ice has melted back to life

Je me sentais toujours attiré par Amalia. C'était assez étrange, comme ressenti, parce que je ne l'avais jamais portée dans mon coeur, et pourtant j'étais suffisamment idiot pour passer ce cap d'intimité avec elle. Amalia, c'était une femme qui voulait toujours tout contrôler, et de ce fait j'avais la constante impression d'être prisonnier d'elle. De son regard, de ses mains, de ses lèvres. Et j'essayais toujours de prendre le dessus, en forçant sa carapace dorée, mais même à moitié nue elle faisait preuve de résistance. Elle me dominait, alors que je la surplombais de toute ma hauteur. Ses lèvres s'écrasèrent les miennes, je lui rendis le baiser sans une once de tendresse, alors que je me penchais davantage vers elle tandis que sa main appuyait sur ma nuque. J'avais fini par faire abstraction du gniouf, de son confort précaire et de sa torche éclairant à peine la pièce. Je pouvais faire ce que je voulais. Je n'avais pas prévu de passer toute la soirée à l'embrasser. J'associais les baisers à de l'attachement et de la douceur, or avec Amalia c'était tout sauf cela. Je mordis sa lèvre. Mes mains descendirent plus bas encore, s'occupant de défaire son pantalon, tirant par la même occasion son dernier sous-vêtement. Sa peau était agréable. Un peu sèche, mais elle était agréable. Ses cicatrices ne me dérangeaient pas, après tout j'en avais aussi depuis le temps que j'étais au bloc. Je fis glisser mon index contre l'une d'elles, pensif. « Tu les portes bien... » Un soupir. Un murmure. Je fis glisser mon regard sur celui ténébreux d'Amalia. Je remontai ma main sur sa joue pour la caresser. Pour une fois, je voyais la femme qu'elle était. Ce qu'elle représentait. Et non pas l'image qu'elle renvoyait.

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Je ne peux donner d'explication logique à cette situation inattendue. Quinn n'éveille qu'un désir en moi et il est totalement à l'opposé de tout scénario impliquant le fait que je me retrouve seins nus devant lui. Depuis la fusion surprise des deux blocs, j'ai cru comprendre que plusieurs en profitent pour s'amuser, alors pourquoi pas moi ? Je n'ai besoin que d'un divertissement sans risque d'attachement, donc je suppose que Quinn rempli ces deux critères aisément. Ses dents mordent ma lèvre, mettant fin au bref baiser qui n'a d'utilité que de m'aider à me mettre dans le bain. Soulevant les hanches pour l'aider à retirer le reste de mes vêtements, je le remarque prêter attention aux cicatrices qui ont graduellement fait apparition sur mon corps au fil des années ici. Chacun à son histoire ayant contribué à faire de moi ce que je suis aujourd'hui. Le compliment de Quinn me tire un mince sourire puisque personne ne m'a jamais parlé de celles-ci d'une manière positive. « Merci. » Je n'aime pas la tendresse, ou du moins c'est ce dont je me suis convaincue pendant sept ans, sauf que je laisse sa main se poser sur ma joue en le regardant dans les yeux. Comme ça, il n'est pas si désagréable et je m'en veux presque de penser une telle chose de lui, alors je chasse le contact de sa paume contre ma joue du revers de la main. Mes doigts restés au niveau de ses abdos poursuivent leur chemin plus bas, atteignant également son pantalon que je défais en lui laissant ensuite le loisir de s'en débarrasser. Si je voulais de l'affection, Quinn n'est pas celui qui serait en train de pouvoir admirer mon manque flagrant de poitrine et les marques laissées par le labyrinthe sur ma peau.

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Il n'y aurait qu'elle. Elle et moi, dans la pénombre. Sous cette torche éclairant à peine le gniouf. On avait froid, mais on se dénudait. Mon pantalon glissa le long de mes jambes. Bientôt, je me retrouvais aussi nu qu'Amalia. On parlait moins. On se regardait. C'était étrange, mais il me semblait commencer à la comprendre. D'un simple regard, je pouvais deviner ce qu'elle désirait. Et la tendresse ne faisait pas partie de ses priorités. Elle chassa ma main de sa joue, je me décalai un peu sur le côté en faisant abstraction de ses cicatrices. Je me penchai un peu plus sur la brune, humant son parfum. Sa peau dégageait quelque chose de particulier, mais je n'arrivais pas à mettre la main dessus. Mon nez se frotta contre sa mâchoire, alors que mes lèvres parcouraient de nouveau son cou. Sa jugulaire pulsait, sa gorge se contractait sous mes baisers. « Tu ne me donnes plus froid... » Je levai les yeux sur Amalia. Progressivement, je me baissais. Je longeais les courbes de son corps, m'attardant sur sa poitrine. Cette dernière n'était pas généreuse, mais je m'en moquais. Qui étais-je pour juger un livre à sa couverture ? Je n'étais pas compliqué, là était bien un point fort chez moi. Mes doigts croquaient sans douleur ses pointes, avant que ma langue ne lape son sein. Mes mains descendirent plus bas, et bientôt je serrai dans mes paumes ses fesses. Elles étaient fermes et agréables au toucher. Mais que me cachait-elle d'autre ? Amalia, la mante-religieuse... Je la détestais du plus profond de mon être, mais pourquoi son corps me faisait-il autant envie ?

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L'air picotait ma peau dénudée, pourtant je ne ressens pas la froideur de la nuit qui s'est abattue sur notre petit monde de blocards. Je ne veux pas sentir une once d'affection de la part de Quinn, bien qu'au fond je me demande si c'est réellement ce que je désire. Je ne sais plus ce que je veux depuis que ces garçons ont fait apparition dans nos vies. Constamment en train de changer d'avis, je me suis perdue entre les lignes de mon propre jeu pour aboutir à cet instant précis que je pensais moi-même impossible. Sauf qu'il est bien là, le contact de sa peau chaude sous mes doigts tandis que ses lèvres trouvent leur chemin contre mon cou. Je décide de laisser tomber mes barrières pour l'espace d'une nuit, ignorant sa réplique un peu trop cheesy par un roulement de yeux sans rien ajouter. Mon dos s'arque légèrement par automatisme, ses doigts sur mes seins remplacés par sa bouche. Je ferme les yeux, faufilant une main dans ses cheveux en savourant le moment de proximité, effaçant de mon esprit le fait qu'il s'agit de Quinn. Je ne l'aime pas, ne lui faisant que peu confiance, pourtant me voilà complètement nue sous lui et je suis dans l'incapacité d'expliquer comment tout ça a pu arriver. J'échappe un soupire, descendant ma main au niveau de son épaule et trainant mes ongles contre sa peau. 

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La lune avait été seul témoin de nos débordements. Dans une discrétion forcée, nous n'avions pas tenu à nous faire entendre. Bizarrement, le gniouf était devenu un petit cocon et la chaleur émanant de la torche était désormais suffisante pour nos deux corps échauffés. Je n'avais même plus cherché à réfléchir. J'avais agi. Nos caresses s'étaient intensifiées, et nos peaux s'étaient frottées l'une contre l'autre. L'instant fut bref, car nous ne partagions aucun autre sentiment que de la haine mutuelle. Mais la colère débordait toujours, et les conséquences n'avaient pas été légères. Quelque part, je tendais à croire que nous en avions eu besoin. Mais j'étais persuadé que cela ne se reproduirait plus jamais. Ainsi allongé à côté d'Amalia, nos corps échauffés sous les couvertures que nous avions investi plus tôt, je fixais le plafond. La lumière tamisait la pièce. Je glissai un bras sous ma tête, alors que je reprenais mon souffle progressivement. J'avais la tête toute embrumée. Amalia me tournait le dos à côté, je ne savais pas si elle s'était endormie. Mais ce ne serait plus pareil, si ? Je me redressai, la couverture glissant de mon torse. Je me penchai sur le côté, mon nez dépassant de son épaule nue. « Tu dors ici finalement ? » lui demandai-je simplement, prenant ensuite soin de remonter la couverture sur son épaule pour qu'elle évite d'attraper froid. Le temps avait défilé à une vitesse, alors que nos ombres avaient dansé sur les murs du gniouf. Et durant ce court instant, il n'y avait eu qu'elle et moi. Elle et moi, contre la terre entière.

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Je ne sais toujours pas comment expliquer ce qui vient de se passer, les doigts tripotant la chaine à mon cou par instinct. Les yeux rivés sur le mur qui fait face devant moi, je garde le dos tourné à Quinn pour la simple et bonne raison qu'on a tous les deux eu ce qu'on voulait et puis basta. Je ne suis pas souvent paresseuse, mais disons que me rhabiller et marcher à travers le campement pour retourner à ma chambre ne me tente pas particulièrement. Le confort rudimentaire de quelques draps et d'un sol dur me suffira pour une nuit : j'ai connu pire. Ça ne deviendra pas coutume, une fois ayant nettement suffit. Rien à redire sur l'acte en tant que telle, juste qu'il s'agit de Quinn. C'est la seule explication que j'ai. Je le sens se rapprocher et je cesse de tripoter ma chaine, roulant doucement des yeux avant de bouger juste assez pour pouvoir le regarder de biais. « Ferme la. » Tout en douceur, je sais. Je lui fais même grâce de presser la main contre son visage afin de l'éloigner de mon épaule. Je saisis néanmoins la couverture qu'il a prise la peine de remonter sur mon corps, la tirant jusqu'à mon cou en me blottissant sous celle-ci pour conserver la chaleur présente. Évitant de faire glisser le drap, je me retourne pour lui faire face en l'observant en réfléchissant si c'est une bonne idée ou non. Au final, je cède et me rapproche de lui jusqu'à me lover contre son torse.

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J'y avais cru une seconde. Une seule seconde. Mais dès qu'Amalia se mit à parler, ça cassa tout le mythe. Si je croyais qu'après ça elle changerait, je m'enfonçais le doigt dans l'oeil jusqu'au coude. Amalia ne changerait pas, même après une partie de jambes en l'air. Accidentelle, certes, mais accidentelle. Je fis rouler mes yeux, ennuyé par le ton habituel qu'elle employait avec moi, et je concédais à me reculer alors que sa main appuyait ma joue pour que je me décale. Je me rallongeai sur le dos, remontant la couverture sur mon torse pour regarder de nouveau le plafond. Finalement, je ne dormirais pas seul ce soir. Amalia ne semblait pas être décidée à quitter le gniouf, et la preuve ultime était que la brune venait se blottir contre moi. Je baissai la tête pour la regarder, et je posai maladroitement mon bras sur ses épaules pour la garder contre moi, alors que je me concentrais sur sa respiration. Plus aucun son ne sortit de ma bouche. Et je m'endormis ainsi, la torche se consumant au fil de la nuit. Au petit matin, je sentis les rayons du soleil percer à travers les fondations maigres du gniouf. On avait bougé durant la nuit, logique. J'entrouvris mes yeux, gêné par la lumière extérieure. Je me frottai les cheveux pour les remettre un peu en ordre. Je me tournai ensuite vers Amalia qui dormait toujours. Bon, il fallait quand même partir d'ici, je ne voulais pas qu'on nous découvre ici. Alors, je quittai les couvertures, faisant le tour du gniouf pour récupérer mes vêtements avant de me rhabiller silencieusement. Tout en enfilant mon pantalon, je vis Amalia bouger un peu. Je m'appuyai contre la porte d'entrée, mon tee-shirt dans mes mains. « Bonjour madame l'emmerdeuse. Bien dormi ? »

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Ravie qu'il ne dise rien lorsque je me blottis contre la chaleur que dégage son corps, je tombe vite endormie dans un sommeil profond. Mes rêves sont agités, le seul me marquant étant celui où je vis une nouvelle fois la mort de Jay. Tout ce sang sur mes doigts, alors que je prends conscience qu'il ne s'agit que d'un rêve, sauf que je suis incapable de m'en sortir. Au final, je ne me repose pas du tout, parvenant enfin à me tirer de mes rêves pour remarquer que je ne suis pas dans mon lit. Je me frotte les yeux, mettant quelques temps pour oublier cette image de Jay mort dans mes bras et me souvenir où je suis ainsi qu'avec qui. Je grogne un peu, m'installant en position assise et sentant les couvertures glissées pour s'empiler au niveau de mon bassin. « Très bien, merci. » Absolument faux, mais Quinn est loin d'être mon ami, donc aucune utilité de m'attarder sur ce point. Je remonte les couvertures pour cacher ma nudité, me levant afin de faire le tour de l'endroit pour mettre la main sur mes vêtements. Je n'en ai rien à cirer si on nous voit sortir d'ici. En premier lieu, j'enfile logiquement mes sous-vêtements en notant d'aller faire un tour dans l'étang pour un bon bain avant de faire quoique ce soit d'autres aujourd'hui. M'habillant de mon t-shirt, je pointe ensuite le tas de couvertures au sol. « Tu comptes faire quoi de ça ? »

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Je ne quittais pas Amalia des yeux. Elle m'énervait déjà. Je ne comprenais même pas pourquoi on en était arrivé à coucher ensemble. C'était quelque chose qui me dépassait ! J'enfilai mon tee-shirt en faisant rouler mes yeux vers le plafond, blasé par sa piètre réponse. Franchement, elle aurait pu y mettre plus de coeur. Ca se ressentait clairement que je la faisais chier plus qu'autre chose. Mais je ne fis pas de commentaire et je finis de rassembler mes affaires. Amalia s'habilla entre temps. Je rangeais un peu le gniouf, je n'avais pas envie que les autres sachent ce qu'il s'était passé ici. Surtout avec Amalia quoi. La honte. Finalement, je posai mes yeux sur les couvertures que la blocarde me montrait. Je ne savais pas ce que j'allais en faire. Sûrement aller les laver ? Je haussai les épaules et commençai à plier les couvertures, maniaque que j'étais. « J'en sais rien, tu veux que je les ramène chez moi ? » Je me redressai, les couvertures dans mes bras. Je marchai jusqu'à la sortie. Je mis un mal fou à ouvrir la porte à cause des couvertures que je portais. Je doutais qu'Amalia me laisse emmener ses précieux bien chez les garçons. Elle ne me faisait pas confiance, elle devait sûrement penser que je n'allais pas rendre aux filles leurs affaires. Je me tournai vers elle alors que je passais le pas de la porte. « Ne t'inquiète pas, je les ramènerai ici. Je ne suis pas un voleur. » Bah quoi ? Je voulais juste clarifier les choses !

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Nouvelle journée qui démarre, nouvelles responsabilités. Je suis certaine que les filles me réservent encore de magnifiques surprises médicales pour occuper mon temps et parfois je me demande comment je peux continuer de supporter ce rôle de medjack. Me tirant du lit de fortune afin de partir en quête de mes vêtements, je range dans le fond de ma mémoire la nuit que l'on vient de partager et qui ne risque pas de se reproduire pour des raisons évidentes. Je désigne plutôt les couvertures, n'ayant franchement pas envie de devoir les laver dans notre malheureux étang - j'ai d'autres chats à fouetter. Il les prend, se dirigeant vers la porte avec celles-ci dans ses bras et je me contente d'enfiler mon pantalon. « Fais-toi plaisir, mon cher. » Par contre, à la mention que Quinn n'est pas un voleur, je lève les yeux vers lui en les roulant avec agacement. Vraiment ? « Relaxe, je t'ai pas encore accusé de quoique ce soit aujourd'hui. Respire par le nez. » Je lève un sourcil, retrouvant mon couteau de poche que je range sans manège. « À t'écouter on pourrait croire que j'attends que le moment idéal pour te faire crucifier. J'ai jamais tué personne, encore. »

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Amalia n'avait pas fini de se changer. Je regardai autour du gniouf. Personne ne s'était approché de l'endroit, elle pouvait se rhabiller tranquillement. Mais je restais quand même devant la porte, pour l'écouter et aussi pour la cacher du monde extérieur. Mes doigts tapotaient les couvertures pliées. La blocarde m'assurait qu'elle ne voulait pas me tuer. Ah bon, c'était nouveau ça. Je me tournai vers elle, un sourire niais sur le visage, en me moquant clairement d'elle. Pas possible, elle ne voulait pas me crucifier. Bon, j'avouais que j'extrapolais les choses. Amalia n'était pas si horrible que ça. Je perdis mon sourire en m'appuyant sur le mur extérieur du gniouf. J'attendais qu'elle sorte. « Ouais. Bah je ne veux pas être le premier. » J'étouffai un rire amusé. La situation était cocasse tout de même. Mais une partie de moi refusait catégoriquement de tomber sous le joug de la jolie brune. C'était une mante-religieuse, je ne devais pas l'oublier. Enfin bref. Amalia était de nouveau habillée, alors je quittai l'entrée pour la laisser sortir, prenant les devants. Les portes du labyrinthe allaient s'ouvrir, je devais me dépêcher de rentrer chez moi, j'avais du pain sur la planche. « Je pars en premier, j'ai un labyrinthe à traverser. Salut. » Amalia était une grande fille, elle se débrouillerait pour rentrer au dortoir. Je ne m'inquiétais pas pour ça. Pour ma part, je pris la direction de la sortie, pour rentrer au bloc et vaquer à mes occupations.

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