Mon corps le voulait, là, maintenant. Même si je suis blessé, même si je suis fatigué. Rien à faire. Tout mon être semblait être contrôlé par quelqu’un qui n’était pas moi. Quelqu’un de bien plus puissant qui savait ce qui faisait du bien et le voulait à tout prix. C’était lui qui m’envoyait loin, très loin d’ici, et qui malheureusement ramenait Spades parmi eux.

Se reculant, je ressentais un vide soudain. Sa présence me manquait déjà. Mais au lieu de me concentrer sur ça, je le regardais choqué en le voyant manqué de tomber. Chose toute bête, mais qui pouvait bien lui donner une entorse.

« ça va ? » lançais-je, paniqué. Oui j’avais eu peur. Peur qu’il se blesse. Peur qu’il ait mal. Pourquoi je ressentais ça moi ? Ts.. Idiot. Secouant la tête je l’entendais grogner, le voyant me regarder dégouté et s’essuyait la bouche. Il n’avait pas aimé ? Il me semblait pourtant. En tout cas je ne l’ai pas forcé à continuer, la main sur ma nuque je ne l’avais pas imaginé… Hochant la tête lentement, je me redressais pour m’asseoir. « Promis.. De toute façon on a promis de ne rien dire de ce qui se racontait entre nous cette nuit… Tu tiendras ta parole, j’en suis sûr et moi aussi, même si je suis un bavard… T’inquiète pas… »

Oh non je n’allais pas raconter ce genre de choses. Tout simplement parce que la seule personne à qui je pourrais en parler se trouve être Nafis, et Nafis pensera avoir raison si je lui avouais. Et je tenais trop à ma petite fierté pour le lui faire remarquer. Je m’asseyais dans le lit, les mains jouant avec un bout de couette. J’étais gêné. Plus que jamais. Un simple baiser vous me direz, c’est rien. Je confirme ce n’est pas grand-chose, mais il m’avait rendu dans cet état tout de même. Non ce qui me gênait le plus c’était la bosse qui s’était formée au niveau de mon entre jambe. Je n’étais pas le genre de personne qui pouvait être dans cet état en public normalement et j’avouerais qu’à part jouer avec un bout de couverture non loin, je ne savais pas trop comment cacher ça…

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Il me promit une nouvelle fois de se taire. Une partie de moi voulait lui faire confiance. Après tout, à qui pourrait-il s'en vanter? Le petit blond avec qui je le voyais tout le temps? Le sarcleur bizarre? Ever? En pensant à lui, je me mis à nouveau à grogner. Qu'il lui dise à lui, qu'il arrête une bonne fois pour toute de lui faire les yeux doux. En quelques secondes, je m'énervais tout seul. Ever était une des nombreuses personnes dans le labyrinthe à pouvoir m'énerver. Pas que sa personne en elle-même me dérangeait, au contraire, c'était un membre utile dans notre communauté, mais sa proximité avec Naseon me rendait fou. Jaloux? Pff... non pas pour un sous! Enfin... je crois...

Je fronçais les sourcils en essayant de me calmer. Je n'allais quand même pas partir, le laisser imaginer des choses? Je soupirais bruyamment, m’asseyent sur la chaise. Mon attention fut alors attiré par ses longs doigts fins, ces derniers jouant avec la couverture. A mesure que je les fixais, j'aperçu une bosse au niveau de ce qui pouvait être son entre-jambe. Alors lui aussi? J'esquissais un sourire satisfait. Au moins ça lui avait plu, même si c'était un acte fait plus à cause de l'ambiance qu'une réelle envie. Je ne me faisais pas d'idée, je me doutais que Naseon n'étais pas masochiste au point de tomber amoureux de moi. Non, il était amoureux d'Ever, j'en étais persuadé vu le comportement qu'il abordait avec lui. Je soupirais une nouvelle fois, portant mon regard vers le garçon, cherchant une excuse pour justifier mon acte. "J'ai eu un souvenir." Dis-je alors pour combler le vide, trouvant mon idée plutôt satisfaisante pour le rassurer et surtout pour qu'il ne s'imagine pas que j'étais comme lui. "J'me suis tapé une meuf dans les chiottes de mon université. C'étais grave bon. Alors te fait pas d'film, j'ai juste eu un temps avant de vraiment reprendre mes esprits." Conclus-je sèchement. Oui, c'était bien. Cette excuse tenait parfaitement la route. S'il pensait que j'étais encore dans mon souvenir, il n'y aurait alors plus aucune raison d'être gêné.

Je m'étirais sur la chaise, grimaçant en prenant bien soin de faire craquer mes os avant de poser mon regard sur lui. "Dis Naseon?" Lançais-je pour rapidement changer de sujet. "J'ai mal au niveau des côtes, toi qui est medjack, tu peux r'garder? J'crois que j'me suis fait ça dans le labyrinthe..." Voilà, parfait. Nous pouvions dérivé, gentil comme il est, il ne refuserait pas en m'aider, jouant sur sa culpabilité après lui avoir laissé sous entendre que je m'était probablement blessé en le portant. Je retirais alors mon t-shirt pour aller m’asseoir à côté de lui, de trois quart pour lui montrer un endroit, entre mon torse et mes abdominaux. "Là, tu peux regarder?"

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Tonight too I play with that little sheep

J’étais plus que gêner, mes mains jouaient avec le tissu, pensant qu’il ne verrait rien. Je ne voulais pas qu’il voit sinon il allait me charrier le reste de ma vie. J’allais devenir, Naseon la tapette qui bande pour un bisou. Non merci… Mais alors que je ruminais un peu dans mon coin, la voix de Spades s’élevait, amenant un sujet qui, je dois l’avouer m’intéressait plus que tout. Je tournais les yeux vers lui, un petit sourire aux lèvres alors que j’attendais qu’il me raconte. Si je me doutais qu’il aimait les femmes, la nouvelle me serrait tout de même le cœur. Me mordant la lèvre, je reposais les yeux sur mes mains. « Tais-toi. Je ne veux pas savoir. Ferme là. » Pensais-je alors, mes sourcils se fronçant de plus en plus. Me faire des films en plus ? Il se prenait pour qui ? Un soupir passait mes lèvres alors que je tapais doucement mes mollets par-dessus la couverture avec mes paumes.

« Je ne peux pas me faire de films, t’aime que les femmes… ça se voit. On le sait tous, t’inquiètes pas… » dis-je avec une pointe d’amertume dans la voix et les yeux fuyant. Il venait de prendre une partie de mon cœur pour ensuite y planter des aiguilles aiguisées tout doucement, comme le sadique qu’il était. Mais sans qu’il le sache, ses mots me faisaient souffrir bien plus que toutes les insultes qu’il avait proférer à mon encontre. Les « tapettes » et « fillettes » à répétition ? Du pipi de chat. Vraiment. J’ai été idiot à l’embrasser, je n’aurais pas dû. Voilà le souvenir de mon premier baiser : Spades qui m’avoue avoir pris son pied avec une fille. Super.

Je continuais à jouer avec le drap tout en entendant craquer sur le côté. Qu’est-ce qu’il faisait ? Je soupirais encore avant de lever le nez vers lui pour savoir ce qu’il me voulait. Il n’allait pas s’excuser, c’était tout vu. Spades et les excuses, ça fait bien 10.000 ! Ecoutant la requête du bâtisseur, j’haussais la tête lentement. Evidemment que j’allais devoir regarder sa blessure s’il en avait une. Mais l’obscurité ne me permettait pas de voir alors, dans une grimace de douleur, je me dressais sur mes genoux meurtris. La couverture tombait de mes cuisses quand je m’asseyais correctement et mes yeux restaient plantés sur son torse, cherchant l’endroit qu’il m’indiquait. Les doigts de Spades me montraient une zone non loin de laquelle je posais le bout de mes doigts. « Dis-moi si jamais ça fait mal d’accord ? » Ma voix semblait déjà plus douce que tout à l’heure. Faut dire que je me concentrais pour voir une éventuelle blessure dans la pénombre et ne voir que ça, et non pas ses abdos durs comme du béton qui ne demandaient que mon attention.

Je me dressais sur mes genoux et me penchais en avant, regardant un côté puis l’autre de son torse. Rien n’avait l’air anormal pourtant. Une petite moue au visage, je commençais à tâtonner du bout des doigts les deux côtés de ses côtes, à la recherche d’un gonflement ou d’une plainte de Spades. Je contractais le peu d’abdos que ma nature m’avait donné pour tenir dans cette position, penché par-dessus ses jambes. Mais mes points d’attaches me faisaient mal, horriblement mal, ça ne m’étonnerait même pas si ça c’était rouvert. Manquant de tomber en avant, ma main se posait au premier endroit venu : le genou de Spades. Mais ma chance habituelle faisait que celle-ci glissait, me faisant me retrouver allongé sur les cuisses du bâtisseur, à plat ventre, torse nu. J’avais eu peur pour ma vie soudainement et ne réalisais pas tout de suite ma position, une grimace déformant mon visage. Ah.. foutu bandage qui se faisaient la malle…

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Tonight too I play with that little sheep

Nous avions commencé un jeu dangereux tout les deux. Sans réellement se l'avouer, nous commençâmes à apprécier de se faire toucher par l'autre et malgré le dérapage de Naseon puis du mien, je ne voulais pas stopper ce jeu, celui du flirte. A demi nu devant lui, je lui avais indiqué n'importe quelle zone de mon torse pour être certain qu'il me palperait. Je fermais les yeux, appréciant une nouvelle fois le contacte de ses doigts sur ma peau. Mon cœur battant toujours la chamade, ne s'étant calmé que lorsque je m'étais assis loin de lui. J'appréciais une nouvelle fois ce moment, privant pour qu'il descente plus bas, détaille mon torse pour en connaitre le moindre recoin par cœur, qu'il puisse plus tard détailler mes formes même avec un t-shirt sur le dos. Je me mordais la lèvre inférieur, appréciant ses semblant de caresse mais surtout pour m'éviter de le supplier de descendre encore un peu, ma demande pouvant alors lui faire comprendre à quel point j'étais avide des sensations qu'il me procurait.

Je le veux. Voilà ce que je pensais à ce moment. Pendant six ans, presque sept, je n'avais pas craqué, et là, quelques mois après la découverte du bloc b, j'allais bêtement craquer. Non. Il ne fallait pas. Quitte à mourir frustré, je ne devais pas. Un soupire s'échappa de mes lèvres lorsque je le sentis basculer en avant. Sa main sur mon genoux puis dans le vide, son torse rencontrant mes cuisses. J'échappais un petit rire, son autre main sur mes côtes. "Toujours aussi maladroit!" M'exclamais-je, passant mes bras autour de son torse pour le redresser. "Rien de cassé? Ça va?" Lui demandais-je inquiet. Je n'avais pas oublié qu'il avait été blessé plus tôt. Je soupirais une nouvelle fois, lâchant son torse pour aller remettre une mèche de ses cheveux derrière son oreille, comme je le ferai pour une fille, profitant de ce geste pour lui caresser sa joue non-blessée. "Si tu n'es pas en état de faire ton boulot de medjack, tu peux simplement me le dire tu sais... mais bon, c'est pas comme si tu allait avoir de nouveau la chance de voir de près ainsi que de toucher mon corps nu." Conclus-je sur le ton de la plaisanterie bien qu'au fond, je savais que s'en était pas une.

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Tonight too I play with that little sheep

Mes joues rougissaient lorsque je prenais conscience de ma position. Qu’est-ce que tu venais de faire Naseon ?! Bon sang… Heureusement pour moi, il lâchait un petit rire, qui sonnait magnifiquement à mes oreilles, avant qu’il ne finisse par me relever. Je me sentais comme un enfant. Un enfant qui venait de tomber et que son parent relevait. Je secouais la tête pour répondre à sa question, un petit sourire aux lèvres. « ça va, t’inquiètes pas » lui répondais-je le plus naturellement possible. La vérité ? Mon genoux droit n’était plus bander, ma plaie s’était frotter au tissu qui composait le lit, et ne voilà à sentir des picotements et des lancements le long de ma cuisse. Mais je faisais mine que tout allait bien sans réfléchir à sa réaction quand il le verrait.

«ça va aller.. J’ai juste perdu l’équilibre, désolé.. Je t’ai pas fait mal ? Je.. Je suis tombé sur… donc.. je… désolé.. » Murmurais-je ensuite, ayant peur quand dans ma chute, j’ai pu lui placer un coup dans cette zone sensible. Me connaissant, ça ne m’étonnerait même pas tiens. Je posais ma main sur son bras, le décalant légèrement avant de poser une main sur ses côtes. « J’avais pas fini de regarder. Tu m’as dit que t’avais mal où ? » lui demandais-je, l’air le plus innocent au monde. J’avais un doute quant à savoir s’il avait vraiment quelque chose à ce que je sentais sous mes doigts. « Au pire guide ma main là où t’as mal, je verrais si y a un hématome ou quelque chose ! ». Question de facilité et de gain de temps. Non mais, il croyait que j’allais tenir longtemps avec cette tentation sous le nez? Pire qu'un bonbon tendu à un enfant...

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Tonight too I play with that little sheep

Je le détaillais du regard, remarquant que son bandage s'était défait. Je baissais la tête, le fixant quelques secondes en fronçant les sourcils. Il me mentait, j'en étais presque certain. Je serrais les dents, relevant la tête vers lui pour lâcher un nouveau soupire, encore. Il continuait de me parler, probablement pour retenir mon attention ailleurs que sur la blessure qu'il s'était faite par ma faute, mais l'inquiétude me gagnant, mes yeux jonglaient entre son visage et son genoux.

Il me toucha une nouvelle fois, me faisant frissonner. Bon dieu que j'aimais le contacte de ses doigts sur ma peau. Je me mordais à nouveau la lèvre pour étouffer une petit gémissement que l'on aurait pu prendre pour un cri de surprise, la relâchant une fois ce dernier passé. Je riais de plus belle, prenant alors sa main dans la mienne, me rapprochant un peu plus de lui. "Ton bandage s'est défait." Dis-je doucement avant de le lâcher et avant même qu'il n'ait pu me répondre, je m'étais déjà levé pour aller lui chercher de nouvelles bandes. Je revenais quelques secondes plus tard, l'invitant à s'asseoir au bord du lit. "Viens pas là! Et retire moi ça!" Lui ordonnais-je d'une voix douce bien qu'un peu autoritaire tout en désignant son jeans. Une fois retiré, je me baissais pour mettre mes yeux au niveau de son genoux, commençant à lui passer du désinfectant puis enroulant sa plaie autour du tissus. "C'est moche s'que tu t'es fait." Constatais-je alors. Je n'avais pas vu les dégâts de son escapade dans le labyrinthe plus tôt. Enfin, si, je les avais aperçu sans vraiment me pencher dessus. Je grognais, en voulant à moi-même d'avoir été si égoïste. M'être inquiété pour Naseon était une chose, mais être la raison pour laquelle il s'était blessé de la sorte en était une autre. Je pestais contre moi-même sans pour autant m'excuser malgré la culpabilité que je ressentais. Je l'avais déjà fait plus tôt dans la soirée, cela n'allait plus se reproduire de si tôt. Une fois mon bandage approximatif terminé, je me relevais, face à lui, m'avançant d'un pas vers le jeune medjack pour combler le peu de distance qui nous séparait. Je baissais la tête vers lui, caressant à nouveau sa joue en lui souriant. "Fais attention à toi." Soufflais-je doucement.

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Tonight too I play with that little sheep

Mon mensonge n’aura pas pris bien longtemps, Spades avait les yeux partout. Il voyait tout et avant que je n’ai pu dire ouf, le voilà déjà hors du lit, m’intimant de m’asseoir au bord alors que je le supposais parti chercher de quoi me soigner. Docilement, je venais m’installer sur le rebord du lit, les mains de chaque côté de mes cuisses, en appui. Si je n’avais pas mal, j’aurais bien balancé mes jambes dans le vide d’ailleurs. Le bâtisseur revenait peu après et m’ordonnait de retirer mon pantalon. Très bi- pardon ? Le regardant d’abord surpris je finis par m’exécuté, sagement, tel le chiot sans défense que j’étais. Il se baissait devant moi et commençais à réinstaller les soins fait plus tôt. « Hmm.. ça fait mal un peu aussi… » Murmurais-je timidement. Je n’aimais pas avoir mal et très honnêtement, je n’avais vu mes blessures que sale, une fois le labyrinthe passé alors je n’avais aucune idée de ce à quoi ça pouvait ressembler.

Voyant Spades se redresser, je le suivais des yeux, un sourire aux lèvres. Il se rapprochait encore et mes jambes s’ouvrait pour laisser une des siennes passées entre, le voulant encore plus près, contre moi. Frissonnant en sentant sa main, je fermais les yeux, rassuré de l’entendre me dire ça. S’inquiétait-il ? « Hmm.. merci Spades… » Murmurais-je en posant mes mains sur sa taille naturellement. Depuis quand mes gestes se faisaient de cette façon pour le jeune homme ? « Fais attention à toi aussi Spades… » continuais je sur le même ton avant de rouvrir les yeux, levant le visage pour lui faire face « Le labyrinthe est dangereux tu sais ? Te blesse pas là-bas.. Sinon je te soignerais pas » tentais je en rigolant un peu. En vrai, je l’aurais soigner mais je ne voulais pas le voir blessé...

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Tonight too I play with that little sheep

Je souriais en entendant ses mots, sentant ses jambes s'écarter légèrement pour me laisser la place, juste pour glisser une des mienne entre. J'exécutais sa demande silencieuse, ne lâchant pas sa joue tout en continuant mes caresses. De son côté, il avait posé ses mains sur ma taille. Je priais intérieurement pour que ses mains se fassent plus baladeuse.

A sa dernière remarque, mon sourire s'élargissait, laissant échapper entre mes lèvres un petit rire nerveux. S'inquiétait-il vraiment pour moi? Commençait-il à m'apprécier? L'idée ne me déplaisait pas, au contraire. S'il y avait une personne dans ce labyrinthe à qui j'autorisais de s'attacher plus que de raison à moi, ce serait lui. J'en avais eu la confirmation plus tôt, lorsque nos lèvres s'étaient scellées en un baiser. Ma main présente sur sa joue remontais doucement vers sa chevelure, le décoiffant. "Mais pour qui tu m'prends!" Lui dis-je l'air taquin. "J'suis pire que d'la mauvaise herbe, increvable!" Continuais-je sur le ton de la plaisanterie. Après l'avoir décoiffé, ma main aurait pu se retirer, j'aurais pu reculer, me rasseoir sur la chaise tout près du lit, mais je n'en avais pas envie. J'appréciais toucher ses cheveux fins, me disant à moi-même qu'il ne serait même pas étonnant si ces derniers sentaient bons. Riant aux mots que j'avais prononcé intérieurement, je m'approchais du garçon pour pouvoir les sentir, faisant bouger mon torse sous ses doigts, un frisson me parcouru. J'avais tout calculé, bien évidement, la distance entre mes lèvres et son oreille se mesurait en millimètre, mon souffle venant taper sur son crâne. Je pris une grande inspiration pour constater l'odeur de sa cheveulure, validant alors mon hypothèse. A part son sexe, avait-il un défaut?

Je profitais du peu de distance qui me séparait de lui pour lui faire une demande des plus étonnante en un murmure, comme si, malgré tous les signes que j'avais pu lui envoyé depuis que nos lèvres s'étaient rencontrées, il ne l'avait pas encore compris. "Profite de l'instant que je t'offre, balade tes doigts si tu veux." Après mes mots, je me reculais, de quelques centimètres uniquement, attendant une réaction de sa part, espérant qu'il prendrait ma phrase comme une compensation au mal que j'avais pu lui faire plus tôt dans la journée.

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Tonight too I play with that little sheep

Sa main se glissait dans mes cheveux, les décoiffant totalement alors que je fermais les yeux et resserrais ma prise sur sa taille. Pourquoi faisait-il ça ? Est-ce qu’on était devenus un truc du genre ami ? J’en doutais fortement. Rouvrant les yeux une fois qu’il eut finit le massacre avec mes cheveux, je fus surprise de constater que je n’avais de vu que… sur son épaule et son cou. Il faisait quoi là ? Contre mon cou ? Un frisson me parcourait, mes mains se frayaient un passage vers ses reins pour le tenir contre moi. Comme lui, je ne pouvais m’empêcher de m’enivrer de son parfum à mesure de mes prises d’air. Refermant les yeux pour me concentrer sur ce que je sentais et touchais, sa voix me faisait frissonner. Ses mots me faisaient rougir. Et ses gestes me forçaient à ouvrir les yeux sur lui. Plaisantait-il ? Me mordant doucement la lèvre, mes mains revenaient sur ses flancs puis ses muscles que je dessinais sans mal. « Où je veux ? » demandais-je innocemment et à demi voix, mais mine de rien, cette question était importante. Si je touchais un endroit qu’il ne fallait pas, bonjour Spades le grincheux. J’aimais cette personnalité du bâtisseur, dire que j’en étais amoureux ? Hmmm... Peut-être pas encore. Pas encore oui, si on se tournait trop souvent autour, je risquais de vraiment finir pas tomber amoureux. Glissant mes mains vers son pantalon sans faire exprès, je remontais vite les mains. Peu importe ce qu’on disait, je n’étais pas prêt à faire ça. « Spades.. Tu ne t’énerveras pas si je te dis que j’aime bien passer mes mains sur toi comme ça hein ? ». Oui je ne suis qu’un enfant, un garçon dont il faut s’occuper et rassurer avec des mots clairs et net…

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Tonight too I play with that little sheep

Ses caresses, mon dieu ses caresses. Je frissonnais à chacun de ses mouvements. Qu'est-ce qui m'arrivait? Pourquoi je ressentais ce genre de chose lorsqu'il me touchait? Pourquoi dans mon souvenir, mes gestes étaient machinales, comme si j'avais un simple besoin d’assouvir une pulsion alors là, tout était différent? Pourquoi lui? Je grognais du frustration. Je ne me comprenais plus. Avais-je passé la question de son sexe qui me dérangeait? Étais-je prêt à faire le pas? A accepter les sentiments qui se développait peu à peu? Je soupirais d'aise, un frisson d'adrénaline me parcourant lorsqu'il touchait mon bas ventre. Non, je n'étais pas prêt pour ça. Je secouais doucement la tête pour lui répondre avant de mettre des mots de peur qu'il ne descende trop bas. "Le torse uniquement, prend le comme une récompense, ou j'sais pas... un moment d'égarement?" Lui dis-je tout bas pour lui faire comprendre. Mais avant même d'avoir finit de prononcer mes quelques phrases, il avait déjà relevé sa main. Peut-être n'osait-il pas de peur que je m'emporte à nouveau contre lui? Il avait bien raison de se méfier de la sorte. A sa prochaine question, je tournais la tête vers lui, souriant. Non, ça ne m'énervait pas, bien au contraire. Étrange. Mes joues se teintèrent d'un léger rose, passant ma main dans ses cheveux pour la faire dériver vers sa nuque, comme plus tôt, lors de notre premier échange. Était-ce l'ambiance qui me faisait agir de la sorte? Je l'invitais à tourner sa tête vers moi, me rapprochant doucement de son visage. Je le regardais, pleinement conscient de mes actes. J'en avais envie, encore. J'étais avide de caresses de sensations à son contact, au contact de ses lèvres. J'avançais en un peu ma tête jusqu'à ce que mes lèvres rencontrent à nouveau les siennes. Je fermais les yeux pour apprécier ce moment. Pourquoi? Pourquoi je faisais ça? Je m'en voulais, probablement étais-je en train de le faire imaginer des choses à mon sujet, je ne voulais pas qu'il se fasse d'idée, et pourtant, je continuais. C'était plus fort que moi, j'en avais envie et en bon égoïste, je n'arrivais pas à me soucier de ses sentiments, de me projeter sur les jours prochains, aux conséquences que ce geste, que mes mots pouvaient avoir sur lui. J'avais peur d'oublier, peur qu'il me le rappel, peur qu'il agisse différemment et surtout qu'il pense qu'à présent, je le laisserai en paix. Grossière erreur. Plus je le désirais et plus je souhaitais lui en faire baver. Avec moi, il aurait mal, je le blesserai. Pas physiquement, mais les blessures que je lui infligerai à l'avenir seront pour la plupart invisibles à l’œil nue. Y penser me faisait encore plus me haïr. Au fond, je ne lui voulais pas de mal. Je n'étais pas aussi mauvais qu'il le pensait. Alors je continuais, lui prouvant physiquement que parfois, je pouvais être gentil avec lui.

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Tonight too I play with that little sheep

Mes doigts ne pouvaient s’empêcher de le caresser ici et là, comme un besoin insatiable, une obsession. Je devais être devenu accroc à sa peau que je n’avais jamais imaginé si douce. J’avais toujours eu cette idée que Spades n’était qu’une brute alors l’image que j’avais de son corps n’avait pas été très glorieuse non plus. Mais me voilà à glisser mes doigts le long de sa chute de rein sans même m’en rendre compte alors que je réfléchissais à ce qu’il venait de me dire. Une récompense ? Un moment d’égarement ? Ce dernier était plus certain en effet. Jamais ça ne se reproduira. A cette pensée je sentais mon cœur se serrer douloureusement. Mais pour autant je ne retirais pas mes mains de son épiderme. J’en étais incapable. Comme si je n’avais pas encore eu ma dose.

A ma question, plus que sérieuse, je le vis sourire. Sa main glissait de mes cheveux à ma nuque, m’arrachant un énième frisson. Bizarrement mes joues se teintèrent de rouge en me souvenant de notre baiser un peu plus tôt. Sa main était exactement ici. Je voulais à nouveau sentir ses lèvres contre les miennes mais je n’osais pas m’avancer cette fois. Sa réaction de tout à l’heure m’avait fait comprendre qu’il ne voulait pas, ce n’était pas lui… Et pourtant, à mesure que je voyais son visage se rapprocher, mon cœur tantôt meurtri semblait renaître de plus belle, battant à vitesse grand V dans ma poitrine. Je le voulais et le voilà qui me donnait ce que je voulais. Ce baiser avait sans doute plus de sens que le précédent mais il était tout aussi doux. Mes yeux se fermaient naturellement, me contentant de profiter de cet échange plus doux et agréable que je n’aurais pu l’imaginer. Mes mains remontaient de ses reins à ses bras, le caressant du bout des doigts comme s’il était précieux. Ce moment l’était pour moi. Puis elles se glissaient sur son torse, descendant jusqu’à son ventre pour enfin aller agripper sa nuque pour l’une. L’autre retournait sur son dos comme pour l’empêcher de partir, comme pour lui demander de venir encore un peu plus près.

Ma jambe qui se trouvait entre les siennes faisait un petit mouvement de recul pour se glisser à l’extérieur de son étreinte, me retrouvant avec les genoux de part et d’autre de ses cuisses. La main glissée sur son dos exerçait une légère pression, timide, tout en griffant du bout des ongles sa peau mielleuse, légèrement dorée à cause de son travail au bloc. J’aurais aimé dire que je ne m’étais pas attaché mais c’était trop tard. Je savais qu’il allait reprendre ses jeux dans les jours à venir, que j’allais souffrir encore plus et pourtant… Je n’arrivais pas à faire taire mon cœur. Alors peut-être y arriverait-il ? A force de me faire du mal, je finirais par ne plus rien ressentir que de la colère et du dégout pour lui n’est-ce pas ? Je me faisais du mal tout seul à penser à ça maintenant, mais c’était plus fort que moi. Si je ne voulais pas le tirer dans le lit avec moi, j’avais tout intérêt à me blesser de la sorte. Je devais sans doute avoir un côté masochiste. Revenant toujours vers ceux qui me faisaient du mal, aimant mon bourreau…

Bougeant mes lèvres contre les siennes, un élan d’audace me gagnait et j’en profitais pour glisser le bout de ma langue sur sa lève inférieur. Un petit gémissement s’échappait de mes lèvres à ce geste, ramenant encore plus de sang à mes joues déjà bien rouges. Voilà un bruit que je ne me savais pas capable d’émettre et encore moins contre les lèvres de quelqu’un. Mais plutôt que de me rendre timide, mes mouvements devenaient plus audacieux, plus envieux. J’étais curieux du goût que pouvait avoir cette peau qui me tournait des vertiges maintenant..

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Tonight too I play with that little sheep; part2 (Spaseon)

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